As a Shadow within the night. [Morgane]
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As a Shadow within the night. [Morgane]
Amelia Lun 8 Juin - 23:22
La nuit était bien avancée quand une fine silhouette encapuchonnée se faufila dans les ruelles londoniennes avant de s’arrêter brusquement, juste avant ce qui semblait être la dernière maison à l’angle de la ruelle sombre.
Presque invisible, son souffle à peine audible, elle attendit quelques minutes, sans observer le moindre mouvement. Le temps s’égrenait doucement, elle pouvait entendre les battements de son propre cœur tandis que le silence autour d’elle se faisait de plus en plus pesant.
Et pourtant elle devait attendre, elle le savait. Ils allaient arriver et si elle commettait la plus petite erreur, si elle bougeait d’un millimètre, Ils la verraient et se feraient un malin plaisir de s’occuper d’elle.
Elle entendait déjà leurs rires gras, sentait leur haleine fétide chargée d’alcool et, pire que tout, leurs mains lourdes arracher sa cape et effleurer sa peau d’albâtre.
La jeune femme réprima un frisson et ferma de nouveau les yeux. Ces images se faisaient de plus en plus nettes dans son esprit, tandis que le silence était désormais troublé par une porte qu’on ouvrait, des rires masculins et des éclats de voix graves. Ils étaient cinq, comme elle l’avait vu, et passèrent dans la ruelle, à quelques centimètres à peine de la jeune femme.
Elle les vit alors, un par un, sans bien distinguer qui était qui. Le petit avec une barbe allait rentrer et battre sa femme encore une fois. Son camarade qui lui tenait le bras et qui commençait à chanter bruyamment allait s’écrouler dans un caniveau. Ils allaient le laisser là, hilares, et demain il serait mort. Les deux autres rentreraient dans leur insignifiante demeure et cuver leur alcool avant d’aller travailler dans la fabrique de souliers, quelques pâtés de maison plus loin.
Elle fronça les sourcils, un peu étonnée. Leurs avenirs étaient entremêlés, elle n’arrivait pas à distinguer quel évènement appartenait à qui, mis à part pour la mort de l’un d’entre eux. Cela ne lui était jamais arrivé, il faudrait qu’elle demande à Milady pourquoi. Peut-être était-ce du au fait que leurs existences étaient tellement répétitives et similaires que son esprit ne se donnait même pas la peine de les différencier ou alors y avait-il une explication plus importante.
Tandis qu’elle gardait les yeux fermés, les images se firent de moins en moins claires, allant jusqu’à s’estomper totalement. Les voix s’éloignèrent jusqu’à devenir totalement inaudibles.
Elle grimaça et secoua la tête. Ils ne l’avaient même pas remarquée, comme elle s’en était douté, mais quand Ils avaient trop bus, Ils étaient totalement imprévisibles, il faudrait qu’elle fasse plus attention. Un jour elle ne verrait que trop tard leurs réactions et Ils pourraient lui faire du mal. Elle frissonna de dégoût à l’idée qu’Ils puissent s’approcher d’elle. Cette puanteur ne serait plus qu’à quelques centimètres de sa peau, elle pouvait déjà les sentir, voir ce qu’ils s’apprêtaient à lui faire…
Poussant un grand soupir, elle se redressa, resserra les pans de sa cape et s’avança jusqu’à l’angle de la rue. Un sourire fendit alors son visage tandis que l’iode emplissait soudainement ses narines et qu’elle apercevait les silhouettes des bateaux se dessiner dans l’ombre, à peine éclairés par les dernières lumières des habitations.
L’auberge était en train de fermer ses portes et elle était déjà pratiquement vide, elle était arrivée au bon moment. Personne ne viendrait la déranger ici, aucun étranger ne viendrait troubler sa tranquillité ce soir, tout du moins c’est ce qu’elle voyait pour le moment.
Elle avança alors d’un pas plus serein, relevant légèrement la tête pour humer l’air marin. Sa peau blanche contrastait fortement avec sa cape anthracite et semblait presque briller dans l’obscurité. Un sourire flottant sur son visage, elle continua jusqu’à la jetée, s’éloignant ainsi de la taverne tandis qu’une fine pluie commençait à tomber.
Décidément cette nuit était presque parfaite. Elle tendit la main, jouant avec les gouttelettes de pluie qui tombaient sur ses doigts fins tandis qu’elle arrivait à destination.
Un vieux ponton en bois, au bout de la jetée. Des planches moisies, cassées à certains endroits et surtout aucun bateau. Elle aimait cet endroit, l’odeur de la mer y était encore plus forte qu’ailleurs, surtout ce soir, mêlée à l’odeur de la pluie.
Elle se laissa alors tomber au bout du ponton, ses jambes ballantes dans le vide. Elle ferma de nouveau les yeux et poussa un soupir de satisfaction.
Tout allait bien…
Et soudain, son corps se raidit. Elle fronça les sourcils, ses paupières tressautant tandis qu’elles étaient toujours closes.
Quelque chose avait changé ce soir. Elle ne serait pas seule mais semblait incapable de deviner qui allait arriver, la personne ne semblait pas encore totalement décidée à la rejoindre.
Presque invisible, son souffle à peine audible, elle attendit quelques minutes, sans observer le moindre mouvement. Le temps s’égrenait doucement, elle pouvait entendre les battements de son propre cœur tandis que le silence autour d’elle se faisait de plus en plus pesant.
Et pourtant elle devait attendre, elle le savait. Ils allaient arriver et si elle commettait la plus petite erreur, si elle bougeait d’un millimètre, Ils la verraient et se feraient un malin plaisir de s’occuper d’elle.
Elle entendait déjà leurs rires gras, sentait leur haleine fétide chargée d’alcool et, pire que tout, leurs mains lourdes arracher sa cape et effleurer sa peau d’albâtre.
La jeune femme réprima un frisson et ferma de nouveau les yeux. Ces images se faisaient de plus en plus nettes dans son esprit, tandis que le silence était désormais troublé par une porte qu’on ouvrait, des rires masculins et des éclats de voix graves. Ils étaient cinq, comme elle l’avait vu, et passèrent dans la ruelle, à quelques centimètres à peine de la jeune femme.
Elle les vit alors, un par un, sans bien distinguer qui était qui. Le petit avec une barbe allait rentrer et battre sa femme encore une fois. Son camarade qui lui tenait le bras et qui commençait à chanter bruyamment allait s’écrouler dans un caniveau. Ils allaient le laisser là, hilares, et demain il serait mort. Les deux autres rentreraient dans leur insignifiante demeure et cuver leur alcool avant d’aller travailler dans la fabrique de souliers, quelques pâtés de maison plus loin.
Elle fronça les sourcils, un peu étonnée. Leurs avenirs étaient entremêlés, elle n’arrivait pas à distinguer quel évènement appartenait à qui, mis à part pour la mort de l’un d’entre eux. Cela ne lui était jamais arrivé, il faudrait qu’elle demande à Milady pourquoi. Peut-être était-ce du au fait que leurs existences étaient tellement répétitives et similaires que son esprit ne se donnait même pas la peine de les différencier ou alors y avait-il une explication plus importante.
Tandis qu’elle gardait les yeux fermés, les images se firent de moins en moins claires, allant jusqu’à s’estomper totalement. Les voix s’éloignèrent jusqu’à devenir totalement inaudibles.
Elle grimaça et secoua la tête. Ils ne l’avaient même pas remarquée, comme elle s’en était douté, mais quand Ils avaient trop bus, Ils étaient totalement imprévisibles, il faudrait qu’elle fasse plus attention. Un jour elle ne verrait que trop tard leurs réactions et Ils pourraient lui faire du mal. Elle frissonna de dégoût à l’idée qu’Ils puissent s’approcher d’elle. Cette puanteur ne serait plus qu’à quelques centimètres de sa peau, elle pouvait déjà les sentir, voir ce qu’ils s’apprêtaient à lui faire…
Poussant un grand soupir, elle se redressa, resserra les pans de sa cape et s’avança jusqu’à l’angle de la rue. Un sourire fendit alors son visage tandis que l’iode emplissait soudainement ses narines et qu’elle apercevait les silhouettes des bateaux se dessiner dans l’ombre, à peine éclairés par les dernières lumières des habitations.
L’auberge était en train de fermer ses portes et elle était déjà pratiquement vide, elle était arrivée au bon moment. Personne ne viendrait la déranger ici, aucun étranger ne viendrait troubler sa tranquillité ce soir, tout du moins c’est ce qu’elle voyait pour le moment.
Elle avança alors d’un pas plus serein, relevant légèrement la tête pour humer l’air marin. Sa peau blanche contrastait fortement avec sa cape anthracite et semblait presque briller dans l’obscurité. Un sourire flottant sur son visage, elle continua jusqu’à la jetée, s’éloignant ainsi de la taverne tandis qu’une fine pluie commençait à tomber.
Décidément cette nuit était presque parfaite. Elle tendit la main, jouant avec les gouttelettes de pluie qui tombaient sur ses doigts fins tandis qu’elle arrivait à destination.
Un vieux ponton en bois, au bout de la jetée. Des planches moisies, cassées à certains endroits et surtout aucun bateau. Elle aimait cet endroit, l’odeur de la mer y était encore plus forte qu’ailleurs, surtout ce soir, mêlée à l’odeur de la pluie.
Elle se laissa alors tomber au bout du ponton, ses jambes ballantes dans le vide. Elle ferma de nouveau les yeux et poussa un soupir de satisfaction.
Tout allait bien…
Et soudain, son corps se raidit. Elle fronça les sourcils, ses paupières tressautant tandis qu’elles étaient toujours closes.
Quelque chose avait changé ce soir. Elle ne serait pas seule mais semblait incapable de deviner qui allait arriver, la personne ne semblait pas encore totalement décidée à la rejoindre.
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Amelia- Little Bird
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Re: As a Shadow within the night. [Morgane]
Morgane Mar 9 Juin - 2:30
Il y avait bien longtemps que Fairy n'avait pas profité de l'une de ses escapades nocturnes. Elle sortait de jour, ces derniers temps, et vaquait à diverses occupations, ce qui accordait à ces nuits un sommeil calme et délassant. Mais depuis peu ses occupations s'étaient espacées, si bien que cette nuit elle ne dormait. Aussi décida-t-elle d'en profiter pour aller se promener. Elle aimait beaucoup Londres de nuit, tout y semblait différent, inversé. Les rues bondées au cours de la journée se faisaient désertes, tandis que celles qui étaient auparavant vides se remplissaient. Les gens aussi changeaient. Nobles, mendiants, marchants, laissaient la place aux monte-en-l'air, aux catins et à d'autres personnes à la profession aussi peu avouable. L'atmosphère se faisait plus secrète, mystérieuse. Elle aimait ça.
Si personne connaissant un tant soi peu le caractère de la jolie Fée ne s'étonnera que l'idée de se faire attaquer par un quelconque malandrin ne lui soit jamais venue à l'esprit, il est par contre surprenant de noter que les faits lui donnaient raison. En effet, pas une seule fois durant ses pourtant nombreuses promenades elle n'avait eu à subir la moindre rencontre déplaisante, et ce malgré sa noblesse manifeste ou l'indécence des vêtements dont elle se paraît toujours. Peut-être était-ce parce qu'elle avait reçu une quelconque réputation du fait que, parfois, Neige la suivait durant ses déambulations. L'étrange homme blanc avait de quoi impressionner après tout. Ou bien était-ce quelque chose dans le comportement de la jeune femme, dans son regard, qui dissuadait de s'en prendre à une créature si douce. À moins que ce ne fut tout à fait autre chose... Nul n'aurait su le dire. Toujours est-il qu'elle n'avait jamais eu aucun problème, et que cela allait probablement durer.
À force d'errer au hasard, suivant ses pieds et ses envies, elle finit par se retrouver, sans trop savoir comment, aux abords des quais. Elle ne savait pas combien de temps elle avait marché, mais estima qu'il devait être assez long. Elle s'apprêtait donc à rentrer, mais décida finalement de s'accorder un passage sur la jetée avant. Tandis qu'elle avançait tranquillement, elle se figea, reconnaissant une silhouette familière. Là-bas, sur le ponton, n'était-ce pas Amelia ? Curieux hasard. Fairy hésita un moment, ne sachant comment réagir. Elle aimait bien la frêle adolescente -elle aimait d'ailleurs toutes les Sucreries, à vrai dire- et avait bien envie de profiter de l'occasion pour aller discuter avec elle. Mais ne risquait-elle pas de la déranger en imposant ainsi sa présence de façons imprévue ? Après quelques minutes, la curiosité l'emporta, comme toujours. Si elle dérangeait, il serait toujours temps de repartir. Elle avança donc vers la fragile silhouette. Une fois arrivée à son niveau, elle s'assit à côté d'elle et lui adressa un sourire.
« Aya, Petite Soeur. Je ne te dérange pas j'espère ? »
Si personne connaissant un tant soi peu le caractère de la jolie Fée ne s'étonnera que l'idée de se faire attaquer par un quelconque malandrin ne lui soit jamais venue à l'esprit, il est par contre surprenant de noter que les faits lui donnaient raison. En effet, pas une seule fois durant ses pourtant nombreuses promenades elle n'avait eu à subir la moindre rencontre déplaisante, et ce malgré sa noblesse manifeste ou l'indécence des vêtements dont elle se paraît toujours. Peut-être était-ce parce qu'elle avait reçu une quelconque réputation du fait que, parfois, Neige la suivait durant ses déambulations. L'étrange homme blanc avait de quoi impressionner après tout. Ou bien était-ce quelque chose dans le comportement de la jeune femme, dans son regard, qui dissuadait de s'en prendre à une créature si douce. À moins que ce ne fut tout à fait autre chose... Nul n'aurait su le dire. Toujours est-il qu'elle n'avait jamais eu aucun problème, et que cela allait probablement durer.
À force d'errer au hasard, suivant ses pieds et ses envies, elle finit par se retrouver, sans trop savoir comment, aux abords des quais. Elle ne savait pas combien de temps elle avait marché, mais estima qu'il devait être assez long. Elle s'apprêtait donc à rentrer, mais décida finalement de s'accorder un passage sur la jetée avant. Tandis qu'elle avançait tranquillement, elle se figea, reconnaissant une silhouette familière. Là-bas, sur le ponton, n'était-ce pas Amelia ? Curieux hasard. Fairy hésita un moment, ne sachant comment réagir. Elle aimait bien la frêle adolescente -elle aimait d'ailleurs toutes les Sucreries, à vrai dire- et avait bien envie de profiter de l'occasion pour aller discuter avec elle. Mais ne risquait-elle pas de la déranger en imposant ainsi sa présence de façons imprévue ? Après quelques minutes, la curiosité l'emporta, comme toujours. Si elle dérangeait, il serait toujours temps de repartir. Elle avança donc vers la fragile silhouette. Une fois arrivée à son niveau, elle s'assit à côté d'elle et lui adressa un sourire.
« Aya, Petite Soeur. Je ne te dérange pas j'espère ? »
Morgane- Âme Londonienne
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Re: As a Shadow within the night. [Morgane]
Amelia Mar 9 Juin - 19:11
La jeune fille avait gardé les yeux fermés tandis que les images devenaient brusquement plus claires.
Le futur devenait présent, la décision était prise et Elle se dirigeait vers elle, sans même le savoir vraiment. Un mince sourire vint se dessiner sur son visage tandis qu’elle reconnaissait les traits de Morgane. Comme à chaque fois qu’elle la voyait, c’étaient ses cheveux qu’elle visualisait en premier. Puis sa démarche gracieuse, telle une fée, un peu aux antipodes de la sienne.
Elle se demanda, non sans une pointe d’humour, à quoi elles pouvaient ressembler toutes les deux quand elles se promenaient ensemble. C’était assez rare de les croiser toutes les deux et pourtant, elle appréciait ces moments passés avec sa Grande Sœur.
Elle ouvrit les yeux, la regarda s’assoir sans dire un mot, ses yeux bleus tellement grands, presque démesurés, la fixant avec un mélange de timidité et d’approbation. A sa question, elle se contenta d’effleurer la main posée sur le ponton du bout des doigts avant de la cacher de nouveau sous sa cape, comme si elle savait que Morgane ressentirait son plaisir de la voir ici, avec elle.
Elle ne la dérangeait pas. Elle l’avait vue arriver et il lui aurait juste fallu se déplacer de quelques mètres si elle n’avait pas voulu la voir mais elle se demandait jusqu’à quel point Morgane le savait.
Amelia resta alors encore quelques minutes silencieuse, humant l’air marin, les yeux fermés.
Puis elle prit la parole, chuchotant presque, comme pour ne pas troubler le silence qui les entourait.
«J’adore ces moments-là. Quand la ville s’endort réellement, que plus personne n’est là pour troubler l’atmosphère de paroles déplacées, de rires malvenus ou de chansons paillardes. Ce serait bien si tu leur apprenais à chanter un jour, mais je ne suis pas sure que tu saches faire des miracles pareils. J’aime… »
Elle s’arrêta alors brusquement, prit une grande inspiration et un étrange sourire en coin se dessina sur son visage.
« Tu sens bon sous la pluie, encore plus que d’habitude… »
Elle ne semblait nullement gênée par son manque total de politesse élémentaire. Pas de bonsoir, ni de mots pour montrer son plaisir de la voir. Voilà qui aurait été contraire à toutes les règles de bienséances que Milady essayait de lui inculquer et qu’en bonne élève elle respectait en temps normal. Mais avec les Sucreries elle n’en avait pas besoin, ils la connaissaient et savaient qu’elle les appréciait, qu’elle les aimait entièrement, sans avoir besoin du vernis de politesse.
Le futur devenait présent, la décision était prise et Elle se dirigeait vers elle, sans même le savoir vraiment. Un mince sourire vint se dessiner sur son visage tandis qu’elle reconnaissait les traits de Morgane. Comme à chaque fois qu’elle la voyait, c’étaient ses cheveux qu’elle visualisait en premier. Puis sa démarche gracieuse, telle une fée, un peu aux antipodes de la sienne.
Elle se demanda, non sans une pointe d’humour, à quoi elles pouvaient ressembler toutes les deux quand elles se promenaient ensemble. C’était assez rare de les croiser toutes les deux et pourtant, elle appréciait ces moments passés avec sa Grande Sœur.
Elle ouvrit les yeux, la regarda s’assoir sans dire un mot, ses yeux bleus tellement grands, presque démesurés, la fixant avec un mélange de timidité et d’approbation. A sa question, elle se contenta d’effleurer la main posée sur le ponton du bout des doigts avant de la cacher de nouveau sous sa cape, comme si elle savait que Morgane ressentirait son plaisir de la voir ici, avec elle.
Elle ne la dérangeait pas. Elle l’avait vue arriver et il lui aurait juste fallu se déplacer de quelques mètres si elle n’avait pas voulu la voir mais elle se demandait jusqu’à quel point Morgane le savait.
Amelia resta alors encore quelques minutes silencieuse, humant l’air marin, les yeux fermés.
Puis elle prit la parole, chuchotant presque, comme pour ne pas troubler le silence qui les entourait.
«J’adore ces moments-là. Quand la ville s’endort réellement, que plus personne n’est là pour troubler l’atmosphère de paroles déplacées, de rires malvenus ou de chansons paillardes. Ce serait bien si tu leur apprenais à chanter un jour, mais je ne suis pas sure que tu saches faire des miracles pareils. J’aime… »
Elle s’arrêta alors brusquement, prit une grande inspiration et un étrange sourire en coin se dessina sur son visage.
« Tu sens bon sous la pluie, encore plus que d’habitude… »
Elle ne semblait nullement gênée par son manque total de politesse élémentaire. Pas de bonsoir, ni de mots pour montrer son plaisir de la voir. Voilà qui aurait été contraire à toutes les règles de bienséances que Milady essayait de lui inculquer et qu’en bonne élève elle respectait en temps normal. Mais avec les Sucreries elle n’en avait pas besoin, ils la connaissaient et savaient qu’elle les appréciait, qu’elle les aimait entièrement, sans avoir besoin du vernis de politesse.
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Amelia- Little Bird
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Re: As a Shadow within the night. [Morgane]
Morgane Mer 10 Juin - 15:33
L'Éthérée ne répondit pas, se contentant d'effleurer la main de sa Soeur, mais cela suffisait. La Fée regretta quelque peu que le contact fut de si courte durée. Elle avait la peau douce, Amelia, et il y avait tant de choses à sentir en elle que Fairy aurait apprécié de pouvoir en profiter un peu plus. Mais qu'importait, l'occasion se représenterait peut-être, et Morgane apprécia simplement la compagnie de sa Petite Soeur.
La jeune fille garda ainsi le silence, paupières closes. Son aînée ne voulut pas la troubler dans sa méditation et se contenta de l'observer avec un petit sourire rêveur. Avec sa peau diaphane et sa silhouette frêle, elle éveillait toujours chez l'incandescente fée une envie de la protéger, en quelque sorte. Elle avait une sorte de douceur en elle, différente mais peut-être plus intense que celle de Fairy. Une fragilité aussi. Elle semblait venir d'un tout autre monde, ne pas avoir sa place parmi celui-ci.
Après quelques minutes se fit entendre sa voix douce et murmurante, presque irréelle. Sans s'encombrer de politesses ou de tout ce cérémonial pompeux que les bonnes gens nommaient « bienséance », elle disait ce qu'elle avait à dire, tout simplement. C'était d'ailleurs l'une des choses que Fairy appréciait. D'après elle, les bonnes manières ne servaient qu'à mettre de la distance entre les personnes ou, au mieux, étaient une forme d'hypocrisie. Elles, elles n'avaient pas besoin de ça pour savoir ce qu'elles ressentaient l'une pour l'autre.
Lorsqu'elle répondit, d'une voix quelque peu rêveuse, ses joues s'étaient légèrement empourprées. Était-ce dû au vent frais qui lui fouettait le visage, ou au compliment ?
« Ayaaa. Je ne pense pas qu'ils accepteraient mes leçons, pour commencer. C'est vrai que c'est beau, ce calme qui règne. Mais j'aime aussi la vie qui habite la journée. Et on peut y trouver des choses intéressantes, parfois. Tiens, il n'y a pas si longtemps, j'ai rencontré une Nymphe. Elle ressemblait aux hivers de mon enfance. Je crois qu'elle te plairait. »
Elle adressa à l'Éthérée un sourire enjoué. Fairy aimait lui parler des rencontres et des trouvailles qu'elle faisait. Puisqu'elle-même ne pouvait pas voir ce qui se passait sous le Soleil, sa Soeur le lui racontait et, toujours, cela faisait penser à un conte de fée.
La jeune fille garda ainsi le silence, paupières closes. Son aînée ne voulut pas la troubler dans sa méditation et se contenta de l'observer avec un petit sourire rêveur. Avec sa peau diaphane et sa silhouette frêle, elle éveillait toujours chez l'incandescente fée une envie de la protéger, en quelque sorte. Elle avait une sorte de douceur en elle, différente mais peut-être plus intense que celle de Fairy. Une fragilité aussi. Elle semblait venir d'un tout autre monde, ne pas avoir sa place parmi celui-ci.
Après quelques minutes se fit entendre sa voix douce et murmurante, presque irréelle. Sans s'encombrer de politesses ou de tout ce cérémonial pompeux que les bonnes gens nommaient « bienséance », elle disait ce qu'elle avait à dire, tout simplement. C'était d'ailleurs l'une des choses que Fairy appréciait. D'après elle, les bonnes manières ne servaient qu'à mettre de la distance entre les personnes ou, au mieux, étaient une forme d'hypocrisie. Elles, elles n'avaient pas besoin de ça pour savoir ce qu'elles ressentaient l'une pour l'autre.
Lorsqu'elle répondit, d'une voix quelque peu rêveuse, ses joues s'étaient légèrement empourprées. Était-ce dû au vent frais qui lui fouettait le visage, ou au compliment ?
« Ayaaa. Je ne pense pas qu'ils accepteraient mes leçons, pour commencer. C'est vrai que c'est beau, ce calme qui règne. Mais j'aime aussi la vie qui habite la journée. Et on peut y trouver des choses intéressantes, parfois. Tiens, il n'y a pas si longtemps, j'ai rencontré une Nymphe. Elle ressemblait aux hivers de mon enfance. Je crois qu'elle te plairait. »
Elle adressa à l'Éthérée un sourire enjoué. Fairy aimait lui parler des rencontres et des trouvailles qu'elle faisait. Puisqu'elle-même ne pouvait pas voir ce qui se passait sous le Soleil, sa Soeur le lui racontait et, toujours, cela faisait penser à un conte de fée.
Morgane- Âme Londonienne
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Re: As a Shadow within the night. [Morgane]
Amelia Jeu 11 Juin - 0:04
Tandis que les minutes s’égrenaient doucement, dans une atmosphère sereine, la jeune fille replia ses jambes et les croisa, révélant un bref morceau de sa peau diaphane et surtout ses chaussures d’intérieur. Elle avait une fois de plus oublié de mettre des bottines, peu préoccupée par ce genre de détail trivial. Au final, elle pouvait se mouvoir sans ce claquement sec qui résonnait au moindre de ses pas quand elle les portait et elle se montrait encore plus discrète que d’habitude.
Ses pieds étaient pourtant mouillés et quand elle cligna des yeux, elle se vit quelques jours plus tard, légèrement enfiévrée et condamnée à garder la chambre, Milady prenant toujours le plus grand soin de sa santé fragile. Elle réprima un soupir et haussa les épaules. Après tout, cette petite sortie en valait la peine.
Sachant que sa Sœur allait parler, Amelia tourna doucement son visage dans sa direction, la fixant avec curiosité, sans la moindre gène. Elle tendit ses doigts fins en direction de son visage et appuya doucement sur les joues rosies de la jeune femme. Voilà une manifestation à laquelle elle ne s’habituait toujours pas et qui la fascinait. Elle se demandait même parfois si elle aussi rougirait un jour de cette façon mais ne semblait guère convaincue.
Elle cligna alors des yeux et l’écouta avec attention parler de cet autre univers, qu’elle n’avait pas croisé depuis près de dix ans. Le monde de la journée, celui qu’elle voyait encore parfois durant ses cauchemars, celui qu’elle refuserait encore et toujours de rencontrer de nouveau, mais pour lequel elle ne pouvait s’empêcher d’éprouver une certaine fascination.
Et Morgane l’avait bien compris, elle venait souvent la voir pour lui raconter des histoires. Sa voix douce, chantante, faisait du moindre évènement le plus banal un vrai poème, comme si tout en sa compagnie semblait merveilleux, magique même.
« De toute façon toutes les choses intéressantes que je pourrais y trouver, c’est toi qui me les raconte. Et je préfère quand c’est toi qui raconte, ça fait… moins peur que d’y être… »
Elle laissa quelques secondes s’écouler, comme si elle avait souligné un point important, tapotant son genou du bout des doigts. Puis, elle reprit la parole, d’une voix pleine de curiosité, comme une petite fille.
« Dis, c’est quoi une Nymphe ? Et les hivers de ton enfance ils étaient comment ? »
Ses pieds étaient pourtant mouillés et quand elle cligna des yeux, elle se vit quelques jours plus tard, légèrement enfiévrée et condamnée à garder la chambre, Milady prenant toujours le plus grand soin de sa santé fragile. Elle réprima un soupir et haussa les épaules. Après tout, cette petite sortie en valait la peine.
Sachant que sa Sœur allait parler, Amelia tourna doucement son visage dans sa direction, la fixant avec curiosité, sans la moindre gène. Elle tendit ses doigts fins en direction de son visage et appuya doucement sur les joues rosies de la jeune femme. Voilà une manifestation à laquelle elle ne s’habituait toujours pas et qui la fascinait. Elle se demandait même parfois si elle aussi rougirait un jour de cette façon mais ne semblait guère convaincue.
Elle cligna alors des yeux et l’écouta avec attention parler de cet autre univers, qu’elle n’avait pas croisé depuis près de dix ans. Le monde de la journée, celui qu’elle voyait encore parfois durant ses cauchemars, celui qu’elle refuserait encore et toujours de rencontrer de nouveau, mais pour lequel elle ne pouvait s’empêcher d’éprouver une certaine fascination.
Et Morgane l’avait bien compris, elle venait souvent la voir pour lui raconter des histoires. Sa voix douce, chantante, faisait du moindre évènement le plus banal un vrai poème, comme si tout en sa compagnie semblait merveilleux, magique même.
« De toute façon toutes les choses intéressantes que je pourrais y trouver, c’est toi qui me les raconte. Et je préfère quand c’est toi qui raconte, ça fait… moins peur que d’y être… »
Elle laissa quelques secondes s’écouler, comme si elle avait souligné un point important, tapotant son genou du bout des doigts. Puis, elle reprit la parole, d’une voix pleine de curiosité, comme une petite fille.
« Dis, c’est quoi une Nymphe ? Et les hivers de ton enfance ils étaient comment ? »
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Amelia- Little Bird
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Re: As a Shadow within the night. [Morgane]
Morgane Jeu 11 Juin - 16:34
La Fée avait pris le temps d'apprécier le contact froid des doigts de sa Petite Soeur sur sa joue. Comme elle était douce cette enfant ! Quoi qu'à bien y regarder, elle n'en était plus vraiment une maintenant. Lorsque Morgane était arrivée chez Milady, Amelia était déjà là, petite créature fragile, et tout de suite elle eu envie de veiller sur elle, la prendre sous son aile. Cette envie ne l'avait jamais quittée et, sans doute, la jeune fille serait-elle toujours en quelque sorte une enfant dans l'esprit de son aînée. Peut-être était-ce pour cela qu'elle aimait tant lui raconter des histoires, après tout.
La Fée se contenta de répondre par un sourire à la réponse de la jeune fille. C'était vrai qu'elle lui racontait tout. Elle-même n'avait jamais eu peur du monde, à un point qui relevait plus de l'inconscience que d'une quelconque forme de courage. Toutefois elle doutait d'avoir la chance d'assister à tout ce qu'il pouvait y avoir d'intéressant à voir. Mais après tout pourquoi le rappeler ? Elle préféra s'atteler à répondre aux questions qui lui avaient été posées. À cet instant, l'Éthérée avait tous les airs d'une petite fille curieuse, ce qui tira un nouveau sourire à sa Grande Soeur.
« Une Nymphe, c'est un esprit de la nature. Il en existe différentes sortes, selon ce sur quoi elles veillent. Il y en a pour les sources, les rivières, les forêts, les arbres et les fleurs, la pluie... Pour tout en fait. Elles prennent soin du monde. Ce sont des créatures très belles. Avant, les Anciens les respectaient et elles veillaient sur nous aussi. Maintenant les hommes ne croient plus qu'en leur Dieu de pierre, ils ne pensent plus aux Nymphes et à toutes les créatures magiques, et puis ils ne prêtent plus grande attention à la nature alors... Je crois bien qu'elles ont presque disparues. »
À l'entendre parler, ça n'avait rien d'un mythe ou d'une vieille légende oubliée, ce qu'elle racontait semblait exister réellement. Et peut-être bien y croyait-elle vraiment. Elle marqua une pause après sa tirade, voulant s'assurer que ses explications avaient été claires et que son auditrice avait bien tout assimilé, n'avait pas d'autres questions à ce sujet. Puis elle répondit à la seconde question. Son regard se perdait dans le vague, elle sembla fouiller sa mémoire afin de rassembler ses souvenirs.
« Les hivers de mon enfance étaient... Sucrés je dirais. D'abord il y avait mon anniversaire, j'avais toujours de jolis cadeaux et un délicieux gâteau à la poire, fait avec les poires du verger. Quelque temps plus tard, la neige commençait à tomber, et tout le domaine se recouvrait de blanc duveteux. C'était très beau. J'allais jouer dehors tous les après-midi pour en profiter. Et l'une des domestiques avait toujours peur que je tombe malade, alors quand je rentrais elle me préparait du chocolat chaud, pour me réchauffer. Et puis après, il y avait Noël. On recevait toujours beaucoup de monde à la maison à ce moment là, et on faisait un grand repas avec des choses délicieuses. Et le lendemain matin, Madame elle-même montait dans ma chambre pour me donner mes cadeaux et tout un tas de friandises. J'avais même droit à un baiser, ce jour là. Je me souviens, elle sentait la fraise. Je me suis toujours demandé comment elle faisait pour sentir la fraise au milieu de l'hiver.
Sur la fin, sa voix s'était faite plus pensive, rêveuse. Il lui arrivait rarement de repenser à sa vie avant sa rencontre avec Mère. Elle n'éprouvait ni regret ni rancoeur à propos de cette époque, mais elle éprouvait une drôle de sensation d'en avoir parlé. Cela lui paraissait étrange, irréel presque.
La Fée se contenta de répondre par un sourire à la réponse de la jeune fille. C'était vrai qu'elle lui racontait tout. Elle-même n'avait jamais eu peur du monde, à un point qui relevait plus de l'inconscience que d'une quelconque forme de courage. Toutefois elle doutait d'avoir la chance d'assister à tout ce qu'il pouvait y avoir d'intéressant à voir. Mais après tout pourquoi le rappeler ? Elle préféra s'atteler à répondre aux questions qui lui avaient été posées. À cet instant, l'Éthérée avait tous les airs d'une petite fille curieuse, ce qui tira un nouveau sourire à sa Grande Soeur.
« Une Nymphe, c'est un esprit de la nature. Il en existe différentes sortes, selon ce sur quoi elles veillent. Il y en a pour les sources, les rivières, les forêts, les arbres et les fleurs, la pluie... Pour tout en fait. Elles prennent soin du monde. Ce sont des créatures très belles. Avant, les Anciens les respectaient et elles veillaient sur nous aussi. Maintenant les hommes ne croient plus qu'en leur Dieu de pierre, ils ne pensent plus aux Nymphes et à toutes les créatures magiques, et puis ils ne prêtent plus grande attention à la nature alors... Je crois bien qu'elles ont presque disparues. »
À l'entendre parler, ça n'avait rien d'un mythe ou d'une vieille légende oubliée, ce qu'elle racontait semblait exister réellement. Et peut-être bien y croyait-elle vraiment. Elle marqua une pause après sa tirade, voulant s'assurer que ses explications avaient été claires et que son auditrice avait bien tout assimilé, n'avait pas d'autres questions à ce sujet. Puis elle répondit à la seconde question. Son regard se perdait dans le vague, elle sembla fouiller sa mémoire afin de rassembler ses souvenirs.
« Les hivers de mon enfance étaient... Sucrés je dirais. D'abord il y avait mon anniversaire, j'avais toujours de jolis cadeaux et un délicieux gâteau à la poire, fait avec les poires du verger. Quelque temps plus tard, la neige commençait à tomber, et tout le domaine se recouvrait de blanc duveteux. C'était très beau. J'allais jouer dehors tous les après-midi pour en profiter. Et l'une des domestiques avait toujours peur que je tombe malade, alors quand je rentrais elle me préparait du chocolat chaud, pour me réchauffer. Et puis après, il y avait Noël. On recevait toujours beaucoup de monde à la maison à ce moment là, et on faisait un grand repas avec des choses délicieuses. Et le lendemain matin, Madame elle-même montait dans ma chambre pour me donner mes cadeaux et tout un tas de friandises. J'avais même droit à un baiser, ce jour là. Je me souviens, elle sentait la fraise. Je me suis toujours demandé comment elle faisait pour sentir la fraise au milieu de l'hiver.
Sur la fin, sa voix s'était faite plus pensive, rêveuse. Il lui arrivait rarement de repenser à sa vie avant sa rencontre avec Mère. Elle n'éprouvait ni regret ni rancoeur à propos de cette époque, mais elle éprouvait une drôle de sensation d'en avoir parlé. Cela lui paraissait étrange, irréel presque.
Morgane- Âme Londonienne
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Re: As a Shadow within the night. [Morgane]
Amelia Sam 13 Juin - 1:43
Sans dire un mot, la jeune fille écoutait sa Grande Sœur, ses yeux déjà trop grands écarquillés par l’attention qu’elle lui portait. Sa main délaissa la joue de Morgane et effleura une mèche de cheveux rouge avant de repartir se cacher sous sa cape. Elle avait toujours été fascinée par la couleur de cheveux de la jeune femme bien qu’elle ait entendu beaucoup de gens en parler avec des tons tout sauf flatteurs. Ils allaient du dédaigneux au méfiant, voire parfois jusqu'à la peur.
Il fallait dire que la peur de l’apparence, de ses Frères et Sœurs étaient quelque chose qui lui semblaient tellement peu naturel, elle qui était déjà peu encline à ce genre de ressenti. Son propre aspect, sa propre fragilité l’incitaient à ne pas se fier à tout ce qu’elle pouvait voir autour d’elle. Les autres lui semblaient toujours plus forts, plus surs qu’elle mais, après tout, peut-être n’était-ce qu’une façade.
Elle écoutait ainsi Morgane lui parler de la Nymphe qu’elle avait rencontrée, les yeux brillant d’un mélange d’incrédulité et de fascination. Elle hocha la tête, sans dire un mot, écoutant ensuite ses souvenirs d’enfance, plein d’odeurs et de goûts si prononcés.
Quand elle prit la parole, après quelques minutes de silence, ce fut d’une voix interrogative.
« Mais… tu l’as vue où la Nymphe ? En plein Londres ? Je pense qu’on en aurait parlé la nuit aussi non, si elle avait été vue par d’autres personnes. Ce serait bien le genre des gens que je croise dans la nuit de parler d’elle. »
Elle semblait songeuse, les yeux emplis de curiosité et elle souriait sans aucune retenue, captivée par ce que lui racontait Morgane.
« Et en fait… c’est pour ça que tu sens aussi bon, c’est parce que toute ton enfance tu as été entourée par des trucs sucrés. C’est plutôt intéressant comme méthode en fait, même si je ne pense pas qu’elle ait le même résultat sur tout le monde. »
De nouveau, une certitude pour elle, comme si ce qu’elle disait était définitivement acquis en ce qui la concernait. Elle était souvent comme ça Amelia, prompte à se faire de petites certitudes qui la rassuraient probablement et qui lui donnait l’impression que son monde à elle était un peu plus proche du monde réel qu’il ne l’était vraiment.
« J’aime bien la neige… Pas autant que la pluie parce que les odeurs sont pas les mêmes. Mais j’aime beaucoup les paysages enneigés. On a l’impression d’être dans un autre monde, que tout est neuf, propre et doux. »
Son visage s’était détourné de celui de sa Sœur tandis qu’elle tendait de nouveau les mains dans le vide afin de sentir quelques gouttes de pluie.
« Oh, il s’arrête de pleuvoir, dommage. »
Quelques secondes plus tard la pluie cessait, laissant place à un léger brouillard envahissant le port. La jeune fille grimaça puis haussa les épaules sans ajouter un mot.
Il fallait dire que la peur de l’apparence, de ses Frères et Sœurs étaient quelque chose qui lui semblaient tellement peu naturel, elle qui était déjà peu encline à ce genre de ressenti. Son propre aspect, sa propre fragilité l’incitaient à ne pas se fier à tout ce qu’elle pouvait voir autour d’elle. Les autres lui semblaient toujours plus forts, plus surs qu’elle mais, après tout, peut-être n’était-ce qu’une façade.
Elle écoutait ainsi Morgane lui parler de la Nymphe qu’elle avait rencontrée, les yeux brillant d’un mélange d’incrédulité et de fascination. Elle hocha la tête, sans dire un mot, écoutant ensuite ses souvenirs d’enfance, plein d’odeurs et de goûts si prononcés.
Quand elle prit la parole, après quelques minutes de silence, ce fut d’une voix interrogative.
« Mais… tu l’as vue où la Nymphe ? En plein Londres ? Je pense qu’on en aurait parlé la nuit aussi non, si elle avait été vue par d’autres personnes. Ce serait bien le genre des gens que je croise dans la nuit de parler d’elle. »
Elle semblait songeuse, les yeux emplis de curiosité et elle souriait sans aucune retenue, captivée par ce que lui racontait Morgane.
« Et en fait… c’est pour ça que tu sens aussi bon, c’est parce que toute ton enfance tu as été entourée par des trucs sucrés. C’est plutôt intéressant comme méthode en fait, même si je ne pense pas qu’elle ait le même résultat sur tout le monde. »
De nouveau, une certitude pour elle, comme si ce qu’elle disait était définitivement acquis en ce qui la concernait. Elle était souvent comme ça Amelia, prompte à se faire de petites certitudes qui la rassuraient probablement et qui lui donnait l’impression que son monde à elle était un peu plus proche du monde réel qu’il ne l’était vraiment.
« J’aime bien la neige… Pas autant que la pluie parce que les odeurs sont pas les mêmes. Mais j’aime beaucoup les paysages enneigés. On a l’impression d’être dans un autre monde, que tout est neuf, propre et doux. »
Son visage s’était détourné de celui de sa Sœur tandis qu’elle tendait de nouveau les mains dans le vide afin de sentir quelques gouttes de pluie.
« Oh, il s’arrête de pleuvoir, dommage. »
Quelques secondes plus tard la pluie cessait, laissant place à un léger brouillard envahissant le port. La jeune fille grimaça puis haussa les épaules sans ajouter un mot.
Dernière édition par Amelia le Sam 13 Juin - 16:54, édité 1 fois
Amelia- Little Bird
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Re: As a Shadow within the night. [Morgane]
Morgane Sam 13 Juin - 16:43
Avec un sourire un peu triste, elle caressa à son tour la joue de sa Petite Soeur. C'était pourtant vrai que par certains côtés elle était toujours une enfant, avec sa douceur et son innocence. Et c'est d'un ton quelque peu mélancolique, pourtant si rare chez elle, que la Fée répondit.
« Non, les gens n'en auraient pas parlé, parce qu'ils ne savent pas. Ils ne croient plus qu'en leur Dieu froid et intransigeant, ils sont persuadés que la Magie n'existe pas. S'ils croisent un être un peu trop différent d'eux, ils disent sorcière ou démon, ils ne cherchent pas à savoir. Si tu leur parles des Nymphes ou des Esprits, ils te souriront en disant que c'est une belle histoire, et si tu insistes ils te diront folle ou hérétique. Les Anciens croyaient et respectaient toutes ces choses, mais Eux sont arrivés et ont tout détruit au nom d'un Dieu jaloux. Et à force de ne plus croire en la Magie, ils vont finir par la détruire elle aussi... »
Lorsque sa voix s'éteignit, son regard se perdit dans le vide. Oh pas longtemps, une fraction de seconde, à peine un battement de coeur, et puis son air habituel reprit sa place comme si rien ne s'était passé, et c'est d'un ton joyeux qu'elle continua.
« Ma Nymphe, je l'ai rencontrée à Trafalgar Square figure-toi. Tu imagines ma surprise ! Elle n'est pas restée très longtemps, mais elle m'a assuré qu'on se reverrait. Peut-être que je pourrai te la présenter, un jour. »
Après quoi elle raconta ses hivers, comme pour faire oublier les sombres choses dont elle venait de parler. Et puis l'histoire semblait plaire à Amelia, alors tout allait bien. Elle était comme ça Fairy, elle aimait faire plaisir. Elle rougit de nouveau, très légèrement, lorsque la jeune fille mentionna son odeur. Elle semblait avoir trouvé dans l'histoire de son aînée une explication à cette senteur. La Fée quant à elle n'y connaissait rien, mais si sa Petite Soeur le disait, alors ce devait être vrai. La vie était aussi simple que ça, à ses yeux.
« Moi aussi j'aime la neige. Elle apaise le Monde, panse ses plaies. Tout semble plus calme, quand il neige. »
Et la pluie s'arrêta, comme l'avait prévue l'Éthérée. Cela fascinait toujours Morgane, ce don qu'elle avait pour savoir les choses à l'avance. Elle trouvait ça un peu triste aussi, elle qui aimait tant les surprises. Mais tout le monde n'aimait pas, après tout, et peut-être la jeune fille préférait-elle savoir. C'était un sujet sur lequel elle ne l'interrogeait jamais, sans bien savoir pourquoi.
« Est-ce que tu veux rentrer ? Ou préfères-tu rester encore un moment ? »
« Non, les gens n'en auraient pas parlé, parce qu'ils ne savent pas. Ils ne croient plus qu'en leur Dieu froid et intransigeant, ils sont persuadés que la Magie n'existe pas. S'ils croisent un être un peu trop différent d'eux, ils disent sorcière ou démon, ils ne cherchent pas à savoir. Si tu leur parles des Nymphes ou des Esprits, ils te souriront en disant que c'est une belle histoire, et si tu insistes ils te diront folle ou hérétique. Les Anciens croyaient et respectaient toutes ces choses, mais Eux sont arrivés et ont tout détruit au nom d'un Dieu jaloux. Et à force de ne plus croire en la Magie, ils vont finir par la détruire elle aussi... »
Lorsque sa voix s'éteignit, son regard se perdit dans le vide. Oh pas longtemps, une fraction de seconde, à peine un battement de coeur, et puis son air habituel reprit sa place comme si rien ne s'était passé, et c'est d'un ton joyeux qu'elle continua.
« Ma Nymphe, je l'ai rencontrée à Trafalgar Square figure-toi. Tu imagines ma surprise ! Elle n'est pas restée très longtemps, mais elle m'a assuré qu'on se reverrait. Peut-être que je pourrai te la présenter, un jour. »
Après quoi elle raconta ses hivers, comme pour faire oublier les sombres choses dont elle venait de parler. Et puis l'histoire semblait plaire à Amelia, alors tout allait bien. Elle était comme ça Fairy, elle aimait faire plaisir. Elle rougit de nouveau, très légèrement, lorsque la jeune fille mentionna son odeur. Elle semblait avoir trouvé dans l'histoire de son aînée une explication à cette senteur. La Fée quant à elle n'y connaissait rien, mais si sa Petite Soeur le disait, alors ce devait être vrai. La vie était aussi simple que ça, à ses yeux.
« Moi aussi j'aime la neige. Elle apaise le Monde, panse ses plaies. Tout semble plus calme, quand il neige. »
Et la pluie s'arrêta, comme l'avait prévue l'Éthérée. Cela fascinait toujours Morgane, ce don qu'elle avait pour savoir les choses à l'avance. Elle trouvait ça un peu triste aussi, elle qui aimait tant les surprises. Mais tout le monde n'aimait pas, après tout, et peut-être la jeune fille préférait-elle savoir. C'était un sujet sur lequel elle ne l'interrogeait jamais, sans bien savoir pourquoi.
« Est-ce que tu veux rentrer ? Ou préfères-tu rester encore un moment ? »
Morgane- Âme Londonienne
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Re: As a Shadow within the night. [Morgane]
Amelia Sam 13 Juin - 22:21
La jeune fille fronça les sourcils quand elle entendit la mélancolie percer de la voix de Morgane. Elle n’aimait pas la voir triste, surtout après tout ce qu’elle faisait pour elle, pour lui permettre de mieux appréhender un monde qui la déroutait, pour ne pas dire qui l’effrayait. Ce fut pour cela qu’elle ne recula pas au contact de la main de sa Sœur, bien qu’elle ne soit guère habituée à sentir les doigts de quelqu’un sur son épiderme.
Les rares personnes qui auraient fait attention à elle et à cet aspect de sa personnalité auraient pu dire qu’elle était farouche. Ce n’était pas vraiment ça. Elle avait surtout peur, peur de voir des choses qui la troubleraient trop si on la touchait, de voir des choses qui feraient du mal aux gens qu’elle aimait. Et puis elle ne savait pas trop quoi ressentir quand quelqu’un la touchait, si elle devait trouver ça agréable ou gênant.
A l’instant présent, elle ressentait plutôt un léger picotement, pas vraiment désagréable. Un léger sourire vint se dessiner sur ses lèvres fines tandis qu’elle continuait d’écouter Morgane avec la plus grande attention.
« Les gens ont peur je crois… Ils ont peur de tout ce qui est différent, de tout ce qui pourrait leur arriver qui ne soit pas sous leur contrôle. Le soir il m’arrive souvent de voir ce qu’ils vont faire et c’est toujours la même chose en fait. Toujours les mêmes personnes, les mêmes actions, presque les mêmes discussions et… »
Son visage se tendit soudainement et elle pencha la tête sur le coté, comme plongée dans une intense réflexion.
Quand elle reprit la parole, ce fut d’une voix à la fois songeuse et décidée.
« En fait, ça doit être pour ça que j’ai du mal à les dissocier les uns des autres. Ils sont tellement semblables, tellement prévisibles qu’ils n’arriveront jamais à modifier leur avenir, à le différencier de leurs congénères. »
Cette constatation faite, son sourire réapparut presque aussi soudainement qu’il s’était effacé.
« C’est bizarre aussi cette façon qu’ils ont de parler de Dieu. J’ai un peu du mal à tout comprendre mais j’ai décidé de lire la Bible, pour voir si je comprends un peu mieux les choses ou si c’est vraiment n’importe quoi. J’espère que ce ne sera pas trop compliqué. Mais je suis sure qu’ils n’arriveront pas à détruire la Magie. Elle est partout, autour de nous, en nous, même en eux alors qu’ils sont persuadés du contraire. »
Tout en parlant elle agitait les mains autour d’elle, comme pour appuyer ses propos. Sa main finit par atterrir sur celle de sa Sœur tandis qu’elle parlait avec douceur.
« Comme elle est en toi la Magie, tu sais en parler comme personne, tu la connais, ça veut dire qu’elle existe. »
Elle poussa un soupir en regardant que la pluie avait cessé mais acquiesça aux propos sur la neige.
« Oui la neige c’est bien et puis c’est amusant aussi de jouer avec. J’aime bien regarder quand la nuit tombe les enfants qui jouent devant la maison en rentrant de l’école. Ils se jettent des boules de neige. Il faudra qu’on essaie un jour d’accord ? Mais la pluie elle lave tout, elle purifie les odeurs et les gens, c’est encore mieux. Je préfère la pluie moi. »
Elle secoua la tête à la question de Morgane et haussa les épaules.
« Je nous ai pas vues encore rentrer, c’est comme si on l’avait pas réellement décidé. C’est amusant, ça n’arrive pas souvent comme situation. Mais bon après, si tu le décides, je le saurais tout de suite mais si tu préfères, tu me le diras à voix haute, comme ça on rentrera en même temps. Moi je suis bien là, je suis contente. »
Elle sembla alors hésiter et baissa les yeux.
« Dis… ça fait quoi d’être au soleil ? »
Les rares personnes qui auraient fait attention à elle et à cet aspect de sa personnalité auraient pu dire qu’elle était farouche. Ce n’était pas vraiment ça. Elle avait surtout peur, peur de voir des choses qui la troubleraient trop si on la touchait, de voir des choses qui feraient du mal aux gens qu’elle aimait. Et puis elle ne savait pas trop quoi ressentir quand quelqu’un la touchait, si elle devait trouver ça agréable ou gênant.
A l’instant présent, elle ressentait plutôt un léger picotement, pas vraiment désagréable. Un léger sourire vint se dessiner sur ses lèvres fines tandis qu’elle continuait d’écouter Morgane avec la plus grande attention.
« Les gens ont peur je crois… Ils ont peur de tout ce qui est différent, de tout ce qui pourrait leur arriver qui ne soit pas sous leur contrôle. Le soir il m’arrive souvent de voir ce qu’ils vont faire et c’est toujours la même chose en fait. Toujours les mêmes personnes, les mêmes actions, presque les mêmes discussions et… »
Son visage se tendit soudainement et elle pencha la tête sur le coté, comme plongée dans une intense réflexion.
Quand elle reprit la parole, ce fut d’une voix à la fois songeuse et décidée.
« En fait, ça doit être pour ça que j’ai du mal à les dissocier les uns des autres. Ils sont tellement semblables, tellement prévisibles qu’ils n’arriveront jamais à modifier leur avenir, à le différencier de leurs congénères. »
Cette constatation faite, son sourire réapparut presque aussi soudainement qu’il s’était effacé.
« C’est bizarre aussi cette façon qu’ils ont de parler de Dieu. J’ai un peu du mal à tout comprendre mais j’ai décidé de lire la Bible, pour voir si je comprends un peu mieux les choses ou si c’est vraiment n’importe quoi. J’espère que ce ne sera pas trop compliqué. Mais je suis sure qu’ils n’arriveront pas à détruire la Magie. Elle est partout, autour de nous, en nous, même en eux alors qu’ils sont persuadés du contraire. »
Tout en parlant elle agitait les mains autour d’elle, comme pour appuyer ses propos. Sa main finit par atterrir sur celle de sa Sœur tandis qu’elle parlait avec douceur.
« Comme elle est en toi la Magie, tu sais en parler comme personne, tu la connais, ça veut dire qu’elle existe. »
Elle poussa un soupir en regardant que la pluie avait cessé mais acquiesça aux propos sur la neige.
« Oui la neige c’est bien et puis c’est amusant aussi de jouer avec. J’aime bien regarder quand la nuit tombe les enfants qui jouent devant la maison en rentrant de l’école. Ils se jettent des boules de neige. Il faudra qu’on essaie un jour d’accord ? Mais la pluie elle lave tout, elle purifie les odeurs et les gens, c’est encore mieux. Je préfère la pluie moi. »
Elle secoua la tête à la question de Morgane et haussa les épaules.
« Je nous ai pas vues encore rentrer, c’est comme si on l’avait pas réellement décidé. C’est amusant, ça n’arrive pas souvent comme situation. Mais bon après, si tu le décides, je le saurais tout de suite mais si tu préfères, tu me le diras à voix haute, comme ça on rentrera en même temps. Moi je suis bien là, je suis contente. »
Elle sembla alors hésiter et baissa les yeux.
« Dis… ça fait quoi d’être au soleil ? »
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Re: As a Shadow within the night. [Morgane]
Morgane Lun 15 Juin - 16:10
Les deux Sucreries n'avaient pas la même compréhension du monde, et sans doute était cela qui rendait leurs conversations si intéressantes. Morgane racontait, expliquait ce qu'elle voyait du monde diurne et Amelia y ajoutait ses impressions, ce qu'elle en comprenait grâce à ce qu'elle connaissait du monde nocturne. Il était rare que seule la plus jeune apprenne de sa Soeur. Ce soir encore, elle offrait une révélation à son aînée. En effet, les gens avaient peur. Oh elle l'avait déjà remarqué pour certaines choses, bien sûr, lorsque cette peur était tangible et évidente. Par exemple, Neige faisait peur. Les brigands faisaient peur aux braves gens, et la police aux brigands. Un incendie ou un animal sauvage faisaient peur. Cela elle l'avait constaté, bien que jamais réellement compris. Mais elle se rendait compte ce soir qu'il y avait aussi une autre forme de peur. Plus discrète, insidieuse, dont peut-être eux-même ne se rendaient pas compte. C'était la peur qui guidait leurs vies, les empêchaient de s'intéresser à ce qu'ils n'arrivaient pas à comprendre, de faire des choses différentes. Comme elle trouvait ça étrange, elle qui jamais n'avait eu peur de quoi que ce fut au cours de sa vie. Mais elle savait, maintenant, alors peut-être arriverait-elle à mieux les comprendre. Peut-être. Elle adressa un sourire reconnaissant à sa Soeur pour cette explication mais ne dit rien, la laissant continuer de parler.
Elle aussi avait du mal avec ce concept de Dieu. Déjà, elle n'aimait pas les églises, pierres froides et sans vie. Et puis il y avait tellement d'incohérence dans ce que les gens en disaient. Comment pouvait-il être aussi bon et juste tout en rendant autant de personnes malheureuses ? Si tous les Hommes étaient ses enfants, pourquoi en brûlait-on certain ? Et il y avait tellement de restrictions, d'interdictions qu'elle ne comprenait pas. Tant de choses qu'elle aimait et admirait qui étaient jugées mauvaises. Vraiment, c'était trop incompréhensible. Mais peut-être sa Soeur arriverait-elle à l'éclairer à ce propos aussi une fois qu'elle aurait lu ce livre réputé contenir toutes les réponses.
« Si tu arrives à comprendre, tu m'expliqueras. Autrement, peut-être que nous pourrions demander à Mère. Je n'ai jamais parlé de ça avec Elle, mais Elle sait beaucoup de choses, Elle pourrait sans doute nous apprendre. Et puis Elle va souvent à l'église. »
Comme toujours lorsqu'elle parlait d'elle, une sorte de respect teinté pratiquement de vénération s'était fait jour dans sa voix. Oui, sans doute Mère saurait. Mais peut-être n'expliquerait-elle pas. Elle jugeait parfois que certaines réponses devaient être trouvées soi-même. Elle avait sans doute raison. Mère savait ce qu'elle faisait. Mais pour l'heure, il n'était pas nécessaire de penser à tout cela. Elles en reparleraient lorsqu'Amelia aurait lu le livre.
De nouveau, les joues de Fairy s'empourprèrent. Y avait-il de la Magie en elle ? Et bien certainement, puisque sa Soeur le disait. Elle ne l'avait simplement jamais envisagé sous cet angle. Décidément, la jeune fille avait le don pour trouver les mots qui la touchaient. Il était pourtant rare de parvenir à faire rougir la Fée, seules Mère et certaines Sucreries le pouvaient. Sans doute parce que l'avis des autres ne la touchait pas réellement.
Un sourire ravi illumina son visage. Enfant, elle n'avait jamais eu l'occasion de jouer avec des boules de neige, puisqu'elle n'avait guère d'ami, mais cela lui avait toujours semblé très amusant. Et puis peut-être que d'autres parmi leurs Frères et Soeurs viendraient jouer avec elles.
« Aya ! Bonne idée, dès qu'il neigera nous le ferons ! »
Elle aussi se sentait bien, à discuter avec sa Soeur. Sans doute rentreraient-elles lorsqu'elles n'auraient plus rien à raconter ou, plus probablement, avant que le Soleil ne vienne les surprendre et interrompre leur conversation. Soleil qui, justement, se trouvait être le nouveau chapitre de leur entretien.
« Être au soleil c'est... Comment dire ? Ça réchauffe, c'est plutôt agréable. Un peu comme une caresse. Mais ça brûle aussi, parfois. La lumière donne un air différent aux choses, aux gens. Je crois qu'ils sont plus eux-même la nuit, parce qu'ils ont moins peur d'être vus. Il y a aussi plus de Vie, quand il y a du soleil. Il y a plus de gens, et ils ont l'air de meilleure humeur. Et puis il y a tout un tas d'oiseaux et d'insectes qui chantent, même ici au milieu de la ville. J'aime bien. Mais toi, je ne crois pas que ça te plairait. Ils s'agitent, courent partout en faisant du bruit. Ça m'amuse de les regarder, de les écouter. Toi tu as l'air plus à l'aise au calme. Ça te ressemble plus. »
Elle réfléchit un moment, essayant de savoir si elle avait répondu de façon satisfaisante. C'est que la question n'était pas facile. Puis finalement, ne voyant rien à ajouter, elle se permit à son tour une question.
« Est-ce que ça te manque ? »
Elle aussi avait du mal avec ce concept de Dieu. Déjà, elle n'aimait pas les églises, pierres froides et sans vie. Et puis il y avait tellement d'incohérence dans ce que les gens en disaient. Comment pouvait-il être aussi bon et juste tout en rendant autant de personnes malheureuses ? Si tous les Hommes étaient ses enfants, pourquoi en brûlait-on certain ? Et il y avait tellement de restrictions, d'interdictions qu'elle ne comprenait pas. Tant de choses qu'elle aimait et admirait qui étaient jugées mauvaises. Vraiment, c'était trop incompréhensible. Mais peut-être sa Soeur arriverait-elle à l'éclairer à ce propos aussi une fois qu'elle aurait lu ce livre réputé contenir toutes les réponses.
« Si tu arrives à comprendre, tu m'expliqueras. Autrement, peut-être que nous pourrions demander à Mère. Je n'ai jamais parlé de ça avec Elle, mais Elle sait beaucoup de choses, Elle pourrait sans doute nous apprendre. Et puis Elle va souvent à l'église. »
Comme toujours lorsqu'elle parlait d'elle, une sorte de respect teinté pratiquement de vénération s'était fait jour dans sa voix. Oui, sans doute Mère saurait. Mais peut-être n'expliquerait-elle pas. Elle jugeait parfois que certaines réponses devaient être trouvées soi-même. Elle avait sans doute raison. Mère savait ce qu'elle faisait. Mais pour l'heure, il n'était pas nécessaire de penser à tout cela. Elles en reparleraient lorsqu'Amelia aurait lu le livre.
De nouveau, les joues de Fairy s'empourprèrent. Y avait-il de la Magie en elle ? Et bien certainement, puisque sa Soeur le disait. Elle ne l'avait simplement jamais envisagé sous cet angle. Décidément, la jeune fille avait le don pour trouver les mots qui la touchaient. Il était pourtant rare de parvenir à faire rougir la Fée, seules Mère et certaines Sucreries le pouvaient. Sans doute parce que l'avis des autres ne la touchait pas réellement.
Un sourire ravi illumina son visage. Enfant, elle n'avait jamais eu l'occasion de jouer avec des boules de neige, puisqu'elle n'avait guère d'ami, mais cela lui avait toujours semblé très amusant. Et puis peut-être que d'autres parmi leurs Frères et Soeurs viendraient jouer avec elles.
« Aya ! Bonne idée, dès qu'il neigera nous le ferons ! »
Elle aussi se sentait bien, à discuter avec sa Soeur. Sans doute rentreraient-elles lorsqu'elles n'auraient plus rien à raconter ou, plus probablement, avant que le Soleil ne vienne les surprendre et interrompre leur conversation. Soleil qui, justement, se trouvait être le nouveau chapitre de leur entretien.
« Être au soleil c'est... Comment dire ? Ça réchauffe, c'est plutôt agréable. Un peu comme une caresse. Mais ça brûle aussi, parfois. La lumière donne un air différent aux choses, aux gens. Je crois qu'ils sont plus eux-même la nuit, parce qu'ils ont moins peur d'être vus. Il y a aussi plus de Vie, quand il y a du soleil. Il y a plus de gens, et ils ont l'air de meilleure humeur. Et puis il y a tout un tas d'oiseaux et d'insectes qui chantent, même ici au milieu de la ville. J'aime bien. Mais toi, je ne crois pas que ça te plairait. Ils s'agitent, courent partout en faisant du bruit. Ça m'amuse de les regarder, de les écouter. Toi tu as l'air plus à l'aise au calme. Ça te ressemble plus. »
Elle réfléchit un moment, essayant de savoir si elle avait répondu de façon satisfaisante. C'est que la question n'était pas facile. Puis finalement, ne voyant rien à ajouter, elle se permit à son tour une question.
« Est-ce que ça te manque ? »
Morgane- Âme Londonienne
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Re: As a Shadow within the night. [Morgane]
Amelia Mar 16 Juin - 19:35
La jeune fille continuait d’effleurer la main de sa Sœur, distraitement, sans même s’en rendre réellement compte. Elle avait de nouveau le regard perdu dans le vide, de nouvelles images à son propre sujet étant brusquement apparues.
Elle se voyait lire un énorme livre, froncer les sourcils à mesure qu’elle tournerait les pages. Elle voyait le jour se lever et se coucher plus d’une fois avant qu’elle n’arrive à finir de déchiffrer cet imposant ouvrage de cuir relié. Et puis elle s’était vue soupirer, plus d’une fois, ne pas réellement comprendre ce qu’elle lisait, puis être emplie de découragement face à toutes ces histoires peu claires.
C’est alors que le flot des images fut interrompu par la voix chantante de Morgane, lui parlant avec vénération de Mère. Elle cligna des yeux, brusquement revenue à la réalité et un sourire plein d’adoration vint illuminer ses traits tandis qu’elle écoutait sa grande Sœur.
« Je ne vais pas comprendre. Mais tu as raison, nous irons demander à Mère. Elle saura nous expliquer pourquoi ce gros livre a entraîné tout ça et pourquoi les gens ont tellement peur de ce qu’il y a écrit dedans. Elle sait tout, je suis sure qu’elle trouvera les mots pour que nous aussi nous comprenions ce qu’il se passe avec toutes ces histoires de religion.»
Elle semblait sure d’elle et rassurée, presque sereine. Les choses étaient établies, elle lirait ce fameux gros livre, Mère leur expliquerait certaines choses, pas toutes, elles n’étaient pas prêtes à tout comprendre, ou alors était-ce juste Amelia qui n’était pas prête, elle n’arrivait pas à le deviner.
« T’es déjà allée dans une église toi ? Moi j’y suis allée plusieurs fois mais c’était la nuit. J’aime bien toucher les pierres froides qu’ils utilisent pour construire les églises, elles ont une texture spéciale. »
Quand les joues de Morgane s’empourprèrent de nouveau, Amelia détourna les yeux, se demandant peut-être si sa grande Sœur n’aimait pas qu’on la voit dans ces moments-là. Elle attendit quelques secondes avant de plonger de nouveau les yeux dans les siens, la regardant avec douceur et affection. Elle hocha alors vigoureusement la tête quand sa Sœur acquiesça à sa proposition sur la neige et son sourire se fit encore plus large.
« Oh ce sera amusant je suis sure. Et d’autres se joindront à nous. On fera une jolie bataille de boules de neiges. »
Comme à son habitude Amelia ne marquait guère son enthousiasme par ses intonations de voix. Elle exprimait des faits d’un ton presque égal, bien qu’elle sembla ravie de ce qu’elle annonçait.
Elle écouta alors avec attention Morgane lui parler du soleil et de ses effets. Comme à chaque fois qu’elle lui posait une question, sa grande Sœur faisait tout pour lui répondre le plus complètement possible, elle arrivait le plus souvent à trouver les mots qui amenaient à une compréhension optimale pour Amelia. Et comme à chaque fois, elle avait toujours des questions qui se bousculaient une fois qu’elle avait terminé. Elle reprenait à peine sa respiration entre chacune d’elles.
« Il y a trop de bruit la journée alors ? Et le soleil ça chauffe beaucoup ? Les gens ils aiment le soleil non en général ? Et les bâtiments ils sont chauds aussi non ? »
A la question de Morgane elle sembla brusquement songeuse, hésitante. Elle plissa les yeux, comme pour essayer de puiser suffisamment de souvenirs afin de lui répondre mais elle resta silencieuse pendant un instant qui lui sembla durer très longtemps.
« Si ça me manque ? Je… je ne me rappelle même plus ce que ça peut faire d’être au soleil en fait. La seule chose dont je me rappelle à propos du soleil c’est… le mal qu’il me fera un jour. Et plus le temps passe, plus je me rapproche de ce jour, je ressemble de plus en plus à celle que j’ai Vue il y a si longtemps… je… »
Elle sembla perdre ses mots et fronça de nouveau les sourcils.
Elle se voyait lire un énorme livre, froncer les sourcils à mesure qu’elle tournerait les pages. Elle voyait le jour se lever et se coucher plus d’une fois avant qu’elle n’arrive à finir de déchiffrer cet imposant ouvrage de cuir relié. Et puis elle s’était vue soupirer, plus d’une fois, ne pas réellement comprendre ce qu’elle lisait, puis être emplie de découragement face à toutes ces histoires peu claires.
C’est alors que le flot des images fut interrompu par la voix chantante de Morgane, lui parlant avec vénération de Mère. Elle cligna des yeux, brusquement revenue à la réalité et un sourire plein d’adoration vint illuminer ses traits tandis qu’elle écoutait sa grande Sœur.
« Je ne vais pas comprendre. Mais tu as raison, nous irons demander à Mère. Elle saura nous expliquer pourquoi ce gros livre a entraîné tout ça et pourquoi les gens ont tellement peur de ce qu’il y a écrit dedans. Elle sait tout, je suis sure qu’elle trouvera les mots pour que nous aussi nous comprenions ce qu’il se passe avec toutes ces histoires de religion.»
Elle semblait sure d’elle et rassurée, presque sereine. Les choses étaient établies, elle lirait ce fameux gros livre, Mère leur expliquerait certaines choses, pas toutes, elles n’étaient pas prêtes à tout comprendre, ou alors était-ce juste Amelia qui n’était pas prête, elle n’arrivait pas à le deviner.
« T’es déjà allée dans une église toi ? Moi j’y suis allée plusieurs fois mais c’était la nuit. J’aime bien toucher les pierres froides qu’ils utilisent pour construire les églises, elles ont une texture spéciale. »
Quand les joues de Morgane s’empourprèrent de nouveau, Amelia détourna les yeux, se demandant peut-être si sa grande Sœur n’aimait pas qu’on la voit dans ces moments-là. Elle attendit quelques secondes avant de plonger de nouveau les yeux dans les siens, la regardant avec douceur et affection. Elle hocha alors vigoureusement la tête quand sa Sœur acquiesça à sa proposition sur la neige et son sourire se fit encore plus large.
« Oh ce sera amusant je suis sure. Et d’autres se joindront à nous. On fera une jolie bataille de boules de neiges. »
Comme à son habitude Amelia ne marquait guère son enthousiasme par ses intonations de voix. Elle exprimait des faits d’un ton presque égal, bien qu’elle sembla ravie de ce qu’elle annonçait.
Elle écouta alors avec attention Morgane lui parler du soleil et de ses effets. Comme à chaque fois qu’elle lui posait une question, sa grande Sœur faisait tout pour lui répondre le plus complètement possible, elle arrivait le plus souvent à trouver les mots qui amenaient à une compréhension optimale pour Amelia. Et comme à chaque fois, elle avait toujours des questions qui se bousculaient une fois qu’elle avait terminé. Elle reprenait à peine sa respiration entre chacune d’elles.
« Il y a trop de bruit la journée alors ? Et le soleil ça chauffe beaucoup ? Les gens ils aiment le soleil non en général ? Et les bâtiments ils sont chauds aussi non ? »
A la question de Morgane elle sembla brusquement songeuse, hésitante. Elle plissa les yeux, comme pour essayer de puiser suffisamment de souvenirs afin de lui répondre mais elle resta silencieuse pendant un instant qui lui sembla durer très longtemps.
« Si ça me manque ? Je… je ne me rappelle même plus ce que ça peut faire d’être au soleil en fait. La seule chose dont je me rappelle à propos du soleil c’est… le mal qu’il me fera un jour. Et plus le temps passe, plus je me rapproche de ce jour, je ressemble de plus en plus à celle que j’ai Vue il y a si longtemps… je… »
Elle sembla perdre ses mots et fronça de nouveau les sourcils.
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