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La prison, cette fleur noire de la société civilisée

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Message  Sean McFadden Jeu 5 Nov - 18:51

Parcequ'elle représente l'autorité humaine la Dame Noire semblait risible à Sean McFadden. Ces stupides mortels qui croient sincèrement qu'ils ont un quelconque pouvoir sur la marche du monde lui paraissaient parfaitement ridicules.

Cependant ses pas le ramenaient souvent à cet endroit : la détresse des prisonniers, la colère quand ils repensaient à leur capture, la haine que certains avaient envers la société semblaient sourdre des murs comme une eau de vie délicieuse.

Qu'il y ait un lien ou qu'il n'y en ait pas, la Brume se laissait plus facilement lier et lire dans ces parages, aussi Sean se laissait-il souvent aller à quelques indiscrétions. Il ne pouvait pas lire les pensées des détenus, les murs de pierre étaient bien trop épais pour cela. Mais les sentinelles étaient comme autant de livres ouverts, souvent des livres de peu d'intérêt, replis d'histoires simples et répétitives, où il était question de brimades et de punitions injustement infligées par les officiers, de souvenirs de moments passés avec des filles de joie, de rêves de galons. Parfois l'un des gardes avait des pensées plus lointaines plus divertissantes. Faisait-il moins bonne garde pour autant ?

Il y avait aussi les petits criminels qui venaient se donner du courage. Contempler la tour leur semblait être un premier défi à la police de sa majesté, une manière de s'endurcir au cas où, malheureusement, ils devraient y faire un séjour.

Enfin, et c'étaient les personnages les plus divertissants à découvrir, Sean voyait parfois passer des proches des détenus, leurs amis, leur parents. Certaine venaient avec de sincères bonnes intentions, voulant laisser au concierge quelques shillings ou des vêtements de rechange pour que leur proche puisse disposer d'un minimum de confort. D'autres venaient s'assurer que la loi du silence serait respectée...
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Message  Elizabeth Seymour Sam 7 Nov - 8:39

Morose dans sa chambre, Alice patientait devant sa fenêtre. Depuis ce matin, une idée hantait ses pensées et ne la quittait pas. De sa chambre, elle avait une vue sur l’entrée du manoir et pouvait observer qui entrait et qui en sortait. Elle observait les allés et venus depuis déjà un bon quart d’heure, mais ce qu’elle guettait n’apparaissait point. Par chance, le bavardage incessant de ses dames de compagnie comblait le silence. Elle se permit un regard vers ces dernières puis revint à la fenêtre. Lorsque Lady Seymour mère retournerait dans sa demeure, elle s’en débarrasserait. Leurs manières ne lui plaisaient pas et elles parlaient beaucoup trop. De plus, une seule dame lui aurait suffit, les Seymour avaient une facilité à l’exagération et tape à l’œil qu’Alice ne partageait pas. Elle aimait le luxe dans lequel elle vivait, mais d’étaler sa richesse pour épater la galerie n’était pas vraiment dans ses habitudes et ça la rendait quelques fois mal à l’aise.

Un détail attira son attention vers la court. Enfin, ce qu’elle attendait depuis si longtemps arriva. Sa belle-mère s’engagea dans la calèche qui l’attendait à l’entrée du domaine. Alice prit une bonne respiration et se tourna vers les jeunes filles qui étaient assises.

-Veuillez aller me chercher mes effets personnels, je vais sortir, lança-t-elle en se dirigeant vers la porte de la chambre.

Surprise les jeunes servantes se levèrent pour rattraper leur lady. La plus jeune la dépassa pour s’engager dans le hall. Quant à l’autre se plaça à l’arrière de Lady Seymour pour la suivre.

-Si ma lady me permet, il n’était pas prévu que vous sortiez aujourd’hui, se permit d’avancer la suivante.

-Je n’aurais pas besoin de vos services. La compagnie de votre amie me suffira pour ma promenade, vous pouvez disposer, répliqua Alice en ne pourtant pas attention à la fille.

Étonner la jeune fille voulue répliquer, mais se ravisa. Elle fit la révérence et prit congé. Avec une dame de compagnie en moins, il y aurait moins de bavardage et la plus jeune serait plus facile à garder dans le secret et à éloigner en temps voulu. Arrivée dans le hall, Alice enfila le manteau et prit l’ombrelle que lui tendit sa jeune suivante.

-Est-ce que je dois faire atteler les chevaux, ma lady, se risqua la jeune domestique.

-Non, nous irons à pied, dit Alice en enfilant ses gants.

Une fois à l’extérieur, son estomac commença à la tenailler. Elle y pensait depuis de nombreuses semaines, mais l’omniprésence de sa belle-mère l’avait empêché d’agir. Elle devait y aller. Il n’y avait pas de raison précise, mais elle devait la revoir avant que tout ne soit fini. Depuis l’horrible nuit où Lord Seymour avait trouvé la mort, elle ne l’avait pas revu. On lui en avait parlé, elle avait su tous les détails en ce qui concernait son arrestation et sa condamnation. Malgré cela tout lui semblait presque irréel, tout semblait être en suspend, elle ne devait pas mourir avant qu’Alice ne la revoie. Le vide persisterait, rien ne serait réglé. Elles marchèrent jusqu’à atteindre les rues les plus animés de Londres, mais qui restaient assez convenable pour la jeune lady. Alice s’arrêta devant les vitrines d’un magasin quelconque. Elle se retourna vers sa suivante et lui tendit une liste.

-Voici quelques achats que vous ferez pour moi. Je vous attendrais à l’extérieur.

-Mais ma lady… je dois rester avec vous, répliqua la jeune fille hésitante en regardant l’interminable liste que venait de lui tendre sa maîtresse.

Alice braqua son regard glacial vers la jeune fille qui opina sur le champ. Elle avait l’ordre de garder un œil sur Lady Elizabeth Seymour depuis qu’elle était entrée à son service, mais la jeune veuve l’effrayait beaucoup plus que les colères de Lady Seymour mère. Elle avait entendu les domestiques médire sur son compte et des bruits circulaient. Elle préférait ne pas la contrarier. Lady Seymour attendit de voir sa suivante s’engouffrer dans le magasin et prit la route de la Tour. Ce lieu que tous évitaient et craignaient, même elle en avait peur, mais il y avait une chose de plus grand que cette peur qui guidait ses pas, c’était la détermination.

Arrivée au pied de la Tour, son estomac se noua de nouveau. Elle avait peur non du lieu en tant que tel, mais de ce face à face avec sa gouvernante. Et si cette dernière changeait d’idée en la voyant, ce serait au tour d’Alice de venir reposer dans une de ses sordides cellules. Elle regarda vers quelques étroites fenêtres, et seule la noirceur et les ténèbres paraissaient visibles. Si seulement elle avait refusé, il y a deux ans de cela, de prendre la place d’Élizabeth. Si elle avait eu le courage de rester Alice Ashley rien de tout ceci ne se serait produit. Être Lady Seymour était aussi difficile que lorsque Lord Seymour était encore de ce monde.
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Message  Sean McFadden Mar 10 Nov - 18:13

Quand il vit cette femme approcher le vampire devina bien vite qu'il avait bien fait de venir, que la soirée serait intéressante. Point n'était besoin de faire appel au pouvoir que lui donnait la Brume pour deviner qu'elle était de la haute société. Outre des vêtements de qualité, elle avait le pas décidé et conquérant des sang-bleus.

Cependant elle était seule, sans voiture pour la transporter, sans domestique pour l'accompagner, sans chaperon pour veiller sur sa vertu. Cela n'était pas normal mais pas non plus incompréhensible. Elle avait du congédier son monde pour pouvoir s'approcher de la Tour. Son père ou son mari y aurait-il fait emprisonner son galant ? Voilà qui semblait au vampire potentiellement bon à apprendre.

Il se concentra donc sur la Brume pour savoir quelles étaient les pensées superficielles de la jeune lady et il ne fut pas déçu ! S'il pensait peu avant que la soirée serait intéressante, il se mit à la trouver passionnante ! Il apprit coup sur coup que c'est elle qui aurait du moisir dans une geôle pour meurtre, plus précisément qu'elle avait tué son mari et laissé une de ses servantes s'accuser à sa place, qu'elle avait usurpé une identité -celle de sa sœur- avant son mariage, et que feu son mari ne la considérait pas comme une femme mais comme une esclave sexuelle.

Il n'y avait rien là dedans qui choque vraiment le vampire : lui même avait un certain nombres de meurtres à son actif, pour lesquels il n'aurait pas eu l'idée de se dénoncer. Lui-même était en train d'usurper une identité sans aucun scrupule. Et en considérant bien la jeune veuve, lui-même en aurait bien fait lui aussi son esclave et son calice.

Mais si cela n'avait rien de choquant pour lui, il y avait là de quoi faire une vaste scandale, un scandale que nul ne saurait confiner dans les salon de l'Angleterre de Victoria. Il y avait là quoi même faire vaciller la monarchie : la duchesse qui laisse pendre sa nourrice à sa place et le comte qui fait passer ses filles l'une pour l'autre seraient des arguments redoutables entre les mains des républicains. Ce genre de pratiques était bon pour l'ancien testament, on pouvait les lire au temple sans s'en formaliser, mais ce serait autre chose si elles s'étalaient à la une du Times ou du Standart.

Sean pensa qu'il y avait là une occasion en or et que si Satan lui offrait cette jeune duchesse, il aurait été indécent de refuser. Il se demanda un instant s'il l'aborderait en jouant les amis ou s'il tenterait de la déstabiliser. Comme elle n'avait pas l'air bien à son aise l'une ou l'autre méthode pouvaient marcher. Finalement il décida d'une prise de contact polie mais très ferme.

Il vint à elle le plus naturellement du monde, comme si elle devait le reconnaître. Il lui dit à voix haute :


– Lady Alice c'est un plaisir de vous voir. Vous ne refuserez pas je pense le soutien de mon bras !

Il avait délibérement insisté sur le prénom. Il lui tendit son bras gauche en un parfait gentleman, pour qu'elle puisse y déposer sa main droite. Cependant ce geste de civilité contrastait fortement avec le ton qu'il avait employé qui était très sec.
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Message  Elizabeth Seymour Mar 17 Nov - 8:35

Que le destin l’ait fait s’arrêter devant la tour avant d’entrer dans l’antre des pires criminelles de l’Angleterre, ce simple détail la mettrait en contact avec un autre obstacle à cette liberté qu’elle espérait tant chérir. Elle y était presque. Son salut l’attendait dans l’une des cellules et après, elle avait espéré le départ de sa belle-mère et enfin la tranquillité tant attendu, mais rien n’est jamais simple. Tout est une question d’équilibre et il semblait qu’elle devait encore subir quelques épreuves avant de connaître un répit.

Mais se croyant seule devant la tour et sur le point d’aller alléger sa conscience, elle n’avait pas remarqué une ombre circulant près de la tour. Un être qui guettait et n’attendait que la brebis qu’y s’éloignerait du troupeau pour la dévorer. Une lady ne devait pas se promener seule et elle l’apprendrait à ses dépends. L’insouciance, dans laquelle elle avait vécue dans les jardins de son enfance, n’avait rien avoir avec les rues de Londres.

Elle allait enfin se diriger vers la porte l’ouvrir et se diriger vers la femme à qui elle devait la vie, mais fut abordé assez froidement par un homme.

– Lady Alice c'est un plaisir de vous voir. Vous ne refuserez pas je pense le soutien de mon bras !

Son cœur si un bond dans sa poitrine. Alice, il avait bien dit Alice. Il la regardait avec un air hautain qui contrastait vivement avec son allure. Bourgeois peut-être, mais son allure dégageait une petitesse qu’on ne voyait que chez les gens de basses extractions. Comment pouvait-il savoir quelconque informations à son sujet. Il ne pouvait avoir travaillé dans le domaine de son père, avec une telle apparence, elle l’aurait remarqué. Il abordait de grandes cicatrices au visage qu’on ne pouvait ignorer en l’apercevant. Non, ce n’était pas un des gens du manoir, mais qui d’autre aurait pu savoir sa véritable identité.

Il lui tendit le bras. Il avait de l’audace, osé croire qu’elle la Duchesse Elizabeth Seymour allait prendre le bras d’un miséreux. Elle avait peut-être été surprise, mais se reprit aussitôt. Qui était-il pour oser l’aborder de la sorte ? Il devait bien voir la différence de classe sociale qui les séparait. Se hasarder de la sorte à lui parler, de plus sur ce ton, elle n’allait pas se laisser déstabiliser par un simple individu de la populace.

-Je crois que vous vous trompez monsieur, je ne peux être une de vos connaissances. Veuillez m'excuser.

Elle ne devait pas porter attention à ce genre de quidams, que pouvait-il contre elle se disait la jeune veuve. Elle était de la haute société et lui devait patauger dans les bas fonds. Il l’avait confondu avec une autre. Il y avait des tas d’Alice dans Londres. Elle ne devait pas s’en faire. Elle avait mieux à faire que de prêter attention à ce genre de gueux. Elle se dirigea vers l’entrée de la tour essayant d’oublier cette interruption.
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Message  Sean McFadden Mar 17 Nov - 14:00

En s'approchant de celle dont il avait choisi de faire sa proie, le vampire put vérifier que la brume avait, une fois encore, fait merveille. Le prénom « Alice » avait eu un effet indéniable et la jeune veuve ne chercha pas même à nier que ce fût le sien. Elle semblait trop occupée à fouiller dans ses souvenirs en quelles circonstances, il aurait pu lui être présenté.

Cet examen sembla un affront au vampire, dont il se promit de tirer vengeance.

* Avec quelle impudence cette gamine ose me dévisager ! Comment se permet-elle se comporter face à moi ! Si elle mérite la corde pour le meurte de son mari, elle mérite 666 fois pire pour ce regard ! *

Le vampire se força à se calmer, il n'aurait pas été prudent de se laisser emporter par la colère et la faim et de la saigner à blanc aussi près de la Tour et de ses gardes.

La jeune femme cependant avait rapidement repris sa contenance et l'attitude hautaine d'une noble face à un fils du peuple. Elle lui répondit de manière assez désobligeante :
Elisabeth - Je crois que vous vous trompez monsieur, je ne peux être une de vos connaissances. Veuillez m'excuser.
La réponse de l'Ecossa claqua comme un coup de fouet :
– C'est vous qui vous trompez gravement, Lady Seymour, en refusant mon appui !

Alors que la jeune noble se dirigeait vers la tour en voulant l'ignorer, le vampire prit la même direction mais plus lentement qu'elle. Aussi pour continuer d'être entendu se mit-il à hausser un peu le ton :
– Les circonstances de votre mariage, Lady Elisabeth, furent inhabituelles.

Il attendit comme s'il avait besoin de reprendre son souffle puis reprit encore plus fort
– Et celles de votre veuvage...

Il ne voyait pas de raison de se presser, soit sa proie reviendrait vers lui au plus vite pour le faire taire, soit elle rentrerait dans la tour et il en serait quitte pour attendre qu'elle ressorte.
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