Nice to meet you [Andrew Crane]

**Lynn Brooke** Sam 6 Juin - 12:54

Elle était assise dans le fond de la salle, là où l’on discutait à voix basse tandis que les musiciens jouaient une sonate tout à fait charmante dont la mélodie emplissait la salle. Mozart était véritablement un génie. Si Lynn était venu ici ce n’était pas pour la musique, premièrement un très bon moyen de pouvoir passer un peu de temps sans domestique collée comme une puce à un chien errant et puis elle aimait voir les gens. C’était très indiscret certes mais savoureux, tous ces cœurs mis à nu, tous ces secrets, ces tromperies. Il fallait bien que son pouvoir lui serve à quelque chose et c’était bien le seul divertissement qu’elle appréciait.
Pourvu que Lord Willow n’apparaisse pas soudainement devant son nez, qui sait il y aurait bien eu des imbéciles heureux pour lui indiquer où elle se trouvait. De là où elle était assise, elle avait une vue directe sur l’entrée de la salle et observait chaque nouveau venu, discrètement il va de soit.

Une vieille Lady vint lui parler un peu, elles échangèrent des banalités sur la musique. Parfois il est dur de connaître la vérité et de savoir que la vieille était comme les autres, qu’elle venait la voir comme un animal de foire pour vérifier de son propre chef les rumeurs.

Alors qu’enfin la Lady pris congé, Loué soit le Seigneur, elle aperçut un nouvel arrivant. Elle n’avait jamais entendu parler de lui, bien que le contraire soit sans doute possible, la petite Brooke vous savez, celle qui a la peau aussi blanche que du marbre et des yeux aussi noir que l’Enfer. Elle est toujours malade à ce qu’on dit, sa voix est toujours enraillée. Et puis elle a un air si étrange. Mais ce ne sont que des rumeurs n’est-ce pas ? rien de concret, rien de scientifique. Elle est pâles certes, a des yeux noirs certes, mais ce ne sont que des élucubrations basé sur de la superstition…

… et pourtant les rumeurs font la loi.

Elle plongea son regard dans celui du nouvel arrivant, si ses yeux peuvent effrayer, ils sont également dotés d’un magnétisme troublant. Elle inclina légèrement la tête, un salut discret. Peut-être que l’autre viendrait lui parler, elle s’ennuyait un peu à présent.

La sonate elle continuait de vibrer, de s’enchaîner, une mélodie au piano simple et soutenue par un chant grave des altos et violons.

**Andrew Crane** Sam 6 Juin - 19:10

Ce salon digne des muses se gorgeait encore et toujours de nouveaux arrivants. C’était un défilé, un ravissement pour les yeux. Les entrées successives se faisaient tantôt dans un silence religieux, parfois avec plus d’éclats ; chacun était passé maître dans l’art d’une venue élégante ou non. Mais tous semblaient s’être fixés pour règle d’apparition une parfaite adéquation avec le tempo. Sens inné pour la musique, peut-être? Ou mise en scène théâtrale ? Les sangs bleus se pavanaient avec prudence dans ce ballet incessant, sur cette vaste scène. Un seul faux pas pouvait détruire une réputation, une mauvaise manière pouvait vous faire paraître pour capricieux, un tic engendrait les moqueries, une réflexion désobligeante vous dévoilait comme pugnace.
La population de cette petite cour, ce cercle privilégiée, ce noyau dur avait tôt fait de brosser les portraits de chacun de ses membres. Quelques curiosités demeuraient comme cette petite Brooke que l’on n’arrivait guère à cerner.
Après moult réflexions, les habitués l’avaient classée dans l’une des principales catégories à savoir les jeunes filles à marier, mais qui ne trouverait guère d’époux car pâle comme elle était, elle se devait d’être malade…

Il avait pénétré dans ce gouffre où les convenances étaient reines et les messes basses religions. Sur son passage, l’inspecteur Crane drapé d’un noir oppressant éveilla quelques un des coutumiers. Ses pupilles ombrageuses se fixèrent l’espace d’un instant dans les prunelles d’encre noire de Mademoiselle Brooke, ils échangèrent un regard, rien de plus. Lynn lui offrit un salut poli, il y répondit avec toutefois plus de rigidité dans son mouvement de tête, surpris d’être ainsi accueilli par une inconnue.
A la vérité, l’orgueilleux ne se rendait dans les salons que par pure obligation, il n’y connaissait personne. Son père, certes fanatique religieux, désirait qu’il prenne une femme, et, si possible de meilleure naissance que les Crane. Renforcer le sang se devait d’être une priorité. C’est ainsi que le vieux fou s’arrangeait pour que son fils puisse assister aux salons et autres mondanités. Le jeune homme avait refusé bon nombre d’invitations ce qui l’avait fait paraître pour hautain et capricieux et ce n’était qu’à contrecoeur qu’il se montra à cette nouvelle « fête »…

Les domestiques lui indiquèrent la chaise qu’on lui avait réservée. La chance le plaça tout près de l’accueillante. Andrew se retrouvait tout bonnement à une chaise de la poupée de porcelaine. A sa gauche, une vieille Lady jacassante se permettait de faire des commentaires sur les musiciens et les invités alors que sur sa droite, un lion à la crinière dépareillée trônait, un noble d’un âge mur brillant de milles éclats dans un costume aux dorures éclatantes. Celui-ci prit d’ailleurs la parole à l’arrivée de l’enquêteur…

« Hé bien, bonjour, je ne crois pas vous connaître Monsieur. »

« Non en effet, Monsieur. »

La pie s’attaqua donc de concert au nouvel inopportun en compagnie de son ami le félin.

« Et, serait-ce impoli de demander votre nom, Monsieur ? »

« Non, Madame. Je suis l’inspecteur Andrew Crane. Mais puis-je donc vous retourner la question, puis-je savoir qui vous êtes ? »

« Oh un inspecteur ! Je raffole des inspecteurs ! Je suis Elisabeth Ardwook et voici le Lord Hamilton. Je vous présente également…Miss Brooke… »

Visiblement lasse de la musique, la bavarde venait de trouver un nouveau pôle d’attraction en la personne de cet austère garçon. Celui-ci ne s’anima guère, néanmoins ses lèvres fines et masculines laissèrent échapper…

« Enchanté de vous rencontrer… »

**Lynn Brooke** Sam 6 Juin - 23:27

Le nouvel arrivant n’était pas placé loin. Elle put donc le détailler plus en détails. Elle écouta poliment la conversation, la tête légèrement inclinée. La superficialité et la bêtise de Lady Ardwook l’exaspérait. Le ton austère lui plu, l’amusa. Le tableau de cette ridicule dinde face à cet homme qui ne semblait lui porter la moindre valeur et retrait de marbre. Elle répondit par un léger sourire.

Il était finalement étrange qu’elle ne trouve époux, non, Lynn était de ses femmes certes pas belles à couper le souffle mais délicate et bien formée. Les traits un peu trop anguleux peut-être mais plein de noblesse. Un maintien altier, et son apparence si spécifique qui générait à la fois peur et passion selon les personnes. Le regard, tout se noyait dans le regard.

Elle entrouvrit les lèvres légèrement et laissa filer l’air entre ses dents nacrées. Lady Ardwook se leva et annonça qu’elle allait au buffet car il lui venait une terrible soif. Sur ce, Lord Hamilton se découvrit un grand sens galant et décida de l’y accompagner.

Au grand bonheur de Lynn qui commençait à s'ennuyer fortement de la présence de ces deux personnes.

« Il semblerait que nous devions nous passer de leurs compagnies… »

En souriant, elle se décala d’un siège et vint se placer à côté de l’inspecteur, amenant avec elle une vague son parfum vanillé qui tout en étant suave n’était pas trop lourd, un dosage savant qui le rendait délicat.

De temps à autre elle jetait un regard à l’entrée quand quelqu’un entrait, une légère tension arquait son cou délicat, la main qui serre légèrement l’accoudoir du fauteuil, puis elle se détendait, imperceptiblement. A n’en point douter, expérience d’enquêteur faite, cette jeune personne était aux aguets.

« Alors comme cela vous êtes inspecteurs, monsieur. Je… »

Un regard à la porte ou un gentilhomme entre accompagner d’une jeune femme, elle reprend la conversation.

« … si je vous importune vous n’êtes pas obligé de partager une discussion. Je serais d’un manque de diligence total si je vous imposais ma présence. »

Il a quelque chose de décalé, un orgueil qui lui plait vaguement, qui ne l’afflige pas comme tant d’autre mâle le font.

**Andrew Crane** Dim 7 Juin - 11:34

« Mais dites nous Monsieur Crane, racontez nous les terribles affaires dont vous êtes chargé ! »

« Ha, ha ! Oui, vous avez raison ma chère, je suis sûr que cela doit être amusant. En auriez vous avec des monstres ou je ne sais ? »

Le sourcil droit de l’enquêteur s’arqua comme pour signaler sa désapprobation alors que ses billes d’encre noire dardèrent à l’encontre de ce duo d’énergumènes Sa parole ne se fit pas attendre, les mots fusèrent de la bouche adorable de cette statue d’albâtre qui s’anima dans un mécontentement manifeste. Les mouvements de sa figure étaient graves comme le besoin de faire impression sur ce couple de crédules, doublé d’idiots.

« Madame, Monsieur, sachez que pour commettre un meurtre, il n’y a nul besoin de goules, ni de vampires… Tous les suspects que… Mais… Où… Où allez vous ? »

« Excusez moi, mon cher, mais…J’ai comme quelque chose dans la gorge, il me faut un peu d’eau… Nous reprendrons cela après… »

« Je…Attendez Lady Ardwood ! Je… Je vais vous accompagner. »

Le Lord Hamilton la poursuivit après avoir gratifié son homologue masculin d’un clin d’œil ainsi que de sous-entendus à l’égard de mademoiselle Brooke.

A peine l’avaient-ils interrogé sur les sombres affaires qui sévissaient au sein de Londres que la vieille pie et le lion à la crinière rapiécée les quittèrent ; l’un prétextant une soif intolérable, l’autre se proposant de l’accompagner ! Perturbation dans le discours victorieux du jeune garçon qui déjà se réjouissait du peu d’effet qu’il aurait pu leur faire. Mais, cette paire d’aristocrates semblait déjà loin.
L’exaspération semblait de mise et le peu de manières de ces gens qui se désiraient si distingués coupa le souffle au placide.
C’est alors que la poupée de porcelaine gagna la distance qui les séparait. Sa fraîcheur, sa beauté et sa candeur semblaient trancher avec les habitués du petit salon. L’inspecteur Crane ne la dévisagea qu’à peine, de peur de se montrer fort discourtois, il ne croisa son regard qu’une à deux reprises alors que la fragile prenait la parole.
Andrew fut gré envers Miss Brooke de ne pas se moquer de sa personne alors que ses propos s’étaient perdus suite à la disparition de la vieille pie et du lion désabusé. Chose particulière, la présence de la belle ne l’irritait pas ! Dans une certaine gêne, l’homme s’évertua à compléter les dires de la belle. Ces phrases qui auraient pu paraître banales, prenaient un autre sens dans la bouche de l’enquêteur.

« En effet, nous voilà seuls. Lady Ardwook et Lord Hamilton ne semblent…guère vous porter dans leur cœur. Je suppose que je dois donc vous considérer avec grande estime. »

Ses quelques propos furent agrémentés d’un sourire courtois. Et alors qu’elle semblait occupée, le garçon put lui jeter quelques regards à la dérobée.

« Vous…ne m’importunez nullement, Mademoiselle Brooke. Je…Tout va bien ? Vous attendez quelqu’un ? »

**Lynn Brooke** Dim 7 Juin - 12:12

« Vous m’en voyez flattée. Même si j’aurais apprécié obtenir votre estime pour autre chose que la peur que j’engendre. »

Elle sourit puis soupira légèrement, jeta un rapide coup d’œil à la porte.

« A vrai dire, je n’attends personne, c’est le contraire. Je me demande qui arrivera le premier, les gens que ma mère enverra pour me faire rentrer chez-moi ou Lord Willow. »

Le dernier nom étant dit avec tout le mépris possible.

« C’est individu me fait la cours, le mariage semblant plaire à mes parents je souffre de sa présence dès qu’une occasion se présente et j’aspire donc à quelques moments de tranquillité. »

On a beau avoir un pouvoir, avoir une fierté et un orgueil de Brooke, en cet instant, Lynn n’était qu’une jeune femme comme tant d’autre. Et elle avait envie de pleurer, de pleurer très fort et tant pis pour le reste du monde. Ils n’étaient pas aussi seuls, toutes cette salle regorgeait d’yeux et ses yeux retinrent les larmes qu'elle aurait volentier verser. Elle se surprit à regretter qu'ils ne soient pas si seul que cela.

« Monsieur, il me vient une idée. Accepterez-vous d’être mon complice… »

Elle lui offrit un sourire charmeur, un enquêteur complice voilà un tableau tout à fait prometteur.

« … vous me semblez être tout à fait compréhensif aussi aurais-je une requête à vous exposer. Accepteriez-vous de m’emmener ailleurs, vous avez une voiture n’est-ce pas ? Je ne sais si une promenade vous plairait mais prendre un peu l’air frais me ferais du bien. »

Son audace la surpris agréablement.

« Je souffre de passer une de mes rares soirées de libre à guetter une porte au lieu de profiter de votre compagnie. »

« Je vais sortir… si vous acceptez, sortez donc quelques instants après moi. »

De toute manière soit il acceptait et elle en serait la première enchantée, soit de toute manière sa soirée s’achèverait bientôt, elle n’avait pour ainsi dire rien à perdre. Elle sortit de la salle de son pas aérien et accorda à l’homme un dernier regard. Un regard brillant, presque doux.

Dehors, il faisait frais, très frais. Elle regretta de n’avoir qu’un châle et le serra en frissonnant sur ses épaules. La brume cachait les étoiles. Elle attendit donc, espérant que la présence attendue viennent derrière elle, qu’il lui prenne le bras et l’emmène ailleurs, n’importe où mais loin de ce monde de convenance et loin de sa vie. Juste un instant, juste pour un temps.

**Andrew Crane** Dim 7 Juin - 13:53

La demoiselle Brooke semblait plus aventureuse qu’on aurait pu penser. Ainsi, la dénommée Lynn invitait le frigide inspecteur à un jeu dangereux. Serait-il le complice de l’enlèvement de cet enfant ? L’homme acquiesça aux dires de la poupée de porcelaine et en fut le premier surpris. Peut-être y vit-il l’occasion de passer une soirée plus agréable et de s’extirper de ce salon mondain ? Voyons, non ! Une jeune femme seule pouvait être la proie de terribles péripéties. Voilà, sans aucun doute, la seule raison qui le poussa à suivre la belle enfant à sa suite quelques minutes plus tard.

La distance les séparant disparue, et, bientôt l’homme se tint derrière la belle. Bien que façonné à même la glace, son souffle était chaud et vogua sur sa nuque, se faufilant un court instant le long de cette gorge blanche et découverte. Ne dit-on pas qu’un froid extrême peut davantage brûler que la plus chaude des flammes?
La pression de ses mains se fit incessamment sentir sur ses épaules, elles s’abattirent sans un bruit, réconfortantes et rassurantes, imprimant ses paumes masculines parmi ce duvet noir. Elle fut bientôt englobée de la veste de cet enquêteur. Terriblement pâles sur cette couverture d’ébène, elles accompagnèrent la danse langoureuse de ce manteau sur les bras palots de la belle.
Posté derrière elle, elle était soumise de nouveau aux effluves de son parfum, à sa présence imposante, à ses yeux vifs et noirs inquisiteurs.

D’un mouvement brusque, Messire Crane s’écarta et ne lui proposa pas son bras. Le prêt de sa veste n’était-il pas déjà un cadeau inestimable ? Il siffla et alors un fiacre apparue dans la nuit.

« Hé taxi ! »

Ils ne tardèrent pas à s’engouffrer dans la voiture et se retrouvèrent seuls, bercés par le mouvement de ce carrosse lancinant.

« J’espère ne pas vous avoir fait trop attendre, Mademoiselle Brooke. Je…Je connais également les obligations familiales et je sais qu’il est parfois difficile d’y échapper. Vous…vous n’avez pas trop froid ? »

Ses joues osèrent une teinte plus vivre, la blancheur céda le pas à une robe rosée. Et bientôt, comme si cette simple question l’avait ramené à une réalité plus dure. Andrew déclara.

« Je vais vous raccompagner, il se fait tard et l’on doit s’inquiéter à votre sujet. Où dois-je vous déposer, Mademoiselle Brooke ? »

Conscient de la déception qu’il engendrerait, l’homme se devait néanmoins d’adopter cette conduite, peut-être était-ce une manière de se protéger ? Suite au silence qui pesa entre le couple, il se permit d’ajouter dans un souffle, tout en prenant bien soin de ne pas la regarder.

« Mais si vous le désirez… Je serai aise de vous revoir et de vous ravir un autre jour aux convenances et aux mondanités auxquelles nous avons le droit. Rentrons mademoiselle maintenant, je suis certain que vous ne voudriez me faire passer pour méchant homme et… les langues acides de ce salon ne sauront guère dupes de notre sortie. »

**Lynn Brooke** Dim 7 Juin - 14:36

Je pourrais embraser ses sentiments, je pourrais. Mais je n’ai pas envie, ce serait comme tricher. Je suis humaine après tout, simplement humaine. Et j'ai envie qu'il vienne naturellement à moi, que nous fassions connaissance sans artifice ni influence.

Pour la première fois depuis longtemps elle se surprit à se sentir heureuse d’être là. Bien sûr le contacte lui sembla trop bref, mais elle serra le manteau contre elle, le parfum de l’homme l’entourant complètement ainsi. Un parfum légèrement épicé, masculin.

« Je vous remercie. »

Elle sourit. Elle aurait voulu promener ses doigts dans les cheveux de l'inspecteur. Il y a les convenances et la rigidité de l'homme et elle est un peu honteuse, surprise aussi, surprise de son désir de s'approcher ainsi d'un inconnu. Pour la première fois.

« Au Manoir Brooke »

Elle sourit, un sourire plus difficile, bien sûr elle comprenait, mais elle ne pouvait s’empêcher de se sentir déçue.

« Je ne doute pas que vous êtes un parfait gentleman. Je vous remercie, vous faites preuve de galanterie admirable en me raccompagnant. »

Il y avait les mots, et leurs véritables sens derrière.

« Je le désire, monsieur. J’ai toujours rêvé d’être enlevée par un inspecteur. Je vais vous rendre votre manteau. Et puis... chaque instant arraché aux convenances a un goût de Paradis.»

Elle se départit du vêtement délicatement et le rendit à son propriétaire. Ses blanches mains frôlant celles de l’homme, un geste innocent en apparence.

« Quand aurais-je le plaisir de vous revoir ? donnez-moi donc rendez-vous... Je serais ravie de faire plus ample connaissance. Et si je puis d’une quelconque manière vous remercier… »

Si elle avait pu rosir elle aurait rosit, il y a peut-être un hâle imperceptible qui lui est monté aux joues mais elle est comme ça Lynn, blanche et sa peau semble ne jamais vouloir rougir.

Ils arriveraient au manoir ensuite, elle informerait qu’elle avait préférer rentrer plutôt et que ce gentleman l’avait raccompagnée. Il sera remercier et puis Lynn devrait le quitter… en espérant le revoir rapidement et puis elle pleurerait dans son lit.

**Andrew Crane** Dim 7 Juin - 15:13

La petite poupée se plaisait-elle à le faire rougir ? Sûrement, car les joues adorables du charmant inspecteur se muèrent en d’adorables fruits, prêts à être croqués. Heureusement, ce cher Monsieur Crane avait pour allié l’obscurité. Ainsi, l’enquêteur espérait qu’elle ne se rendrait compte de rien, car il était futile et idiot de s’émouvoir pour quelques mots.
L’ordre avait été donné au cocher et celui-ci ne tarda pas de se diriger vers le manoir des Brooke. La traversée fut difficile et légèrement pénible, les soubresauts étaient fréquents, conséquences des pavés de la belle Londres. Remarqua-t-elle que l’home d’albâtre dut s’accrocher à son accoudoir pour ne pas être la victime malheureuse d’un nouveau cahot ! Qui sait où il n’aurait atterri s’il ne s’était cramponné à sa portière ?
Désireux de ne pas être pris en ridicule, et peut-être par esprit de revanche suite à ses rougeurs, l’homme se montra plus froid dans ses propos.

« N’exagérez pas, Mademoiselle. Je suis certain que vous avez quelques bons amis. Je ne le sais… Je ne sais quand nous pourrons nous revoir, je suis très occupé en ce moment. Mais, je vous tiendrai informer, Miss Brooke. »

De légères attaques purent être perçues dans ses propos. Andrew diminuait sa joie, sous-entendait quelques prétendants, cela signifiait-il qu’il la trouvait jolie ? Et, dernier affront, il prétextait son travail. Il est vrai qu’il enquêtait sur quelques affaires mais celles-ci n’étaient que mineures pour le moment…
Répliqua-t-elle alors qu’elle effleurait sa main avec assez d’insistance pour qu’il la sente et se perde un instant des ses ombrelles noires ?
Légèrement troublé, il clôtura leur rencontre par quelques mots qu’il voulut austères, mais qui se dévoilèrent cordiaux.

« Bien, bonne soirée, Mademoiselle Brooke. Au revoir. »

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