Dream and memories

**Alessa De La Vallière** Mer 17 Juin - 11:07

Elle a l'impression de flotter. Tout est blanc, lumineux, flou. Elle ne distingue rien dans cette clarté. Puis ses pieds touchent quelque chose de doux, et alors sa vue devient nette. Le spectacle qui s'offre à elle est magnifique, et la situation déconcertante.

Elle est dans une plaine, et tout est blanc, aussi blanc et pur que sa peau. La neige recouvre tout et donne cet éclat doux et apaisant à tout ce qui se trouve dans son champ de vision. Les flocons donnent l'impression d'une mer de diamants à la lueur éthérée.

C'est la neige que ses pieds ont senti. Car oui, aussi déconcertant que cela soit, elle est nue, complètement nue et aussi lumineuse que la neige qui s'étend tout autour. Ah, qu'elle est douce cette neige. Ah, comme son coeur chante et se réchauffe!

Pourtant, elle ne sent pas la morsure du froid, seulement la douceur de la neige. Elle ne sent pas non plus la morsure du soleil sur sa peau, seulement la caresse de cette pleine Lune accrochée dans le ciel. C'est si doux... C'est si beau...

Tout est étrange et rassurant. Elle ne se dit pas qu'elle va attraper la mort, il lui en faut si peu pourtant. Elle touche avec son coeur tout ce qui l'entoure, restant un long moment immobile. Une Nymphe au milieu de la plaine enneigée. La fleur solitaire qui se tient droite et rayonnante sous les caresses de la Lune et de la douce brise qui agite ses cheveux avec la légèreté des plumes.

Et finalement, elle se met en marche. Chaque pas qu'elle fait, chaque mouvement, accroche les rayons de la Lune de manière irréelle. Elle s'émerveille, et entend d'étranges oiseaux nocturnes chanter lorsqu'elle approche d'une forêt tout aussi recouverte de neige que la plaine et les collines qu'elle a traversées au gré de ses pas.

D'ailleurs, elle ne s'est pas fatiguée, et cela ne lui a pas paru si long, tout est si magique, ici. Elle trouve que c'est un rêve magnifique, et elle aimerait tellement que cela n'en soit pas un...

Lorsqu'elle approche plus de la forêt, elle se rend compte que même sous la neige, elle a quelque chose de familier. Cela la titille un peu, et ses pas la conduisent instinctivement à cet endroit précis... Un endroit qu'elle ne pourra probablement jamais oublier, après tout.

Elle reconnait, ce miroir...

Il est gelé cependant, c'est beau mais cela lui fait un pincement au coeur... Pourquoi?

Elle veut qu'il redevienne comme dans son souvenir, et il suffit d'un battement de cils blancs pour que l'eau soit de nouveau ce miroir bien connu.

Quand soudain...

**Alessa De La Vallière** Mer 1 Juil - 12:04

Soudain quoi?

Soudain Elle est là... Et la Nymphe ne sait plus, alors, si elle rêve, si c'est un souvenir, si elle est bien dans son lit ou si, sans savoir comment, elle est vraiment ici. Elle l'observe un moment en silence, pourtant à sa vue, elle voudrait chanter, carillonner, l'approcher, s'excuser parce que les humains sont ce qu'ils sont et déposer un baiser sur sa joue.

Cela ne doit pas être un souvenir, il ne neigeait pas ce jour là, et ce n'était pas la pleine Lune... C'est donc probablement... Peu importe! Elle regarde la petite fée qu'elle a cru voir ce jour là, sans jamais savoir si elle avait juste rêvé ou si elle avait eu une chance que presque personne, voir personne, n'avait eu...

Néanmoins, à cette époque, elle avait cru voir la fée lever les yeux sur elle et disparaitre sur l'instant alors... C'est d'une voix douce et cristalline qu'elle s'adressa à la petite fée cuivrée.

Nous nous sommes déjà vue, il y a longtemps... Je suis désolée...

Un sourire léger comme un flocon de neige accompagne sa phrase. Elle sait bien, avant de parler, que sa voix fera sûrement fuir la petite créature féérique. Pourtant, l'implication de ce "je suis désolée" semble laisser la créature perplexe, et elle la fixe de ses grands yeux d'ambre.

La jeune femme reprend alors dans un murmure.

Que les humains soient ce qu'ils sont... Ils ont perdu de vue l'essentiel, et laissé libre court à leur folie destructrice... Désolée... C'est si triste...

La petite fée semble alors surprise d'une telle réaction, et de la sincérité de la Nymphe. Elle la trouve sûrement étrange, se dit-elle. Et elle va s'enfuir, mais elle saura, au moins... Mais non, elle s'approche avec sur le message un mélange de méfiance et de curiosité.

Elle reste immobile la Nymphe, si blanche sur se paysage enneigé et mystique. Elle reste immobile, pendant que la petite fée arrive près d'elle et, hésitant un instant, lui touche le bras, comme pour vérifier qu'elle est bien là.

Le comble se dit-elle, c'est la fée qui se demande si je suis bien réelle, et qui se demande ce que je peux bien être...

Puis la petite fée touche sa joue, et sourit, gardant pourtant cette sorte de défiance en elle. Quelle jolie mélodie elle joue de sa simple présence. Elle sourit la Nymphe, avec la douceur des ailes de papillon, et la lumière diffuse de la neige. Et elle se penche lentement, pour déposer un petit baiser sur le front de la fée.

Elle n'a toujours pas froid, la fée non plus n'a pas l'air d'avoir froid, par contre elle est surprise du baiser, avant que son petit rire de clochettes ne résonne. Elle désigne le miroir aux fées alors, gelé par l'hiver.

Tu veux te regarder dans le miroir, alors? Attends...

Un réflexe sorti d'elle ne savait où la pousse alors à entrainer délicatement par la main sa petite compagne vers la rive. Elle s'agenouille au bord et de l'autre main, effleure la glace qui scintille un instant de manière à couper le souffle, avant de se dissiper, laissant place au miroir clair que cherchait la petite créature cuivré.

Elle se penche et se regarde alors, avec elle. C'est vrai qu'elle est blanche, c'est vrai qu'elle a l'air d'une nymphe se-dit elle, à luire passivement comme la neige. Et la créature ravie laisse échapper un petit gazouillement avant de l'embrasser joyeusement.

Comme c'est étrange! Elle a chaud maintenant, et la lumière s'intensifie, tout redevient flou...

Lorsqu'elle ouvre les yeux, elle passe les doigts sur ses lèvres, se lève et allumant une bougie, va se contempler dans son miroir. Elle ne luit pas... Mais elle ressemble toujours tellement à une Nymphe... Elle reste perplexe, devant ce rêve au goût de semi-réalité...

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