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Message  Amelia Sam 26 Sep - 22:48

L’Oisillon avait accepté le bras de Monsieur l’Inspecteur et, à défaut d’être raccompagnée au Manoir, l’avait guidé dans les méandres de la brumeuse cité. Elle connaissait chaque pas, chaque dalle menant à son refuge mais elle avait sentit que c’était loin d’être le cas en ce qui concernait Monsieur Crane.

Elle ne s’en était pas moquée, après tout il fallait des oiseaux de jour et des oiseaux de nuit afin de maintenir un certain équilibre dans cet univers. Et loin d’elle l’envie d’être un oiseau de jour et d’aller affronter les rayons du soleil. Elle s’était contentée de le guider, avec discrétion, essayant de lui donner l’impression que c’était lui qui l’aidait à se faufiler dans les rues sombres, agitées par ces promeneurs nocturnes jugés peu fréquentables voire dangereux pour une jeune fille telle qu’Amelia.

Pourtant elle savait quelles rues éviter afin de n’avoir aucun problème et de rentrer sereinement à la maison. Elle n’avait pas jeté un regard à Andrew, sachant pertinemment qu’il devait l’observer, profitant de l’obscurité pour cela. Elle se contentait de repenser à leur rencontre au cimetière et à son attitude plus qu’étrange.

Il était venu chercher des indices, des révélations à propos de Lord Delight. Cela voulait-il dire qu’il ne pensait pas sa mort due à un tragique accident ? Ne croyait-il pas les larmes de Mère sincères quand elle parlait de feu son époux ? Et qui était-il pour se croire capable de juger des circonstances d’un tel drame ?

Elle se rappelait son regard de dédain, sa méfiance à son égard. Comme si une jeune fille comme Amelia pouvait lui porter préjudice.

Cet homme était réellement étrange, mais Amelia sentait qu’il était plus inquiet que dangereux. Après tout s’il devait réellement lui porter préjudice, elle se serait sentie en danger en sa présence. Non pas que l’Oisillon ait une notion du danger réellement développée et applicable dans son quotidien, mais elle se savait protégée par la Brume. Si la situation était risquée, elle lui aurait donné les armes pour se défendre. Elle commençait presque à l'apprécier et se sentait à son aise en sa compagnie, aussi étrange soit-elle.

L’ombre du Manoir se dessinait maintenant, tout près d’eux. Ils franchirent le lourd portail de fer forgé et Amelia ouvrit délicatement la porte, d’une main douce. Bien qu’imposante et vraisemblablement lourde, elle ne présenta aucune difficultés.

Le hall était vide. Il était très tard, ou très tôt peut-être, Amelia n’aurait su le dire. Elle se sentait observée, comme bien souvent lorsqu’elle entrait ici. Mais elle savait qu’il s’agissait d’une protection et non d’une menace.
Se tournant alors en direction de l’Inspecteur, elle esquissa un sourire poli.


« Je crois savoir que vous êtes déjà venu en ces lieux n’est ce pas Monsieur l’Inspecteur ? Etait-ce également pour recueillir des indices, des preuves ou toute autre chose à propos de feu Lord Delight ? Avez-vous déjà appliqué vos… comment dites-vous déjà ? Ah oui… vos méthodes scientifiques au sein de notre demeure ? »

Elle s’était reculée d’un pas, les quelques lumières n’éclairant plus son visage. Elle était chez elle, une ombre dans les ombres et, s’il ne pouvait réellement discerner ses traits, il pouvait entendre son amusement.
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Message  Seleire Ven 2 Oct - 2:10

Un bruit sourd retentit contre les grilles qui entourent le manoir, plus loin dans la rue. Puis un deuxième. Puis un troisième. Qui les fait vibrer comme des cordes tendues. Ca se rapproche. On croirait que quelqu'un s'amuse bien stupidement à jeter une grosse pierre contre le métal. Depuis le perron, on ne distingue pour l'instant qu'une vague ombre, bien plus épaisse du haut que du bas. Et derrière elle, parfois, une traînée plus sombre encore. Comme si des lambeaux du fog la faisaient cruellement rebondir contre le fer forgé.

Puis se distingue un murmure, comme une litanie.

On y est presque, ne pleure pas, s'il te plait, ne pleure pas, surtout, ne pleure pas, ça va aller, je te le promets, ce n'est pas grave, c'est promis.


Il, cette voix est bien celle d'un homme. Qui s'interrompt à chaque fois qu'il se cogne dans la grille. Concentré, un pas, puis un autre, puis encore un pas. Il s'en remettra, il a connu pire. Il..a... connu... pire... Il continue à marmonner entre ses dents, la tête penchée sur ce paquet plus clair qu'il tient dans ses bras.

Ca va aller, c'est promis, tout ira bien, je te le jure, ma puce, mon petit ange, c'est promis, tu seras bien sage. Je reviendrai te chercher vite, très vite. Tu verras...
Pour quelques secondes, impossible de continuer à parler, alors que la douleur irradie de son flanc, sous son bras étroitement serré. Tu verras, tu te plairas ici, c'est sûr, encore plus joli qu'à la maison, tu verras.

Légèrement étouffée dans sa gorge, sa voix n'a rien de paniquée pourtant. Ces mots qu'il répète ne sont pas destinés à se rassurer, non, pas lui, elle. Sa petite puce, comme si elle n'avait pas déjà vu assez d'horreurs dans sa triste petite vie.

Il s'était douté qu'il allait se passer quelque chose quand il s'était enfoncé dans cette ruelle. Il avait posé une main sur la bouche de sa fille, aux aguets, même si sa démarche nonchalante n'avait pas changé d'un poil. Et c'est ce qui lui avait sauvé la vie. Le très léger vrombissement d'une lame qui fend l'air. Bruit qu'il connait si bien. Il n'avait pas pu se jeter tout à fait au sol, Lenis était dans ses bras. Et ça l'avait empêché de se relever assez vite. Et pourtant, il était encore rapide. Lame au clair, une simple dague, il serrait sa fille contre lui, étalait son bras sur elle autant qu'il le pouvait pour lui éviter d'être touchée.

Stupide petits malfrats, trop inquiétés par sa réputation, ils ne s'étaient présentés que l'un après l'autre au début. Cinq en tout. Le premier n'a même pas connu la faveur d'une lame. Tendant bien trop le bras dans un geste beaucoup trop maladroit, Sel' l'a reçu d'un coup de pommeau dans la glotte. Un qui ne lui causerait plus d'ennuis.

Le deuxième, après avoir manqué de peu de toucher Lenis, a pris un violent coup de talon dans la rotule, repoussant l'articulation et la brisant net. Puis alors qu'il était encore en train de tomber, l'assassin a planté sa dague à la jonction du cou et de l'épaule.

Le troisième, plus trapu, a pour lui plus de technique, mais chaque coup a été paré, ou esquivé. Un tintement de lames, un bruit de frottement à en déchausser les dents quand, légèrement déséquilibré par sa fille dans ses bras, Sel' n'est pas à tout à fait parvenu à contenir l'attaque. La lame de son adversaire a ripé, déchiré le tissu et infligé une profonde estafilade dans le bras. Heureusement, pas un nerf ni un tendon n'a été touché. La réaction a été fulgurante, s'il a été blessé, l'action lui aura permis d'être très proche de son adversaire. Un coup au flanc, pour le ralentir, la dague s'est écartée, a frappé de nouveau, a crissé contre les côtes et trouvé le cœur sans le moindre mal.

Excités d'avoir vu leur camarade parvenir à blesser leur cible, les deux derniers se sont jetés sur lui et l'un d'eux est parvenu à toucher son flanc découvert. Cela dit, après qu'il se soit fait briser la mâchoire par un violent revers, et surtout, après avoir vu leur chef tomber en gargouillant, ils n'ont pas demandé leur reste et ont décampé.

Heureusement. Une grande partie de ses forces mobilisée pour garder sa fille contre lui, il a tâté prudemment la plaie avant de plaquer son bras blessé dessus. Rien de vital n'a été touché, mais il a perdu beaucoup de sang dans la bataille.

Ensuite, une seule pensée a motivé le moindre de ses gestes. Mettre Lenis en sécurité et trouver un coin tranquille où s'occuper d'arrêter l'épanchement de sang, pour pouvoir se rendre chez un médecin de sa connaissance, qui le soignera sans lui poser la moindre question.

C'est ce qu'il conserve à l'esprit. Une petite pause pour reprendre son souffle avant de s'avancer vers le perron. Beaucoup se seraient effondrés depuis longtemps, lui non, il tiendra peu importe le temps que ça dure, jusqu'à ce que sa fille soit à l'abri.
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