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Courrier de Scotland Yard à Mr Pieterfall, notaire

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Courrier de Scotland Yard à Mr Pieterfall, notaire Empty Courrier de Scotland Yard à Mr Pieterfall, notaire

Message  Invité Jeu 16 Juil - 23:56

Le cachet ne fait aucun doute quant à la provenance de la lettre, et quiconque reçoit une lettre ainsi signée ne peut que légèrement trembler en l'ouvrant, tant il est rare que Scotland Yard écrive des lettres de remerciement ou des faire-parts de mariage. Non, en général, c'est que la personne qui reçoit une telle lettre est impliqué, parfois malgré elle, dans une affaire en cours. Et il est préférable de ne pas se mettre la police à dos, lorsque l'on est honnête, car on dit que leurs méthodes sont relativement expéditives, coupable ou non.

Mr Pieterfall,

Nous avons appris que vous étiez en charge des dernières volontés de feu Lord Delight, aussi, dans le souci d'élucider un certain nombre de mystères entourant son malheureux décès, nous requérons votre assistance et votre complète participation dans cette affaire.

Dans un premier temps, nous exigeons dans les plus brefs délais une copie complète et non censurée de son testament, et des précédentes versions de celui-ci, avant qu'il n'épouse Lady Ambrosa Delight. Nous pouvons comprendre une certaine réticence à dévoiler des informations personnelles et protégées par votre devoir de juriste, mais il est nécessaire que nous puissions y accéder, aussi nous vous demandons expressément de passer outre ces éventuelles réticences afin que lumière soit faite.

Nous vous demandons également de nous fournir dans le même temps toute information relative à Lord Delight, à son épouse et à sa famille. Vous avez probablement, en votre qualité de notaire, eu accès et peut-être même géré ce bref mariage, et eu à subir les réactions de la famille. Tout renseignement sera utile, et nous vous prions d'être le plus exhaustif possible quant à vos connaissances des relations au sein du clan Delight.

Nous ne sommes pas sans vous rappeler que si vous veniez à ne pas coopérer pleinement à nos requêtes, nous nous verrions obligés de passer par des étapes bien plus pénibles en passant par le délit d'obstruction à la justice qui nous obligerait à ouvrir un dossier, et donc une affaire judiciaire à votre nom à Scotland Yard.

Nous espérons vivement ne pas devoir en arriver jusqu'à de telles extrémités, et si vous veniez à nous fournir l'intégralité des éléments requis, sachez que Scotland Yard, et moi-même, nous vous devrions une faveur de taille et serions alors à votre disposition privilégiée dans le cas où vous viendriez à requérir à votre tour l'attention de nos services.

Cordialement.


Lord Henry Fisher
Inspecteur en Chef à Scotland Yard
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Courrier de Scotland Yard à Mr Pieterfall, notaire Empty Re: Courrier de Scotland Yard à Mr Pieterfall, notaire

Message  London's Fog Ven 17 Juil - 4:51

L'écrit, en retour, parvint fort vite et par un messager spécialement dépêché pour cette tâche. L'écriture était vive, droite et nette, montrant un homme d'un certain âge et sûr de lui, quoique pressé toutefois. La lettre se découvrit ainsi emplie, dans une teinte légèrement verbeuse et alambiquée:


Londres, le 17 juillet

Lord Fisher,

Soyez, tout d'abord, assuré de ma reconnaissance au propos de votre façon de faire, que de demander entre gentlemen, avant de passer par des manières plus indirectes et moins dignes. Soyez, par là même, assuré de mon entière collaboration, ainsi que je ne doute pas de la façon vertueuse que vous aurez de respecter l'intimité que je suis contraint de vous dévoiler par la force des choses.

J'ai effectivement été en charge des épousailles de Lord Arthur Delight et Lady Ambrosa Delight, qui répondait à son nom de jeune fille d'Ambrosa Di Calvo, Venitienne de son état, le mariage lui conférant le nom, le titre et la nationalité. Je vous joins les documents officiels émis à ce titre, ainsi que vous pourrez le vérifier, ils ont été réalisés en bonne et due forme et sont parfaitement légaux. Le prêtre ayant ordonné leur mariage était, si ma mémoire ne me fait défaut au propos des conversations tenues, une connaissance de Lord Delight, Sir Calvel. Il me semble être venu pour l'occasion d'Oxford.

Pour la fâcheuse question du testament, permettez-moi de vous confier que Lord Arthur Delight était mécontent de ses héritiers naturels. En effet, et peut être l'ignoriez-vous, mais sa soeur Amanda Hallgrow lui avait donné un neveu aujourd'hui décédé, lequel eut deux fils, ainsi qu'une fille, qui étaient ces héritiers potentiels. L'aîné, Marc, a échoué à l'obtention du droit d'exercer le métier de juge, ce qui l'avait déjà conduit à être déshérité, au profit d'Anton, son cadet. Lord Delight me confiait fréquemment sa hâte de voir un hériter venir du mariage de Josepha, sa petite nièce, et d'en voir sortir un garçon plus méritant à ses yeux, bien que l'idée de faire perdre son nom à son héritage le répugna. Anton n'avait guère sa grâce, étant d'un tempérament que Lord Delight jugeait aisément complaisant envers les dames, si vous me le permettez. Toutefois, il s'en contentait, et j'ai moi même été surpris de l'annonce de son mariage. Moins au propos du changement d'héritage, puisqu'il espérait grandement avoir son propre héritier de sa couche conjugale.
Au propos des réaction, l'époux de Josepha ne montra pas le moindre signe d'aigreur, puisqu'il savait ne rien avoir à attendre, mais peut être voudriez vous le contacter, lui ou son épouse. Ils résident à Oxford de même, et répondent au nom de Kingsbrow.
Marc m'a semblé presque enthousiaste, ce qui m'a paru évidemment obscène, surtout pour une famille endeuillée.
Anton est entré dans une rage noire, injuriant copieusement la toute récente Lady Delight qui m'a paru être une pauvre créature bien seule, et a été la seule à ne pas me demander le compte exact de l'héritage -Ceci dit, elle pouvait le faire seule ensuite pour son bon plaisir et feindre à merveille, ce qui ne m'étonnerait pas d'une Italienne. Il a contesté et l'a accusée d'être une empoisonneuse, et je suis d'ailleurs surpris qu'il n'aie pas déjà porté l'affaire devant vos services.

En ce qui concerne les reliquats des anciens testaments, Lord Delight a tenu toujours à reprendre les précédents pour n'en laisser qu'un seul incontestable, mais Anton avait reçu, je ne sais comment, une copie du précédent avant les épousailles de Lord Delight, lequel mentionnait déjà la prédominance d'une éventuelle épouse. C'était, d'ailleurs, la première fois que je discutais de telles choses avec Lord Delight, et la chose, surtout à son âge, m'avait parue étrange, mais je n'avais pas été jusqu'à l'interroger.

Je vous joins une copie du testament en date du 14 février, le dernier qui aie été signé. Pour mémoire, le mariage a été célébré le 20 mars. Nous avons procédé aux signatures dans l'après midi au domicile de Lord Delight, et le mariage religieux a été célébré dans la soirée dans la chapelle privée attenante.

Restant à votre disposition pour toute information supplémentaire, et en m'excusant platement des oublis que j'aurais pu commettre à mon insu,

Sir Pieterfall,
Notaire.

Sont effectivement liés au pli les documents officiels, paperasse obligée des mariages qui sont effectivement rigoureusement en ordre, ainsi que le dernier testament, lapidaire et d'une brièveté saisissante.

En ce jour du 14 février, moi soussigné Lord Arthur Delight, en pleine possession de mes capacités de discernement,
Déclare comme unique héritier de toutes mes possessions terrestres mon premier héritier mâle,
Et en l'absence d'un tel héritier, ou tant qu'il ne sera pas en âge de le gérer, déclare comme unique héritière de toutes mes possessions terrestres mon épouse.
Ceci annule les précédents testaments et prend valeur en date d'aujourd'hui.
Fait devant témoin, en qualité de Notaire Sir Pieterfall.

Lord Arthur Delight.
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Message  Invité Dim 19 Juil - 16:42

Mr Pieterfall,

Au nom de Scotland Yard et de moi même, je tiens à vous remercier pour la complétude et la précision des éléments que vous nous avez si aimablement fournis. Votre entière coopération ne sera pas oubliée, et le secret de votre profession et des informations concédées ne quittera pas les institutions judiciaires, je peux vous l'assurer.

Pour l'heure, notre bureau va s'attarder à analyser chaque élément, qu'il soit factuel ou notarial, et tenter d'élaborer des pistes sérieuses. Une fois ceci fait, nous gardons en mémoire votre invitation à vous demander de plus amples détails le moment venu, et nous vous sommes une fois encore extrêmement gré du temps que vous consentez à nous céder.

Je n'ai peut-être qu'une seule question à ajouter à ce courrier, celle-ci étant plus personnelle que mes précédentes reqêtes...

Que pensez-vous de Lady Ambrosa Delight ?


Lord Henry Fisher
Inspecteur en Chef à Scotland Yard

La lettre s'arrête brusquement à cette question, comme si l'auteur avait longuement hésité à la poser, mais s'étant lâché à le faire, n'avait plus rien trouvé d'autre à dire tant il en attendait la réponse. Il voulait savoir comment les gens voyaient la veuve, ayant déjà remarqué le trouble qu'elle avait provoqué chez son assistant qui paraissait ne plus y voir clair. Alors que Fisher, sans l'avoir jamais rencontré, la savait coupable et voulait à tout prix l'enfermer. Qu'en penserait le notaire ?
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Message  London's Fog Mer 22 Juil - 6:02

La réponse mit quelques jours à parvenir au Bureau. Sans doute méritait-elle d'être pesée plus amplement, où l'urgence moindre rendait le Notaire moins complaisant -Bien que ce fut moins probable. L'écriture en est, en effet, plus sereine, plus ronde, et l'encre à plusieurs endroit marque un arrêt, une reprise, plus foncée car plus sèche.

Londres, le 21 juillet


Lord Fisher,

Je suis honoré de la confiance que vous me portez, ainsi que du sentiment d'avoir pu, avec les moyens à mon humble portée, aider à l'action de la Justice.Vertu qui, comme tout citoyen digne de ce nom, me tient particulièrement à coeur, d'autant plus par ma charge.

Vous me posez là une question qui, à mon sens, n'a pas été assez posée. Car, en effet, Lady Delight est bien une femme troublante. Voyons sereinement les faits, une Italienne -Et Dieu sait que les Italiens ne sont pas une nation connue pour sa retenue- parvenue à séduire un Noble de bon rang, âgé, et sans héritier direct, et qui parvient même à le convaincre de venir à lui suivie de saltimbanques qu'il accueille dans sa demeure? Soyons raisonnables, Lord, il n'est pas chose plus incongrue qui ne soit arrivée à Londres depuis une décennie. J'avais un jugement très dur envers elle, et me méfiais d'autant. Mais, à l'avoir vue, j'ai grand peine à l'imaginer porter volontairement le malheur sur Lord Delight. A les avoir vu tous deux, il était évident qu'ils étaient épris l'un de l'autre, et je ne suis pas une jeune fille romantique et naïve. Seulement, sa douceur, ses attentions envers Lord Delight étaient si constantes et si naturelles, si pudiques de même, que je ne peux les imaginer feintes.
Mon jugement favorable s'arrête là, car, et pour vous le confier, Inspecteur, j'entretiens la certitude de plus en plus nette que si malveillance il y a bien eu, c'est de la part de l'un de ses suivants. La jeune veuve me paraît trop douce pour ne pas être manipulable à l'envi par qui y serait assez doué, et parmi les saltimbanques on trouve de ce genre de personnes. Vous trouverez sans doute que je m'avance, et je vous le concède. Toutefois, Lord, je suis persuadé que si vous parveniez à emprisonner certains de ces erres, Londres n'en ressortirait que grandie.

Encore une fois, je vous confirme être à votre disposition, et m'excuse de par ma charge de travail de ce léger contretemps à répondre à notre question légitime. Cordialement,
Sir Pieterfall,
Notaire.
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