As cold as marble [Andrew Crane]
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As cold as marble [Andrew Crane]
Amelia Sam 4 Juil - 15:23
Le crépuscule.
Ce moment où le jour et la nuit se confondent. Où tout est flou, obscur, où les gens semblent différents, comme confrontés à leur coté sombre, à leur ombres qu’ils peuvent ignorer pendant la journée.
Amelia appréciait particulièrement ce moment fragile. Pour elle, il ne s’agissait pas tant du fait qu’elle allait enfin pouvoir sortir et humer les nouvelles odeurs portée par la ville aux milles saveurs, mais surtout de voir les gens ôter leur voile qu’ils portaient durant la journée.
Peut-être se reconnaissait-elle un peu également dans ce moment étrange, que personne n’arrivait à définir. Ce moment où la nuit reprenait enfin ses droits et où elle pouvait s’aventurer n’importe où, sans avoir peur de rien.
La jeune femme déambulait ainsi dans les rues de Londres alors que la lune n’était pas encore levée. Elle entendait les voix bruyantes tout autour d’elle et anticipait afin d’éviter de croiser les éclats de voix qui lui semblaient déplaisants. Elle avançait, telle une automate, chacun de ses gestes semblant calculé sur une trajectoire bien précise. C’était peut-être l’une des choses qu’elle appréciait le plus et qu’elle commençait à maitriser dans ses visions. Elle pouvait anticiper et empêcher toute mauvaise rencontre, toute personne risquant de l’importuner.
Ce soir, elle avait décidé de se rendre au cimetière, elle s’était Vue quelques heures plus tôt, se promenant entre les silhouettes peu précises des tombes sculptées avec une précision et un talent peu commun. Elle y avait Vu quelqu’un aussi, mais était incapable de savoir qui il pouvait bien être. Il était resté dans cette zone de brouillard qui englobait ses Visions, elle n’avait pu le voir que de loin.
Elle ne savait pas si elle devait se sentir inquiète ou confiante, si les choses allaient bien se passer ou non. Pourtant, elle se rendait d’un pas décidé dans cette direction. Après tout, si elle avait vu cette scène, c’est bien qu’elle allait se dérouler.
Et puis elle avait envie de toucher les dalles de marbre froid. La mort ne la touchait guère, elle n’y voyait qu’une étape de plus dans l’existence. Mais elle aimait cet endroit, tant par son silence quasi-total que par cette sensation étrange qui l’envahissait quand elle était là-bas.
Elle poussa alors doucement la grille du cimetière, jetant des regards curieux tout autour d’elle. Il n’y avait personne, mais cela ne l’étonnait guère. Les gens n’aimaient pas vraiment penser aux morts à cet instant de la journée. La mort elle-même était-elle peut-être trop présente dans ces moments-là pour pouvoir s’y confronter sereinement.
Elle était ainsi dans un endroit où penser aux morts, où les gens aimaient à se recueillir sur une pierre cachant des amas de poussière… c’était vraiment troublant après tout. Elle qui aimait à penser les gens étranges, rien ne lui semblait plus étrange que ce genre de lieu.
Elle continua de déambuler silencieusement, silhouette quasi fantomatique, d’un teint si blanc et vêtue de noir. Le bruit de ses bottines se répercutait sur les minuscules graviers recouvrant les allées et elle ne put s’empêcher de grimacer. Elle n’aimait pas qu’on puisse l’entendre arriver de loin.
Mais bon, après tout, elle se sentait en sécurité, rien de mal n’allait lui arriver.
Elle s’arrêta alors brusquement près d’un banc, à la croisée de deux chemins. Elle savait la tombe de Lord Delight non loin mais ne se sentait guère l’envie d’y aller. Elle ne pouvait pas prétendre le connaître vraiment et à dire vrai elle ne se rappelait même pas l'avoir rencontré, elle avait comme un doute mais ne s'en souciait guère. Elle se décida ainsi à s’assoir, frêle silhouette aux yeux trop grands, les mains délicatement posées sur ses genoux.
Et elle attendit.
Ce moment où le jour et la nuit se confondent. Où tout est flou, obscur, où les gens semblent différents, comme confrontés à leur coté sombre, à leur ombres qu’ils peuvent ignorer pendant la journée.
Amelia appréciait particulièrement ce moment fragile. Pour elle, il ne s’agissait pas tant du fait qu’elle allait enfin pouvoir sortir et humer les nouvelles odeurs portée par la ville aux milles saveurs, mais surtout de voir les gens ôter leur voile qu’ils portaient durant la journée.
Peut-être se reconnaissait-elle un peu également dans ce moment étrange, que personne n’arrivait à définir. Ce moment où la nuit reprenait enfin ses droits et où elle pouvait s’aventurer n’importe où, sans avoir peur de rien.
La jeune femme déambulait ainsi dans les rues de Londres alors que la lune n’était pas encore levée. Elle entendait les voix bruyantes tout autour d’elle et anticipait afin d’éviter de croiser les éclats de voix qui lui semblaient déplaisants. Elle avançait, telle une automate, chacun de ses gestes semblant calculé sur une trajectoire bien précise. C’était peut-être l’une des choses qu’elle appréciait le plus et qu’elle commençait à maitriser dans ses visions. Elle pouvait anticiper et empêcher toute mauvaise rencontre, toute personne risquant de l’importuner.
Ce soir, elle avait décidé de se rendre au cimetière, elle s’était Vue quelques heures plus tôt, se promenant entre les silhouettes peu précises des tombes sculptées avec une précision et un talent peu commun. Elle y avait Vu quelqu’un aussi, mais était incapable de savoir qui il pouvait bien être. Il était resté dans cette zone de brouillard qui englobait ses Visions, elle n’avait pu le voir que de loin.
Elle ne savait pas si elle devait se sentir inquiète ou confiante, si les choses allaient bien se passer ou non. Pourtant, elle se rendait d’un pas décidé dans cette direction. Après tout, si elle avait vu cette scène, c’est bien qu’elle allait se dérouler.
Et puis elle avait envie de toucher les dalles de marbre froid. La mort ne la touchait guère, elle n’y voyait qu’une étape de plus dans l’existence. Mais elle aimait cet endroit, tant par son silence quasi-total que par cette sensation étrange qui l’envahissait quand elle était là-bas.
Elle poussa alors doucement la grille du cimetière, jetant des regards curieux tout autour d’elle. Il n’y avait personne, mais cela ne l’étonnait guère. Les gens n’aimaient pas vraiment penser aux morts à cet instant de la journée. La mort elle-même était-elle peut-être trop présente dans ces moments-là pour pouvoir s’y confronter sereinement.
Elle était ainsi dans un endroit où penser aux morts, où les gens aimaient à se recueillir sur une pierre cachant des amas de poussière… c’était vraiment troublant après tout. Elle qui aimait à penser les gens étranges, rien ne lui semblait plus étrange que ce genre de lieu.
Elle continua de déambuler silencieusement, silhouette quasi fantomatique, d’un teint si blanc et vêtue de noir. Le bruit de ses bottines se répercutait sur les minuscules graviers recouvrant les allées et elle ne put s’empêcher de grimacer. Elle n’aimait pas qu’on puisse l’entendre arriver de loin.
Mais bon, après tout, elle se sentait en sécurité, rien de mal n’allait lui arriver.
Elle s’arrêta alors brusquement près d’un banc, à la croisée de deux chemins. Elle savait la tombe de Lord Delight non loin mais ne se sentait guère l’envie d’y aller. Elle ne pouvait pas prétendre le connaître vraiment et à dire vrai elle ne se rappelait même pas l'avoir rencontré, elle avait comme un doute mais ne s'en souciait guère. Elle se décida ainsi à s’assoir, frêle silhouette aux yeux trop grands, les mains délicatement posées sur ses genoux.
Et elle attendit.
Amelia- Little Bird
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Re: As cold as marble [Andrew Crane]
Andrew Crane Dim 5 Juil - 12:16
La quiétude était convoitée par ces âmes, le repos éternel était leur plus grand souhait. Alors, pourquoi cet attroupement de cadavres, ces réunions de familles, ces allées droites et fières où se succédaient les passants ? Les défunts faisaient-ils preuve de coquetterie, se livraient-ils même dans leur mort une compétition acharnée à travers sépulcres, tombeaux et caveaux afin de montrer aux yeux du monde que la mort ne suffisait pas à racheter les inégalités ? Car la mort était peut-être un poison savamment distillé à tous, la faucheuse était capricieuse et ne frappait pas tout à chacun selon le même procédé. Cette clémence à l‘égard des uns se manifestait en cruauté envers les autres. La fin était la même ou presque, certains rejoindraient les tréfonds dans une bâtisse toute d’or et d’argent alors que les plus miséreux obtiendraient tout juste une pierre délabrée et distordue.
Cette solitude si longtemps chérie, désirée de tous, étaient à porté de mains dans le cimetière de Highgate, c’était un endroit lugubre aux allures effrayantes où il ne faisait pas bon traîner.
La brume avait envahi ce paysage désolé, s’amourant telle la mousse sur les caveaux en ruine, ornements décoratifs pour les mausolées qui jonchaient le chemin. Le crépuscule éclairait de sa lumière diffuse le chemin sinueux, artère principale que le vaillant inspecteur Crane avait empruntée !
Inspirant un grand coup, s’armant de tout son courage, il avait franchi les hautes grilles noires de ce lieu interdit aux vivants pour s’engouffrer sur la voie de la vérité, sentier semé d’embusques, n’est-il pas ? Les puits béants guettaient avec inquiétude cet environnement farouche, ses pas se firent hésitants et Andrew faillit prendre la poudre d’escampette plusieurs fois avant de se décider de poursuivre. Navigateur et explorateur de ces arabesques lactées, il se frayait un chemin dans cette mare de nuages sucrées. Mais bientôt une silhouette se dessina, il avait eu beau être aux aguets, sa surprise redoubla et sa frayeur tout également. Des sueurs froides lui parcoururent l’échine à mesure qu’il s’avançait, hésitant, vers la femme. L’homme prudent qui s’était armé d’une lanterne, brandit cette arme de lumière en avant, tendant un bras vacillant, prêt à lâcher cette dernière. Espérait-il dissiper l’infâme brume ?
Sa voix porta finalement avec moins d’assurance qu’il ne l’eut voulu…
« Qui…Qui va là ?! »
Puis, l’enquêteur reprit de plus belle…
« Il y a quelqu’un ? Si oui, montrez vous ! Je…je suis l’inspecteur Andrew Crane… »
Enfin, il termina les quelques mètres qui le séparaient de cette chimère monstrueuse…
Cette solitude si longtemps chérie, désirée de tous, étaient à porté de mains dans le cimetière de Highgate, c’était un endroit lugubre aux allures effrayantes où il ne faisait pas bon traîner.
La brume avait envahi ce paysage désolé, s’amourant telle la mousse sur les caveaux en ruine, ornements décoratifs pour les mausolées qui jonchaient le chemin. Le crépuscule éclairait de sa lumière diffuse le chemin sinueux, artère principale que le vaillant inspecteur Crane avait empruntée !
Inspirant un grand coup, s’armant de tout son courage, il avait franchi les hautes grilles noires de ce lieu interdit aux vivants pour s’engouffrer sur la voie de la vérité, sentier semé d’embusques, n’est-il pas ? Les puits béants guettaient avec inquiétude cet environnement farouche, ses pas se firent hésitants et Andrew faillit prendre la poudre d’escampette plusieurs fois avant de se décider de poursuivre. Navigateur et explorateur de ces arabesques lactées, il se frayait un chemin dans cette mare de nuages sucrées. Mais bientôt une silhouette se dessina, il avait eu beau être aux aguets, sa surprise redoubla et sa frayeur tout également. Des sueurs froides lui parcoururent l’échine à mesure qu’il s’avançait, hésitant, vers la femme. L’homme prudent qui s’était armé d’une lanterne, brandit cette arme de lumière en avant, tendant un bras vacillant, prêt à lâcher cette dernière. Espérait-il dissiper l’infâme brume ?
Sa voix porta finalement avec moins d’assurance qu’il ne l’eut voulu…
« Qui…Qui va là ?! »
Puis, l’enquêteur reprit de plus belle…
« Il y a quelqu’un ? Si oui, montrez vous ! Je…je suis l’inspecteur Andrew Crane… »
Enfin, il termina les quelques mètres qui le séparaient de cette chimère monstrueuse…
Andrew Crane- Inspecteur un peu trop curieux
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Re: As cold as marble [Andrew Crane]
Amelia Dim 5 Juil - 23:20
La Brume commençait à l’entourer tandis que la jeune femme fermait les yeux, visiblement très calme. Elle aurait préféré qu’il pleuve mais à tout prendre, la Brume londonienne était toujours intéressante, les rencontre qu’on pouvait y faire prenaient alors une toute autre intensité, comme si le fait d’être caché, de pouvoir se mettre à couvert rapidement aiguisaient les relations.
Les minutes passèrent, elle ne bougea pas d’un cil. Et un bruit de pas se fit entendre. Des pas qui lui semblaient hésitants, comme si la personne en question ne savait pas trop ce qu’elle faisait à cette heure indue. Après tout, peu de gens venaient se recueillir la nuit, et encore moins par ce temps. Peut-être quelqu’un qui désirait se recueillir en secret face à l’un de ces mausolées de marbre froid. Quelqu’un qui aimait ou détestait en secret, qui ne souhaitait pas qu’on le voit en ce lieu, par peur ou par orgueil peut-être.
Une certaine curiosité envahit la jeune femme tandis qu’elle restait immobile, aux aguets. Elle avait beau essayer de se concentrer sur le bruit des pas qui s’approchaient, elle ne voyait que cette Brume, si présente, si dense.
Et soudain, cette lumière, ténue, qu’il semblait brandir du bout du bras, comme pour ouvrir le chemin, tailler dans la Brume. Sa voix transperça l’obscurité et elle ne put s’empêcher de réprimer un sourire. Il s’agissait d’un homme, peu rassuré par les lieux visiblement. Elle se demanda l’espace d’un instant s’il était déjà venu dans cet endroit à cette heure si tardive, s’il venait voir quelqu’un ou si tout simplement… il était là pour elle, sans même le savoir.
Elle ferma les yeux, assaillie soudainement par des images étranges. Elle voyait son visage pâle, ses mèches brunes voletant autour de ses traits fins. Il parlait dans un bureau avec un homme austère, hautain même, mais une espèce de bourdonnement l’empêchait d’entendre ce qu’il disait. Elle le voyait ensuite interroger des gens, lire et relire des liasses de papier hétéroclites. Il semblait découragé mais continuait néanmoins et repartait dans les rues de Londres.
Les gens lui donnaient du « Monsieur l’Inspecteur » et Amelia avait beau chercher, elle ne savait pas en quoi pouvait bien consister le travail d’un Inspecteur. Mais qu’importe, elle allait lui demander, après tout, elle était là pour lui, maintenant elle en avait la certitude.
Elle ouvrit alors de nouveau les yeux et se releva délicatement, un peu engourdie par les longues minutes qu’elle avait passées sur le banc. Elle s’approcha doucement de l’inspecteur et s’inclina alors brièvement devant lui, dans une petite révérence telle que Mère le lui avait appris.
« Bonsoir Monsieur Crane. Je m’appelle Amelia. Ca fait longtemps que je suis là. Vous vous êtes perdu ? Il fait un peu froid vous ne trouvez pas ? »
Elle se tenait devant lui, frêle petite créature aux yeux démesurément grands le fixant avec intensité. Sa main tendue semblait ridiculement petite et brillait presque dans l’obscurité, sa pâleur se détachant dans l’obscurité environnante.
Les minutes passèrent, elle ne bougea pas d’un cil. Et un bruit de pas se fit entendre. Des pas qui lui semblaient hésitants, comme si la personne en question ne savait pas trop ce qu’elle faisait à cette heure indue. Après tout, peu de gens venaient se recueillir la nuit, et encore moins par ce temps. Peut-être quelqu’un qui désirait se recueillir en secret face à l’un de ces mausolées de marbre froid. Quelqu’un qui aimait ou détestait en secret, qui ne souhaitait pas qu’on le voit en ce lieu, par peur ou par orgueil peut-être.
Une certaine curiosité envahit la jeune femme tandis qu’elle restait immobile, aux aguets. Elle avait beau essayer de se concentrer sur le bruit des pas qui s’approchaient, elle ne voyait que cette Brume, si présente, si dense.
Et soudain, cette lumière, ténue, qu’il semblait brandir du bout du bras, comme pour ouvrir le chemin, tailler dans la Brume. Sa voix transperça l’obscurité et elle ne put s’empêcher de réprimer un sourire. Il s’agissait d’un homme, peu rassuré par les lieux visiblement. Elle se demanda l’espace d’un instant s’il était déjà venu dans cet endroit à cette heure si tardive, s’il venait voir quelqu’un ou si tout simplement… il était là pour elle, sans même le savoir.
Elle ferma les yeux, assaillie soudainement par des images étranges. Elle voyait son visage pâle, ses mèches brunes voletant autour de ses traits fins. Il parlait dans un bureau avec un homme austère, hautain même, mais une espèce de bourdonnement l’empêchait d’entendre ce qu’il disait. Elle le voyait ensuite interroger des gens, lire et relire des liasses de papier hétéroclites. Il semblait découragé mais continuait néanmoins et repartait dans les rues de Londres.
Les gens lui donnaient du « Monsieur l’Inspecteur » et Amelia avait beau chercher, elle ne savait pas en quoi pouvait bien consister le travail d’un Inspecteur. Mais qu’importe, elle allait lui demander, après tout, elle était là pour lui, maintenant elle en avait la certitude.
Elle ouvrit alors de nouveau les yeux et se releva délicatement, un peu engourdie par les longues minutes qu’elle avait passées sur le banc. Elle s’approcha doucement de l’inspecteur et s’inclina alors brièvement devant lui, dans une petite révérence telle que Mère le lui avait appris.
« Bonsoir Monsieur Crane. Je m’appelle Amelia. Ca fait longtemps que je suis là. Vous vous êtes perdu ? Il fait un peu froid vous ne trouvez pas ? »
Elle se tenait devant lui, frêle petite créature aux yeux démesurément grands le fixant avec intensité. Sa main tendue semblait ridiculement petite et brillait presque dans l’obscurité, sa pâleur se détachant dans l’obscurité environnante.
Amelia- Little Bird
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Re: As cold as marble [Andrew Crane]
Andrew Crane Jeu 9 Juil - 23:00
Les traits de l’ingénue se dessinèrent sous l’éclat de la faible lueur, faisant taire pendant un instant le poids de cette brume dense et opaque. L’inspecteur Crane ne put, malgré tout ses efforts, réprimer la pâle surprise qui l’avait saisi et le terrible effroi qu’elle avait provoqué. Son sang n’avait fait qu’un tour, en un instant, sa respiration s’était bloquée et ses yeux noirs et vifs étaient restés fixés sur l’enfant de Miss Delight. L’écho de ces quelques mots à la fois sordides et étranges couplés à son apparence terminèrent de l’achever. Le fracas de la lampe sur le sol se fit entendre, le voile de lumière disparut au profit de ce monde de songes lactés. La mare de fumée reprit ses droits les englobant de sa robe touffue. Oh pauvre agneau que voilà ! L’enquêteur chuta à même le sol, accompagnant dans sa folle course la lanterne et sombra dans l’inconscience pendant un moment. Le réveil n’eut lieu que bien plus tard.
Les paupières de l’austère frémirent, témoin de sa non mort, ces dernières papillonnèrent avant de laisser éclore ses perles noires. Ses pensées s’étaient perdues dans un méli-mélo infâme, l’inspecteur Crane ne savait s’il avait rêvé ou pas et de brefs coups d’œil autour de lui lui dictèrent les conclusions qui s’imposaient. Dans un mouvement sec, il se redressa avant d’étendre sa haute silhouette sombre dans cette nuit grisonnante. La frayeur ne l’avait certes pas quittée, il sursauta sous le cri d’un corbeau avant de pester contre sa propre bêtise. Ayant pleinement repris ses esprits et son assurance teintée d’arrogance, il s’exclama à haute et intelligible voix…
« Il…. Il y a quelqu’un ? Je… Je vous ai vu tout à l’heure.. N’ayez pas peur, je ne vous ferai pas de mal, Amelia, je crois, est-ce bien cela ?! »
Ces déambulations dans les nuages ne durèrent pas longtemps. Son sens de l’orientation avait beau être des plus mauvais, ses pas le guidèrent pour une fois dans la bonne direction. Une indication sur une petite stèle en forme de flèche pointait sur sa gauche et indiquait l’allée des « D ». Il brûlait, il approchait de l’objet de sa venue, voir la tombe de cet homme qui avait été l’époux de la sulfureuse veuve. Et, soudain, au détour d’une tombe, il revit le fantôme, la chimère qui lui avait causé tant de peurs…
Messire Crane l’interpella cette fois…Et lui-même surpris….Il s’exclama..
« Oui, il ne fait pas chaud… »
Sa curiosité l’emporta et le fil de sa voix se fit de nouveau entendre, ce timbre clair et en parfait accord avec sa physionomie.
« Qui êtes vous exactement et que faites vous là ? L’heure des visites…est depuis longtemps terminée… »
Une dernière pointe d’inquiétude transparut dans l’accord de ces quelques mots alors que les puits sombres cherchaient à saisir du regard cette silhouette féminine, ce visage d’enfant qui avait surgi des brumes précédemment tel un enfant de ce marais.
Les paupières de l’austère frémirent, témoin de sa non mort, ces dernières papillonnèrent avant de laisser éclore ses perles noires. Ses pensées s’étaient perdues dans un méli-mélo infâme, l’inspecteur Crane ne savait s’il avait rêvé ou pas et de brefs coups d’œil autour de lui lui dictèrent les conclusions qui s’imposaient. Dans un mouvement sec, il se redressa avant d’étendre sa haute silhouette sombre dans cette nuit grisonnante. La frayeur ne l’avait certes pas quittée, il sursauta sous le cri d’un corbeau avant de pester contre sa propre bêtise. Ayant pleinement repris ses esprits et son assurance teintée d’arrogance, il s’exclama à haute et intelligible voix…
« Il…. Il y a quelqu’un ? Je… Je vous ai vu tout à l’heure.. N’ayez pas peur, je ne vous ferai pas de mal, Amelia, je crois, est-ce bien cela ?! »
Ces déambulations dans les nuages ne durèrent pas longtemps. Son sens de l’orientation avait beau être des plus mauvais, ses pas le guidèrent pour une fois dans la bonne direction. Une indication sur une petite stèle en forme de flèche pointait sur sa gauche et indiquait l’allée des « D ». Il brûlait, il approchait de l’objet de sa venue, voir la tombe de cet homme qui avait été l’époux de la sulfureuse veuve. Et, soudain, au détour d’une tombe, il revit le fantôme, la chimère qui lui avait causé tant de peurs…
Messire Crane l’interpella cette fois…Et lui-même surpris….Il s’exclama..
« Oui, il ne fait pas chaud… »
Sa curiosité l’emporta et le fil de sa voix se fit de nouveau entendre, ce timbre clair et en parfait accord avec sa physionomie.
« Qui êtes vous exactement et que faites vous là ? L’heure des visites…est depuis longtemps terminée… »
Une dernière pointe d’inquiétude transparut dans l’accord de ces quelques mots alors que les puits sombres cherchaient à saisir du regard cette silhouette féminine, ce visage d’enfant qui avait surgi des brumes précédemment tel un enfant de ce marais.
Andrew Crane- Inspecteur un peu trop curieux
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Re: As cold as marble [Andrew Crane]
Amelia Sam 11 Juil - 19:35
Aucune réponse. Monsieur l’Inspecteur semblait s’être empêtré dans la Brume, idée qui lui fut confirmée quelques instants plus tard lors du fracas provoqué par sa chute. Elle esquissa un sourire, amusée par ce qui semblait être de la panique provenant de Mr Crane.
Et puis, de nouveau, plus rien. Le silence total, l’obscurité n’était plus troublée que par sa propre respiration calme et celle saccadée de l’Inspecteur gisant sur le sol. Elle s’approcha de lui sur la pointe des pieds, sans aucun bruit ou presque. Elle l’observa un instant, puis ferma les yeux. Il allait bientôt se réveiller et se diriger à tâtons en direction de la tombe de Lord Delight, autant anticiper et aller l’attendre là-bas.
Elle enjamba le corps allongé sur le sol et avança dans l’obscurité sans aucune hésitation. Ses yeux étaient depuis longtemps habitués à distinguer les formes dans cette pénombre, sans compter le fait qu’elle voyait les obstacles avant même qu’ils n’arrivent à elle.
Quelques minutes plus tard, elle l’entendit lui parler à quelques mètres. Il était réveillé et allait la rejoindre sous peu, en espérant qu’il ne se fasse pas de nouveau mal sur le chemin. Quand il aperçut sa frêle silhouette il sembla surpris. Pourtant il devait savoir qu’elle serait là, à l’attendre, sinon il ne l’aurait pas appelée. Enfin, il lui semblait depuis longtemps que certaines personnes avaient tendance à appeler en espérant que personne ne leur réponde.
Comme si une réponse pouvait avoir de trop lourdes conséquences sur leur vie, sur la vision qu’ils se faisaient de leur avenir et surtout de leur quotidien sans histoire.
Pourtant cet Inspecteur semblait différent, même si la peur et l’appréhension semblaient émaner de lui comme une aura qu’on pouvait apercevoir à des lieues à la ronde. Elle prit alors la parole, sa voix douce, à peine plus haute qu’un murmure contrastant avec la voix forte de l’Inspecteur.
« Je suis là… Je n’ai pas peur de vous, ne vous inquiétez pas. Je sais que vous ne me ferez pas de mal, mais surtout essayez de ne pas vous faire mal, de ne pas tomber, ce serait fâcheux. »
Elle se rapprocha de lui sans bruit, ses grands yeux fixés sur lui avec curiosité malgré l’obscurité ambiante dont elle semblait à peine consciente.
« Vous savez qui je suis non ? Vous m’avez appelé par mon prénom il y a un instant. Je suis Amelia, l’un des enfants adoptés par Lady Delight. »
Elle le contourna, s’approchant de la tombe qu’il cherchait visiblement sans succès et la lui montra du doigt.
« Les heures de visite son terminées ? Pourquoi ? Il y a une heure à laquelle penser à nos morts ? Une heure pour se souvenir où nous finirons tous par nous réunir ? Une heure pour se recueillir dans ce futur lieu de repos éternel ? Etrange, je pensais qu’il n’y en avait pas. Mais les gens semblent tous penser comme vous et préfèrent penser à leurs morts en journée, ce doit être plus rassurant. »
Elle le fixa, croisant brusquement les bras sous sa poitrine, elle semblait étrangement plus petite qu’à son habitude.
« Et vous ? Que faites vous ici Monsieur l’Inspecteur ? »
Et puis, de nouveau, plus rien. Le silence total, l’obscurité n’était plus troublée que par sa propre respiration calme et celle saccadée de l’Inspecteur gisant sur le sol. Elle s’approcha de lui sur la pointe des pieds, sans aucun bruit ou presque. Elle l’observa un instant, puis ferma les yeux. Il allait bientôt se réveiller et se diriger à tâtons en direction de la tombe de Lord Delight, autant anticiper et aller l’attendre là-bas.
Elle enjamba le corps allongé sur le sol et avança dans l’obscurité sans aucune hésitation. Ses yeux étaient depuis longtemps habitués à distinguer les formes dans cette pénombre, sans compter le fait qu’elle voyait les obstacles avant même qu’ils n’arrivent à elle.
Quelques minutes plus tard, elle l’entendit lui parler à quelques mètres. Il était réveillé et allait la rejoindre sous peu, en espérant qu’il ne se fasse pas de nouveau mal sur le chemin. Quand il aperçut sa frêle silhouette il sembla surpris. Pourtant il devait savoir qu’elle serait là, à l’attendre, sinon il ne l’aurait pas appelée. Enfin, il lui semblait depuis longtemps que certaines personnes avaient tendance à appeler en espérant que personne ne leur réponde.
Comme si une réponse pouvait avoir de trop lourdes conséquences sur leur vie, sur la vision qu’ils se faisaient de leur avenir et surtout de leur quotidien sans histoire.
Pourtant cet Inspecteur semblait différent, même si la peur et l’appréhension semblaient émaner de lui comme une aura qu’on pouvait apercevoir à des lieues à la ronde. Elle prit alors la parole, sa voix douce, à peine plus haute qu’un murmure contrastant avec la voix forte de l’Inspecteur.
« Je suis là… Je n’ai pas peur de vous, ne vous inquiétez pas. Je sais que vous ne me ferez pas de mal, mais surtout essayez de ne pas vous faire mal, de ne pas tomber, ce serait fâcheux. »
Elle se rapprocha de lui sans bruit, ses grands yeux fixés sur lui avec curiosité malgré l’obscurité ambiante dont elle semblait à peine consciente.
« Vous savez qui je suis non ? Vous m’avez appelé par mon prénom il y a un instant. Je suis Amelia, l’un des enfants adoptés par Lady Delight. »
Elle le contourna, s’approchant de la tombe qu’il cherchait visiblement sans succès et la lui montra du doigt.
« Les heures de visite son terminées ? Pourquoi ? Il y a une heure à laquelle penser à nos morts ? Une heure pour se souvenir où nous finirons tous par nous réunir ? Une heure pour se recueillir dans ce futur lieu de repos éternel ? Etrange, je pensais qu’il n’y en avait pas. Mais les gens semblent tous penser comme vous et préfèrent penser à leurs morts en journée, ce doit être plus rassurant. »
Elle le fixa, croisant brusquement les bras sous sa poitrine, elle semblait étrangement plus petite qu’à son habitude.
« Et vous ? Que faites vous ici Monsieur l’Inspecteur ? »
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Re: As cold as marble [Andrew Crane]
Andrew Crane Dim 12 Juil - 17:53
Cette rencontre avait ce petit quelque chose d’irréel, un caractère fantasque et singulier, et, en cette heure tardive, bercé par les tourbillons de brume, plongé dans la torpeur de la nuit noire, l’homme n’était pas complètement rassuré face à cette enfant délicate. Cette impression se renforça, gagnant en intensité alors qu’elle lui déclinait son identité de la plus étrange des manières. Ce simple prénom, ce lien de parenté le laissèrent cois. Ses yeux tout aussi sombres que les ténèbres se plissèrent sur cette jeune personne une fois l’expression de surprise passée.
« Je vois… Nous sommes sur la tombe de votre…»
Réplique singulière, hochement de tête afin que la dénommée Amélia poursuive le fil de son discours. Guide de l’antre des morts, cette Eurydice surprenante l’avait donc amené jusqu’à la tombe de feu Monsieur Delight. Les pupilles reléguèrent le caveau pour plus tard, sa curiosité s’étant piquée pour l’enfant de l’infâme ! Pour couper court à ses propos sur les mânes et autres créatures infâmes, palabres qu’il aurait pu lui-même tenir en d’autres temps et d’autres lieux, il souffla avec une certaine froideur. Bise délectable qui balayait les sujets fâcheux et n’était rien d’autre qu’une faible vengeance face aux propos tenus.
«Ce n’est pas moi qui ais dicté ces règles, Mademoiselle. Je ne suis pas croyant. J’ai perdu la Foi, il y a longtemps. Et, je crois qu’une fois que quand nous trépassons, il n’y a nul repos qui nous attende, il n’y a plus rien. Nous redevenons poussière. Mes mots vous choquent-ils ? »
Vil profanateur que voilà ! Elle se faisait son complice à pareille heure, lui ayant même indiqué l’objet de sa quête. Bien qu’il ne fut pas croyant, sa voix s’apaisa et il se montra moins sec, respect des gisants peut-être…Il l’interrogea finalement, l’assaillant de questions. Après tout, ce n’était pas tous les jours qu’on pouvait faire pareille rencontre.
Malheureusement cette dernière entrevue, la sordidité de cet entretien, jouait en défaveur pour la veuve aux yeux de l’inspecteur.
« Quelque chose m’étonne… Lady Delight vous laisse-t-elle vous promener à votre guise ? Combien de….combien de frères et sœurs avez-vous et quand Lady Delight vous a-t-elle adopté ? »
Les liens de parenté n’étant pas clairs, et, l’homme de glace prit bien des précautions pour ne pas froisser la curieuse enfant, éludant même sa question.
« Vous…connaissiez feu Monsieur Delight ? Pouvez vous me le décrire ? J’ai pu rencontrer Madame Delight et j’étais curieux d’en savoir plus sur ces enfants et son ancien mari. »
Justification de sa conduite et de ses interrogations, Andrew espérait que cela lui conviendrait.
« Etes vous venue pour le prier ? »
« Je vois… Nous sommes sur la tombe de votre…»
Réplique singulière, hochement de tête afin que la dénommée Amélia poursuive le fil de son discours. Guide de l’antre des morts, cette Eurydice surprenante l’avait donc amené jusqu’à la tombe de feu Monsieur Delight. Les pupilles reléguèrent le caveau pour plus tard, sa curiosité s’étant piquée pour l’enfant de l’infâme ! Pour couper court à ses propos sur les mânes et autres créatures infâmes, palabres qu’il aurait pu lui-même tenir en d’autres temps et d’autres lieux, il souffla avec une certaine froideur. Bise délectable qui balayait les sujets fâcheux et n’était rien d’autre qu’une faible vengeance face aux propos tenus.
«Ce n’est pas moi qui ais dicté ces règles, Mademoiselle. Je ne suis pas croyant. J’ai perdu la Foi, il y a longtemps. Et, je crois qu’une fois que quand nous trépassons, il n’y a nul repos qui nous attende, il n’y a plus rien. Nous redevenons poussière. Mes mots vous choquent-ils ? »
Vil profanateur que voilà ! Elle se faisait son complice à pareille heure, lui ayant même indiqué l’objet de sa quête. Bien qu’il ne fut pas croyant, sa voix s’apaisa et il se montra moins sec, respect des gisants peut-être…Il l’interrogea finalement, l’assaillant de questions. Après tout, ce n’était pas tous les jours qu’on pouvait faire pareille rencontre.
Malheureusement cette dernière entrevue, la sordidité de cet entretien, jouait en défaveur pour la veuve aux yeux de l’inspecteur.
« Quelque chose m’étonne… Lady Delight vous laisse-t-elle vous promener à votre guise ? Combien de….combien de frères et sœurs avez-vous et quand Lady Delight vous a-t-elle adopté ? »
Les liens de parenté n’étant pas clairs, et, l’homme de glace prit bien des précautions pour ne pas froisser la curieuse enfant, éludant même sa question.
« Vous…connaissiez feu Monsieur Delight ? Pouvez vous me le décrire ? J’ai pu rencontrer Madame Delight et j’étais curieux d’en savoir plus sur ces enfants et son ancien mari. »
Justification de sa conduite et de ses interrogations, Andrew espérait que cela lui conviendrait.
« Etes vous venue pour le prier ? »
Andrew Crane- Inspecteur un peu trop curieux
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Re: As cold as marble [Andrew Crane]
Amelia Dim 12 Juil - 22:45
Amelia observait l’Inspecteur, non sans une certaine curiosité. Il semblait en proie à un conflit intérieur puissant, comme s’il ne savait pas quelle voie suivre. Peut-être était-ce pour cela que la première fois qu’elle l’avait vu, il sortait péniblement de la Brume. De plus, il ne semblait pas réellement comprendre ce qu’elle lui avait dit, bien qu’elle ait utilisé des mots simples et directs.
Elle l’avait amené là où il souhait être, là où il devait se rendre mais il ne semblait plus guère intéressé par la tombe de Lord Delight. Il semblait intéressé par elle, ce qui était plutôt surprenant. Rares étaient les gens qui prenaient le temps de s’arrêter sur sa personne et de la détailler comme il était en train de le faire à cet instant. Elle pensa un bref instant qu’elle aurait du se sentir gênée mais ce n’était pas le cas.
« Oui, nous sommes sur la tombe de Lord Delight. »
Cette voix, calme, presque apaisante, à peine plus haute qu’un murmure. Elle le fixait sans ciller, une aura à la fois enfantine et curieusement adulte émanant de cette jeune personne. Les bras toujours croisés elle songea un instant à la méfiance dont il semblait empli et elle chercha en vain à comprendre pourquoi. Puis ses propos, un peu secs, qui montraient la tension qui le caractérisait en cet instant.
« Des règles ? Je ne pense pas que l’on puisse appeler cela des règles. Ce n’est pas une question de croyance non plus, je dirais plutôt une question de peur. Les gens ont peur de la mort, voilà pourquoi ils la vénèrent tellement. Mais ils préfèrent la vénérer la journée, au cas où. La croyance, la vraie, est quelque chose de bien plus profond que peu de gens semblent capable d’atteindre. Vos paroles ne me choquent pas, elles démontrent votre absence de Foi. L’avez-vous réellement perdue ? Ou ne l’avez-vous jamais vraiment eue ? »
Tout en prononçant ces paroles, la jeune femme réfléchissait à la portée de ses mots. Elle n’avait jamais eu la Foi, il faut dire qu’elle ne s’était jamais posé de questions à ce sujet. Pour elle, les choses étaient tout simplement. Il y avait un but à tout, chaque chose avait sa fonction, une utilité précise, mais elle avait du mal à concevoir qu’un seul créateur ait été capable de faire tout cela.
Le ton de l’Inspecteur changea soudainement. La méfiance laissa place à une certaine curiosité dans sa voix et elle ne put s’empêcher de sourire.
« Mère n’aime pas vraiment me savoir dehors en pleine nuit, surtout dans les rues de Londres. Elle me dit souvent qu’il y a des gens dont je dois me méfier et à qui je ne dois pas adresser la parole. Mais elle sait également que je ne supporterais pas de rester enfermée alors qu’il fait nuit. Elle m’aime et elle tient à ce que je sois heureuse. Alors elle me laisse sortir mais elle tient à savoir où je vais. De plus, je lui dis toujours quand je pars et quand je rentre, je sais qu’elle n’aime pas rester sans nouvelles et qu’elle s’inquiète pour moi. »
Elle laissa alors planer quelques instants de silence tandis qu’elle réfléchissait à ses questions.
« Mère m’a adoptée il y a plus de dix ans. J’étais seule, malheureuse, j’errais dans les rues et elle m’a tendu les bras. Elle m’a entouré d’amour et de tendresse depuis ce jour. Elle a toujours été là pour moi, bien plus que mes parents véritables. »
Ses mots étaient prononcés clairement et une certaine candeur émanait de sa personne. Aucune malice, aucun faux semblant dans ce qu’elle disait. Elle rayonnait d’amour pour Lady Delight, ses yeux brillants semblaient dévoiler bien plus que les simples paroles qu’elle avait prononcées. Et elle se fit soudainement plus hésitante, non pas par peur de ce qu’elle pourrait dire mais parce qu’elle ne semblait pas vraiment sure de ses propos.
« J’ai… un certain nombre de frères et sœurs. Certains sont ici à Londres, d’autres ailleurs dans le monde, ils ont passé du temps près d’elle et volent maintenant de leurs propres ailes. Mère a suffisamment d’amour pour nous tous et je suis sure qu’elle en aura pour d’autres encore. »
A l’évocation de Lord Delight, son regard se fit plus songeur et elle tourna les yeux en direction de la tombe.
« Oh… je l’ai à peine connu… Mère et lui étaient très amoureux. Elle a été très triste quand il est mort. Elle est toujours triste d’ailleurs je pense, même si elle essaie de ne pas trop le montrer. »
Elle poussa un soupir à peine audible, l’espace d’un instant la tristesse incarnée. Elle n’aimait pas voir Mère malheureuse et à chaque fois que quelqu’un venait lui parler de Lord Delight elle semblait emplie d’un chagrin inconsolable.
« Et pourquoi tant de curiosité à notre égard Monsieur l’Inspecteur ? Que cherchez-vous à cette heure indue dans ce lieu peu propice aux rencontres habituelles ?»
Elle le regardait, sans animosité, même si elle n’avait toujours pas décroisé les bras.
« Je ne prie pas. Et vous ? »
Elle l’avait amené là où il souhait être, là où il devait se rendre mais il ne semblait plus guère intéressé par la tombe de Lord Delight. Il semblait intéressé par elle, ce qui était plutôt surprenant. Rares étaient les gens qui prenaient le temps de s’arrêter sur sa personne et de la détailler comme il était en train de le faire à cet instant. Elle pensa un bref instant qu’elle aurait du se sentir gênée mais ce n’était pas le cas.
« Oui, nous sommes sur la tombe de Lord Delight. »
Cette voix, calme, presque apaisante, à peine plus haute qu’un murmure. Elle le fixait sans ciller, une aura à la fois enfantine et curieusement adulte émanant de cette jeune personne. Les bras toujours croisés elle songea un instant à la méfiance dont il semblait empli et elle chercha en vain à comprendre pourquoi. Puis ses propos, un peu secs, qui montraient la tension qui le caractérisait en cet instant.
« Des règles ? Je ne pense pas que l’on puisse appeler cela des règles. Ce n’est pas une question de croyance non plus, je dirais plutôt une question de peur. Les gens ont peur de la mort, voilà pourquoi ils la vénèrent tellement. Mais ils préfèrent la vénérer la journée, au cas où. La croyance, la vraie, est quelque chose de bien plus profond que peu de gens semblent capable d’atteindre. Vos paroles ne me choquent pas, elles démontrent votre absence de Foi. L’avez-vous réellement perdue ? Ou ne l’avez-vous jamais vraiment eue ? »
Tout en prononçant ces paroles, la jeune femme réfléchissait à la portée de ses mots. Elle n’avait jamais eu la Foi, il faut dire qu’elle ne s’était jamais posé de questions à ce sujet. Pour elle, les choses étaient tout simplement. Il y avait un but à tout, chaque chose avait sa fonction, une utilité précise, mais elle avait du mal à concevoir qu’un seul créateur ait été capable de faire tout cela.
Le ton de l’Inspecteur changea soudainement. La méfiance laissa place à une certaine curiosité dans sa voix et elle ne put s’empêcher de sourire.
« Mère n’aime pas vraiment me savoir dehors en pleine nuit, surtout dans les rues de Londres. Elle me dit souvent qu’il y a des gens dont je dois me méfier et à qui je ne dois pas adresser la parole. Mais elle sait également que je ne supporterais pas de rester enfermée alors qu’il fait nuit. Elle m’aime et elle tient à ce que je sois heureuse. Alors elle me laisse sortir mais elle tient à savoir où je vais. De plus, je lui dis toujours quand je pars et quand je rentre, je sais qu’elle n’aime pas rester sans nouvelles et qu’elle s’inquiète pour moi. »
Elle laissa alors planer quelques instants de silence tandis qu’elle réfléchissait à ses questions.
« Mère m’a adoptée il y a plus de dix ans. J’étais seule, malheureuse, j’errais dans les rues et elle m’a tendu les bras. Elle m’a entouré d’amour et de tendresse depuis ce jour. Elle a toujours été là pour moi, bien plus que mes parents véritables. »
Ses mots étaient prononcés clairement et une certaine candeur émanait de sa personne. Aucune malice, aucun faux semblant dans ce qu’elle disait. Elle rayonnait d’amour pour Lady Delight, ses yeux brillants semblaient dévoiler bien plus que les simples paroles qu’elle avait prononcées. Et elle se fit soudainement plus hésitante, non pas par peur de ce qu’elle pourrait dire mais parce qu’elle ne semblait pas vraiment sure de ses propos.
« J’ai… un certain nombre de frères et sœurs. Certains sont ici à Londres, d’autres ailleurs dans le monde, ils ont passé du temps près d’elle et volent maintenant de leurs propres ailes. Mère a suffisamment d’amour pour nous tous et je suis sure qu’elle en aura pour d’autres encore. »
A l’évocation de Lord Delight, son regard se fit plus songeur et elle tourna les yeux en direction de la tombe.
« Oh… je l’ai à peine connu… Mère et lui étaient très amoureux. Elle a été très triste quand il est mort. Elle est toujours triste d’ailleurs je pense, même si elle essaie de ne pas trop le montrer. »
Elle poussa un soupir à peine audible, l’espace d’un instant la tristesse incarnée. Elle n’aimait pas voir Mère malheureuse et à chaque fois que quelqu’un venait lui parler de Lord Delight elle semblait emplie d’un chagrin inconsolable.
« Et pourquoi tant de curiosité à notre égard Monsieur l’Inspecteur ? Que cherchez-vous à cette heure indue dans ce lieu peu propice aux rencontres habituelles ?»
Elle le regardait, sans animosité, même si elle n’avait toujours pas décroisé les bras.
« Je ne prie pas. Et vous ? »
Amelia- Little Bird
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Re: As cold as marble [Andrew Crane]
Andrew Crane Sam 18 Juil - 16:34
L’étrangeté les baignait, les entourait tout deux de ce parfum capiteux. Si l’inspecteur tirait ce côté singulier de son physique maladif, des ses manies critiquées et de ses goûts pour la raison, l’enfant, quant à elle, avait hérité du côté bizarre de sa mère. Etait-ce l’un de ses traits qui sont propres aux parents et que l’on retrouve dans leur descendance, non cette bête ressemblance physique mais ce petit quelque chose de différent qui nous faire croire en une même famille ?
« Mon père était un … Peu importe, cela ne vous regarde pas. Mes histoires de famille ne concernent que moi ainsi que mes croyances. Mais non, je n’ai plus la foi, je crois en la vérité et la raison, aux causes et aux conséquences, aux forces et à leurs effets. Je ne peux me bercer d’illusions et la preuve en est que bien trop souvent, l’on nous rapport des crimes d’origine douteuses qui ne sont nullement l’œuvre d’entités supérieures mais tout simplement de malades et autres détraqués, des hommes faits de chair et de sang, tout comme vous et moi, Miss Amelia. »
Pause légère dans l’embrasement de son discours, Andrew s’évertua à poursuivre avec la même fougue et le même point d’honneur à clouer le bec à cet enfant.
« Lady Delight est bien… «imprudente » pour vous laisser sortir à pareille heure. Croyez vous Mademoiselle qu’il n’y ait que de jolies rencontres ? Aucunement. Vous devriez vous montrer plus méfiante et sortir accompagner. D’ailleurs …l’avez-vous prévenu de votre escapade pour ce soir ? »
Sa figure avait revêtu cet aspect d’apparat, ce sérieux affligeant et hautain. Et sa voix fut en parfaite adéquation avec les expressions sévères de son visage, le ton était pareil à une démonstration, l’une de ces sciences odieuses, ces chercheuses de raison. Devait-elle se sentir fautive ? Désir de l’impressionner, de lui faire peur peut-être, malgré tout ses efforts pour lui montrer cette face rassurante, cette posture pleinement confiante, quelques craintes dues au cadre de leur rencontre le faisait hésitait. Et le hululement d’une chouette ou des bruits les plus suspects le faisaient bondir et jetaient des regards à droite puis à gauche avant de s’exclamer un « Vous avez entendu ? » ou « Ce n’est rien, ne vous en faites pas, je suis là. »
« Quant à moi, je suis à la recherche d’indi…d’informations ! Oui, parfaitement d’informations. Je vous présente mes condoléances pour le décès de votre beau-père. Sachez que celui-ci avait quelques ennemis et que…Voilà, la raison de ma venue en ces lieux. »
La spontanéité de la demande le désarçonna et l’inspecteur Crane se mordit la langue face à son emportement. Son succès avait été d’éviter le pire et de tout révéler sur la fâcheuse besogne qu’il désirait entreprendre. Sans même faire plus de cérémonie sur l’accident pour l’occulter à grande hâte, il chercha à clore la discussion et après avoir prononcé des palabres un peu plus fermes que d’autres, il singea la posture de l’enfant, croisant ses bras.
« Mais tout ceci est encore confidentiel et ce ne sont que mes réflexions, mademoiselle Amélia. Je me trompe sûrement pour votre beau-père Arthur Delight. »
Détournement de nouveau pour revenir encore et toujours à elle…
« Vous m’avez dit avoir été adoptée il y a dix ans…par Madame Delight ? Que sont devenus vos parents ? L’avez-vous connu à Venise ? »
Et, dans la tête de l’enquêteur, une brusque question surgissait sur l’âge de la sulfureuse.
« Quel âge, avez-vous Amelia, si je puis me permettre ? »
Eludant par la même la question de l’oisillon…
« Mon père était un … Peu importe, cela ne vous regarde pas. Mes histoires de famille ne concernent que moi ainsi que mes croyances. Mais non, je n’ai plus la foi, je crois en la vérité et la raison, aux causes et aux conséquences, aux forces et à leurs effets. Je ne peux me bercer d’illusions et la preuve en est que bien trop souvent, l’on nous rapport des crimes d’origine douteuses qui ne sont nullement l’œuvre d’entités supérieures mais tout simplement de malades et autres détraqués, des hommes faits de chair et de sang, tout comme vous et moi, Miss Amelia. »
Pause légère dans l’embrasement de son discours, Andrew s’évertua à poursuivre avec la même fougue et le même point d’honneur à clouer le bec à cet enfant.
« Lady Delight est bien… «imprudente » pour vous laisser sortir à pareille heure. Croyez vous Mademoiselle qu’il n’y ait que de jolies rencontres ? Aucunement. Vous devriez vous montrer plus méfiante et sortir accompagner. D’ailleurs …l’avez-vous prévenu de votre escapade pour ce soir ? »
Sa figure avait revêtu cet aspect d’apparat, ce sérieux affligeant et hautain. Et sa voix fut en parfaite adéquation avec les expressions sévères de son visage, le ton était pareil à une démonstration, l’une de ces sciences odieuses, ces chercheuses de raison. Devait-elle se sentir fautive ? Désir de l’impressionner, de lui faire peur peut-être, malgré tout ses efforts pour lui montrer cette face rassurante, cette posture pleinement confiante, quelques craintes dues au cadre de leur rencontre le faisait hésitait. Et le hululement d’une chouette ou des bruits les plus suspects le faisaient bondir et jetaient des regards à droite puis à gauche avant de s’exclamer un « Vous avez entendu ? » ou « Ce n’est rien, ne vous en faites pas, je suis là. »
« Quant à moi, je suis à la recherche d’indi…d’informations ! Oui, parfaitement d’informations. Je vous présente mes condoléances pour le décès de votre beau-père. Sachez que celui-ci avait quelques ennemis et que…Voilà, la raison de ma venue en ces lieux. »
La spontanéité de la demande le désarçonna et l’inspecteur Crane se mordit la langue face à son emportement. Son succès avait été d’éviter le pire et de tout révéler sur la fâcheuse besogne qu’il désirait entreprendre. Sans même faire plus de cérémonie sur l’accident pour l’occulter à grande hâte, il chercha à clore la discussion et après avoir prononcé des palabres un peu plus fermes que d’autres, il singea la posture de l’enfant, croisant ses bras.
« Mais tout ceci est encore confidentiel et ce ne sont que mes réflexions, mademoiselle Amélia. Je me trompe sûrement pour votre beau-père Arthur Delight. »
Détournement de nouveau pour revenir encore et toujours à elle…
« Vous m’avez dit avoir été adoptée il y a dix ans…par Madame Delight ? Que sont devenus vos parents ? L’avez-vous connu à Venise ? »
Et, dans la tête de l’enquêteur, une brusque question surgissait sur l’âge de la sulfureuse.
« Quel âge, avez-vous Amelia, si je puis me permettre ? »
Eludant par la même la question de l’oisillon…
Andrew Crane- Inspecteur un peu trop curieux
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Re: As cold as marble [Andrew Crane]
Amelia Jeu 23 Juil - 1:22
L’Oisillon observait l’Inspecteur, la tête légèrement penchée sur le coté, comme pour mieux se concentrer. S’il semblait gêné par cette situation pour le moins incongrue et par certains cotés plutôt pesante, la jeune femme quant à elle semblait tout à son aise, aussi bien dans l’obscurité qu’au cœur même d’un lieu où les morts reposaient et où personne ne se devait de troubler la quiétude.
Un léger sourire se dessina sur son visage tandis qu’elle le voyait s’enflammer, s’embraser de l’intérieur en parlant de sa famille et surtout de son père. Sa voix, si basse, si douce, semblait presque inadaptée en réponse à son discours plein de fougue et d’énergie.
« Bien sur que cela ne me regarde pas. Mais vous me posez des questions qui semblent pour le moins personnelles, sans aucune réelle justification. Je pourrais vous répondre la même chose, que cela ne regarde que moi et que vous n’avez rien à faire auprès de la tombe de quelqu’un qui, au final, n’est qu’un parfait inconnu pour vous Monsieur. Mais j’ai été bien élevée et quand on me pose une question, aussi incongrue soit-elle, j’y réponds de mon mieux. Et il me semble bien naturel qu’à mon tour je fasse preuve de curiosité à votre égard.
Après tout, vous aussi vous êtes dans un endroit étrange à une heure indue. Et surtout cela se voit que vous n’êtes pas un… un oiseau de nuit. Vous ne semblez guère accoutumé à sortir lorsque l’astre qui illumine vos journées n’est plus là, lorsque cette belle dame blanche brille entourée d’étoiles. »
Face à son air hautain et suffisant, son visage se fit, par opposition, plus souriant, plus doux. Elle semblait fragile, frêle et appelée à être protégée mais nullement impressionnée par ce qui lui semblait être une fanfaronnade de l’Inspecteur destinée à lui-même plus qu’à la jeune femme.
« Mère m’exhorte le plus souvent possible à la prudence. Elle n’aime pas me savoir seule comme je vous l’ai déjà dit, mais elle n’aime également pas me savoir malheureuse. Elle ne sait pas exactement où je suis ce soir, ne sachant pas moi-même où mes pas allaient me porter en cette belle nuit. Les rencontres ne sont peut-être pas toutes belles, mais je trouve que cette fois-ci, cela aurait pu être bien pire vous ne croyez pas ? »
Sans attendre réellement de réponse, elle ferma les yeux un instant, savourant les bruits de la nuit qui l’entouraient. Elle reconnaissait chaque son, chaque mouvement, elle était bien plus à son aise que l’Inspecteur et pouvait distinguer tout ce qui l’entourait les yeux fermés, sans même fournir le plus petit effort. A la différence de l’homme en face d’elle, elle était dans son univers, c’était son heure. Elle ouvrit les yeux quelques instants plus tard et, observant la posture de l’Inspecteur, décroisa les bras avec un sourire amusé.
« Je vous remercie de vos condoléances. Je regrette de ne pas avoir pu le connaître plus longuement. Surtout quand je sais à quel point Mère tenait à lui. Ce devait être… c’était… quelqu’un de vraiment bien et qui avait assez de place pour nous tous, sans hésitation aucune. J’ai bien du mal à croire qu’il ait pu avoir des ennemis. Un homme tel que lui… »
Elle plissa alors des yeux, comme pour essayer de percer dans l’esprit de l’Inspecteur. Il semblait de plus en plus agité et elle n’arrivait pas à comprendre pour quel motif.
« Je ne comprends pas vraiment comment vous pensez trouver des informations à propos de cet homme admirable dans un lieu tel que celui-ci, là où toute forme de vie a été abandonnée. Vous pensez que son esprit allait vous attendre au dessus de sa tombe et vous raconter tout ce que vous vouliez savoir ? »
Son ton était amusé mais elle avait posé la question avec un certain sérieux, comme si elle attendait réellement une réponse. A ses questions brusques à propos de son passé, son sourire s’effaça quelque peu mais elle continua de sa voix douce.
« Mes parents m’ont abandonnée, comment voulez-vous que je sache ce qu’ils sont devenus ? Mère les a remplacés, m’a entourée de l’affection dont j’avais besoin, je n’ai pas besoin de plus, vous n’êtes pas d’accord ? »
Elle fixa alors l’Inspecteur dans les yeux sans rien dire quelques secondes, une lueur indéfinissable brillant dans ses yeux trop grands.
« On ne vous a jamais dit qu’il était inconvenant de demander l’âge d’une demoiselle Monsieur l’Inspecteur ? Mais… je vous répondrais si vous me donnez votre âge également, je trouverais ça plus juste que nous soyons sur un pied d’égalité. »
Ses mains fines voletaient autour d’elle tandis qu’elle parlait, comme pour accentuer ses mots, tandis qu’elle continuait de sourire.
Un léger sourire se dessina sur son visage tandis qu’elle le voyait s’enflammer, s’embraser de l’intérieur en parlant de sa famille et surtout de son père. Sa voix, si basse, si douce, semblait presque inadaptée en réponse à son discours plein de fougue et d’énergie.
« Bien sur que cela ne me regarde pas. Mais vous me posez des questions qui semblent pour le moins personnelles, sans aucune réelle justification. Je pourrais vous répondre la même chose, que cela ne regarde que moi et que vous n’avez rien à faire auprès de la tombe de quelqu’un qui, au final, n’est qu’un parfait inconnu pour vous Monsieur. Mais j’ai été bien élevée et quand on me pose une question, aussi incongrue soit-elle, j’y réponds de mon mieux. Et il me semble bien naturel qu’à mon tour je fasse preuve de curiosité à votre égard.
Après tout, vous aussi vous êtes dans un endroit étrange à une heure indue. Et surtout cela se voit que vous n’êtes pas un… un oiseau de nuit. Vous ne semblez guère accoutumé à sortir lorsque l’astre qui illumine vos journées n’est plus là, lorsque cette belle dame blanche brille entourée d’étoiles. »
Face à son air hautain et suffisant, son visage se fit, par opposition, plus souriant, plus doux. Elle semblait fragile, frêle et appelée à être protégée mais nullement impressionnée par ce qui lui semblait être une fanfaronnade de l’Inspecteur destinée à lui-même plus qu’à la jeune femme.
« Mère m’exhorte le plus souvent possible à la prudence. Elle n’aime pas me savoir seule comme je vous l’ai déjà dit, mais elle n’aime également pas me savoir malheureuse. Elle ne sait pas exactement où je suis ce soir, ne sachant pas moi-même où mes pas allaient me porter en cette belle nuit. Les rencontres ne sont peut-être pas toutes belles, mais je trouve que cette fois-ci, cela aurait pu être bien pire vous ne croyez pas ? »
Sans attendre réellement de réponse, elle ferma les yeux un instant, savourant les bruits de la nuit qui l’entouraient. Elle reconnaissait chaque son, chaque mouvement, elle était bien plus à son aise que l’Inspecteur et pouvait distinguer tout ce qui l’entourait les yeux fermés, sans même fournir le plus petit effort. A la différence de l’homme en face d’elle, elle était dans son univers, c’était son heure. Elle ouvrit les yeux quelques instants plus tard et, observant la posture de l’Inspecteur, décroisa les bras avec un sourire amusé.
« Je vous remercie de vos condoléances. Je regrette de ne pas avoir pu le connaître plus longuement. Surtout quand je sais à quel point Mère tenait à lui. Ce devait être… c’était… quelqu’un de vraiment bien et qui avait assez de place pour nous tous, sans hésitation aucune. J’ai bien du mal à croire qu’il ait pu avoir des ennemis. Un homme tel que lui… »
Elle plissa alors des yeux, comme pour essayer de percer dans l’esprit de l’Inspecteur. Il semblait de plus en plus agité et elle n’arrivait pas à comprendre pour quel motif.
« Je ne comprends pas vraiment comment vous pensez trouver des informations à propos de cet homme admirable dans un lieu tel que celui-ci, là où toute forme de vie a été abandonnée. Vous pensez que son esprit allait vous attendre au dessus de sa tombe et vous raconter tout ce que vous vouliez savoir ? »
Son ton était amusé mais elle avait posé la question avec un certain sérieux, comme si elle attendait réellement une réponse. A ses questions brusques à propos de son passé, son sourire s’effaça quelque peu mais elle continua de sa voix douce.
« Mes parents m’ont abandonnée, comment voulez-vous que je sache ce qu’ils sont devenus ? Mère les a remplacés, m’a entourée de l’affection dont j’avais besoin, je n’ai pas besoin de plus, vous n’êtes pas d’accord ? »
Elle fixa alors l’Inspecteur dans les yeux sans rien dire quelques secondes, une lueur indéfinissable brillant dans ses yeux trop grands.
« On ne vous a jamais dit qu’il était inconvenant de demander l’âge d’une demoiselle Monsieur l’Inspecteur ? Mais… je vous répondrais si vous me donnez votre âge également, je trouverais ça plus juste que nous soyons sur un pied d’égalité. »
Ses mains fines voletaient autour d’elle tandis qu’elle parlait, comme pour accentuer ses mots, tandis qu’elle continuait de sourire.
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Re: As cold as marble [Andrew Crane]
Andrew Crane Dim 9 Aoû - 15:31
L’étrange et l’irréel gagnaient en intensité, les couvrant d’un voile léger, les isolant de ce sinistre cimetière. Ce n’était ni la toile arachnéenne, ni le douillet cocon que représentait cette prison, c’était quelque chose de tout autre. Les murs invisibles de cette bâtisse semblaient avoir été établis par la jeune enfant, les aurait-elle dressés à la façon des mimes en agitant ses fines menottes dans une douce parade ? Pour garder prise avec la réalité, pour ne point se dérober à notre monde, le brave et courageux inspecteur ne se laissait guère démonter par les réponses de l’une des sucreries de la veuve Delight.
« Qui vous dit… que… je ne suis pas un oiseau de nuit ?! Sachez que pour votre gouverne… J’ai parfaitement l’habitude du terrain et des patrouilles de nuit, je ne vous raconterai point ces histories par égard pour votre jeune personne et votre mère de peur vous faire frémir. Et, ce n’est pas à la première fois que je me rends dans un cimetière à pareille heure ! »
Les fanfaronneries avaient été froidement proclamés, soupçon d’irritation vis-à-vis des remarques d’Amélia qui ne s’en laissait pas conter. Le masque de glace laissa transparaitre son mécontentement par l’arquement sec et sévère d’un sourcil dédaigneux alors que ses éclipses ne quittaient des yeux les prunelles plus claires de la protégée de la vamp. Les pupilles d’encre noire se séparèrent finalement de celles de Mademoiselle Amélia, rompant cet échange.
« Mademoiselle, je n’attends guère de fantômes ou même de goules. Contrairement à ce que vous pensez le croire, les lieux les plus insolites peuvent regorger d’indices, il suffit d’appliquer des méthodes constructives et scientifiques pour y dénicher des faits faisant loi. »
Son visage avait beau être de marbre, elle le fissurait à reprise sous le coup des différentes surprises qu’elle lui infligeait, cherchant à toujours le titiller.
« Je ne sais si Lady Delight peut réellement remplacer vos parents mais vous avez l’air de l’aimer et elle semble vous rendre cette affection, à priori. Je m’excuse de vous avoir froissé et il est vrai que ma demande sur votre âge est une requête bien maladroite. Je vous prie donc de l’oublier. »
Retrait de quelques pas de la jeune enfant jusqu’à buter tout contre le mausolée en l’honneur du défunt. Un léger effroi le gagna et celui-ci redoubla lorsqu’il se redressa et s’aperçut que dans la paume de sa main une araignée avait élu domicile. Andrew ne retint pas un sursaut et agita violement la main pour faire disparaitre ce monstre, heureusement pour lui, la présence d’Amélia lui évita de s’écrier et de s’agiter plus que de raison. Reprenant son souffle face à tant d’émotions, il s’exclama…
«Il se fait tard ! Permettez-moi de vous raccompagner. »
« Qui vous dit… que… je ne suis pas un oiseau de nuit ?! Sachez que pour votre gouverne… J’ai parfaitement l’habitude du terrain et des patrouilles de nuit, je ne vous raconterai point ces histories par égard pour votre jeune personne et votre mère de peur vous faire frémir. Et, ce n’est pas à la première fois que je me rends dans un cimetière à pareille heure ! »
Les fanfaronneries avaient été froidement proclamés, soupçon d’irritation vis-à-vis des remarques d’Amélia qui ne s’en laissait pas conter. Le masque de glace laissa transparaitre son mécontentement par l’arquement sec et sévère d’un sourcil dédaigneux alors que ses éclipses ne quittaient des yeux les prunelles plus claires de la protégée de la vamp. Les pupilles d’encre noire se séparèrent finalement de celles de Mademoiselle Amélia, rompant cet échange.
« Mademoiselle, je n’attends guère de fantômes ou même de goules. Contrairement à ce que vous pensez le croire, les lieux les plus insolites peuvent regorger d’indices, il suffit d’appliquer des méthodes constructives et scientifiques pour y dénicher des faits faisant loi. »
Son visage avait beau être de marbre, elle le fissurait à reprise sous le coup des différentes surprises qu’elle lui infligeait, cherchant à toujours le titiller.
« Je ne sais si Lady Delight peut réellement remplacer vos parents mais vous avez l’air de l’aimer et elle semble vous rendre cette affection, à priori. Je m’excuse de vous avoir froissé et il est vrai que ma demande sur votre âge est une requête bien maladroite. Je vous prie donc de l’oublier. »
Retrait de quelques pas de la jeune enfant jusqu’à buter tout contre le mausolée en l’honneur du défunt. Un léger effroi le gagna et celui-ci redoubla lorsqu’il se redressa et s’aperçut que dans la paume de sa main une araignée avait élu domicile. Andrew ne retint pas un sursaut et agita violement la main pour faire disparaitre ce monstre, heureusement pour lui, la présence d’Amélia lui évita de s’écrier et de s’agiter plus que de raison. Reprenant son souffle face à tant d’émotions, il s’exclama…
«Il se fait tard ! Permettez-moi de vous raccompagner. »
Andrew Crane- Inspecteur un peu trop curieux
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Re: As cold as marble [Andrew Crane]
Amelia Jeu 13 Aoû - 23:52
La Brume les entourait de toutes parts, Amelia pouvait la sentir, son épiderme, sensibilisé par l’absence de soleil, ressentait chaque variation de température avec plus d’acuité qu’une personne ordinaire. Mais alors que l’Inspecteur semblait de plus en plus mal à l’aise, la jeune femme, elle, se sentirait en sécurité au milieu de ce cocon. Comme si la Brume était venue pour la protéger, l’entourer, éviter qu’elle courre un risque quelconque. Elle ferma les yeux un instant, comme savourant cette petite découverte et un franc sourire vint illuminer ses traits.
Elle semblait avoir complètement oublié la présence d’Andrew tandis qu’elle tendait les bras dans le vide, essayant de palper l’air qui les entourait. Quand elle rouvrit les yeux son sourire s’estompa et elle le fixa de nouveau sans animosité. Même si ses répliques n’apportaient guère de réponse à ses questions, elle aimait à l’écouter parler, elle le trouvait intéressant.
Hochant la tête face aux véhéments propos de l’Inspecteur relatifs à son aisance au milieu de la nuit, la jeune femme lui répondit dans un murmure.
« Je ne voulais pas vous offenser Monsieur l’Inspecteur. Je me contentais d’effectuer un constat qui, malgré votre réponse pleine de fougue, reste la même. Vous semblez plus à votre aise lorsqu’il s’agit d’effectuer votre… travail lorsque le soleil a fait son apparition. Mais puisque vous semblez avoir opéré plus d’une fois de nuit, je ne me prononcerais plus à ce sujet. Et je vous remercie de votre égard quant à ma sensibilité, je suis sure que c’est un geste que Mère appréciera à sa juste valeur. »
Face au masque de froideur de l’Inspecteur se tenait un visage ouvert, amusé, visiblement vide de toute crainte à son égard. Elle haussa néanmoins les épaules quand il détourna son regard, tout en continuant de le regarder avec attention.
« Vous n’attendez pas de fantômes ? Soit. Mais ma curiosité me pousse à vous demander quel genre de… preuve scientifique vous comptez trouver dans un endroit pareil, même si je pense que vous ne me répondrez pas. Je ne suis qu’une petite fille et vous un Inspecteur de la police londonienne n’est ce pas ? »
Sa question, non dénuée d’une pointe d’ironie, ne semblait pas réellement attendre de réponse. Tout comme elle se contenta de répondre par un sourire lorsqu’il parla de nouveau de Mère et de l’affection, de l’amour même, qu’elle lui portait.
Elle arqua un sourire, un peu étonnée devant les mimiques de l’Inspecteur, n’ayant pas aperçu la moindre araignée sur sa main. Il semblait soudainement agité, sans raison apparente. Un fantôme peut-être. Cette pensée l’amusa sans pour autant qu’elle prit la peine de la formuler à haute voix.
A sa question elle haussa de nouveau les épaules.
« Il est encore très tôt pourtant encore Monsieur l’Inspecteur. Mais si vous le désirez, vous pouvez m’escorter jusqu’au manoir. Vous connaissez le chemin non ? »
Elle semblait avoir complètement oublié la présence d’Andrew tandis qu’elle tendait les bras dans le vide, essayant de palper l’air qui les entourait. Quand elle rouvrit les yeux son sourire s’estompa et elle le fixa de nouveau sans animosité. Même si ses répliques n’apportaient guère de réponse à ses questions, elle aimait à l’écouter parler, elle le trouvait intéressant.
Hochant la tête face aux véhéments propos de l’Inspecteur relatifs à son aisance au milieu de la nuit, la jeune femme lui répondit dans un murmure.
« Je ne voulais pas vous offenser Monsieur l’Inspecteur. Je me contentais d’effectuer un constat qui, malgré votre réponse pleine de fougue, reste la même. Vous semblez plus à votre aise lorsqu’il s’agit d’effectuer votre… travail lorsque le soleil a fait son apparition. Mais puisque vous semblez avoir opéré plus d’une fois de nuit, je ne me prononcerais plus à ce sujet. Et je vous remercie de votre égard quant à ma sensibilité, je suis sure que c’est un geste que Mère appréciera à sa juste valeur. »
Face au masque de froideur de l’Inspecteur se tenait un visage ouvert, amusé, visiblement vide de toute crainte à son égard. Elle haussa néanmoins les épaules quand il détourna son regard, tout en continuant de le regarder avec attention.
« Vous n’attendez pas de fantômes ? Soit. Mais ma curiosité me pousse à vous demander quel genre de… preuve scientifique vous comptez trouver dans un endroit pareil, même si je pense que vous ne me répondrez pas. Je ne suis qu’une petite fille et vous un Inspecteur de la police londonienne n’est ce pas ? »
Sa question, non dénuée d’une pointe d’ironie, ne semblait pas réellement attendre de réponse. Tout comme elle se contenta de répondre par un sourire lorsqu’il parla de nouveau de Mère et de l’affection, de l’amour même, qu’elle lui portait.
Elle arqua un sourire, un peu étonnée devant les mimiques de l’Inspecteur, n’ayant pas aperçu la moindre araignée sur sa main. Il semblait soudainement agité, sans raison apparente. Un fantôme peut-être. Cette pensée l’amusa sans pour autant qu’elle prit la peine de la formuler à haute voix.
A sa question elle haussa de nouveau les épaules.
« Il est encore très tôt pourtant encore Monsieur l’Inspecteur. Mais si vous le désirez, vous pouvez m’escorter jusqu’au manoir. Vous connaissez le chemin non ? »
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Re: As cold as marble [Andrew Crane]
Andrew Crane Mar 15 Sep - 5:27
Etrange était l’oisillon, oscillant entre cette apparence détestable de fragilité qui inoculait un penchant favorable à son égard et sa fâcheuse tendance à piailler et à contredire l’honorable représentant des forces de l’Ordre. Car, nul doute, qu’elle avait affaire à un homme des plus honorables, n’était-il pas un membre éminent de Scotland Yard, un défenseur émérite de la Justice ?
La présence d’Amélia était à la fois la réponse à milles et une curiosité qui avaient germé dans son esprit fertile et celui de son supérieur Henry Fisher, et, demeurait malgré tout une gêne pour l’enquêteur qui ne pouvait appliquer ses méthodes d’investigation et profaner caveau et sépulture, raison première de sa venue dans ces lieux de nuit…
Les lèvres minces marquèrent leur mécontentement en demeurant dans leur effroyable immobilisme ; quant à ses yeux vifs et noirs, ils dénigrèrent l’enfant de Lady Delight pour lui infliger le plus affreux des dédains ! La scène était à la vérité plus comique qu’autre chose, les grands airs affectés par l’inspecteur Crane étaient d’un ridicule, tout comme ses manières. La frustration était à son comble, son instinct lui avait dicté de se rendre au cimetière sous couvert du manteau de l’obscurité et voilà qu’il devait délaisser sa première besogne et par là-même se justifier envers son supérieur, le facétieux Fisher.
Ce n’est qu’à la proposition de la raccompagner, qu’il daigna prêter l’oreille et touché par un altruisme débordant ou de par l’envie de revoir la veuve noire, il s’exclama avec plus d’enthousiasme.
« Ma foi ! Vous avez raison, Mademoiselle Amélia, il serait mal venu de ne pas vous raccompagner, vous pourriez faire de mauvaises rencontres sur le chemin, je serai donc votre protecteur et vous escorterai jusqu’à votre demeure. »
Ramassant son attirail de détective « scientifique », Andrew lui offrit son bras libre par pure galanterie et crut même bon d’ajouter…
« Vous avez raison, je ne trouverai rien en ces lieux ! Dites…moi… Amélia, vous qui êtes familière de la nuit… Seriez-vous retrouver l’entrée ? Car je crois bien que je suis perdu… »
Un frisson lui parcourut l’échine, non de froid mais de terreur face à la forme des arbres, à cette absence de bruit, à ce silence oppressant qui régnait maintenant. Nulle brise ne venait les troubler, les jeux d’ombres s’étaient stoppés et une effrayante quiétude envahissait l’endroit.
« Dites moi… Amélia.. Hâtons nous… Je ne voudrai que vous..vous…ne rentriez trop tard chez vous… »
La présence d’Amélia était à la fois la réponse à milles et une curiosité qui avaient germé dans son esprit fertile et celui de son supérieur Henry Fisher, et, demeurait malgré tout une gêne pour l’enquêteur qui ne pouvait appliquer ses méthodes d’investigation et profaner caveau et sépulture, raison première de sa venue dans ces lieux de nuit…
Les lèvres minces marquèrent leur mécontentement en demeurant dans leur effroyable immobilisme ; quant à ses yeux vifs et noirs, ils dénigrèrent l’enfant de Lady Delight pour lui infliger le plus affreux des dédains ! La scène était à la vérité plus comique qu’autre chose, les grands airs affectés par l’inspecteur Crane étaient d’un ridicule, tout comme ses manières. La frustration était à son comble, son instinct lui avait dicté de se rendre au cimetière sous couvert du manteau de l’obscurité et voilà qu’il devait délaisser sa première besogne et par là-même se justifier envers son supérieur, le facétieux Fisher.
Ce n’est qu’à la proposition de la raccompagner, qu’il daigna prêter l’oreille et touché par un altruisme débordant ou de par l’envie de revoir la veuve noire, il s’exclama avec plus d’enthousiasme.
« Ma foi ! Vous avez raison, Mademoiselle Amélia, il serait mal venu de ne pas vous raccompagner, vous pourriez faire de mauvaises rencontres sur le chemin, je serai donc votre protecteur et vous escorterai jusqu’à votre demeure. »
Ramassant son attirail de détective « scientifique », Andrew lui offrit son bras libre par pure galanterie et crut même bon d’ajouter…
« Vous avez raison, je ne trouverai rien en ces lieux ! Dites…moi… Amélia, vous qui êtes familière de la nuit… Seriez-vous retrouver l’entrée ? Car je crois bien que je suis perdu… »
Un frisson lui parcourut l’échine, non de froid mais de terreur face à la forme des arbres, à cette absence de bruit, à ce silence oppressant qui régnait maintenant. Nulle brise ne venait les troubler, les jeux d’ombres s’étaient stoppés et une effrayante quiétude envahissait l’endroit.
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Andrew Crane- Inspecteur un peu trop curieux
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