Sucrerie
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Just close your eyes, my lady. Don't you feel the grace? [Milady]

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Message  Seleire Jeu 1 Oct - 22:32

Lui aussi avait cette envie de courir, qui se mêlait au feu de ses entrailles. Et malgré ces giclées d'émotions presque insoutenables qui saisissaient son corps, il se contenta de marcher à vive allure, de très amples enjambées. Pour ne pas risquer de la perdre en route. Ç'aurait été bien pire que de devoir affronter cette turbulence ardente qui se répercutait dans le moindre de ses os.

L'opéra fût rallié à grande vitesse. La fine taille toujours enserrée de ce bras puissant, qui ne l'aurait certainement pas laissée partir, quand bien même aurait-elle supplié. Il aurait été prêt à la trainer sur les pavés si nécessaire.

Il ne connait qu'un endroit au monde qui puisse contenir ce déluge insurmontable. Seulement un. Et il en dépassa le parvis sans même ralentir. Une rue adjacente, cet étrange duo, nuit et soleil en apparence, soleil et nuit en leurs tréfonds.
La porte de service ne lui résista que très peu de temps, bien sûr, avec la clé, la forcer se révélait être un jeu d'enfant. La brièveté du moment ne l'empêcha pas de la presser contre lui. Contre son corps bien plus que contre son cœur en cet instant. Il en venait presque à montrer sa fébrilité, presque. Il fallait qu'il entre, qu'ils entrent, immédiatement. Qu'ils se réfugient là le temps de reprendre leur souffle.

Lâchant sa taille, ses doigts ne la quittent pourtant pas, glissent sur elle jusqu'à se refermer sur sa main. Le mince couloir fût traversé sans qu'à peine il le remarque. Et fort heureusement, dans les coulisses, personne.

Derrière les rideaux, la musique filtre, en lambeaux enivrants, qui s'enroulent autour des êtres. Des pulsations lentes, graves, qui font écho aux battements de ses veines, pourtant bien plus saccadés. Une mélodie qui s'infiltre par le bassin jusqu'à sourdre dans le corps tout entier.

Loin, très loin de l'apaiser.

Avec une brusquerie qu'il ne cherche pas à contrôler, il la plaque contre lui, derrière ce rideau rouge. Alors, pendant un bref instant, trop bref peut-être, leurs essences même se mêleront, tandis que les ombres s'étirent autour d'eux, se referment, les enlacent de leur chaleur si tentatrice. Juste à temps, une jeune femme passe, à quelques centimètres d'eux, sans les voir.

Cette interruption ne l'a pas empêché de reprendre son avancée fébrile. Une petite porte, un escalier en colimaçon, un vaste couloir plongé dans l'obscurité. En cette heure, l'opéra n'appartient qu'à ceux qui y vivent, qu'à ceux qui le font vivre. Les ombres relâchent leur étreinte, à presque en frissonner de froid tant le changement est brutal. Il n'a ni la capacité ni la volonté de se brider plus qu'il ne le fait déjà, et pour si peu de temps encore.

Il pousse cette dame, Sa Dame, à travers une porte ouverte, frappée du chiffre treize.

Il la pousse, encore, devant lui, jusqu'à ce que la balustrade les retienne d'avancer plus. C'est alors un spectacle allégorique qui s'offre à leurs yeux. Cette immense salle plongée dans l'obscurité, que l'on croirait presque emplie des chuchotements de fantômes de spectateurs, qui n'ont jamais pu se résoudre à quitter leurs sièges. Seule la scène est éclairée. Divine apparition, un orchestre réduit, dont émane cette musique. Bien plus que de la musique. Qui d'ici, pilonne les corps, embrase les esprits d'une émotion obscure, serre les gorges à s'en étouffer, gonfle les poitrines à en hurler.

Il la plaque contre cette balustrade, lui interdit de se retourner par son corps trop brûlant pour rester éloigné d'elle une seconde de plus. Corps qui lui annonce ce désir dévorant qui occulte toute autre émotion, tout autre sentiment.

Et tandis que ses mains s'emparent de ces courbes qui ravagent ses sens, avec une élégance brute portée par ces notes qui vibrent inlassablement autour d'eux, il murmure à son oreille. Disparus corbeau et rossignol. Voix grondante, celle d'un fauve sur sa proie.

Le Diable ferait mieux de s'inquiéter.
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Message  Sucrerie Mar 6 Oct - 9:39

Il y avait la fureur. Celle d'un corps qui cherchait son pendant, son autre, sa chair manquante. Il y avait la ferveur. Celle d'une prière muette et aveugle envers on ne savait qui, dans une langue inconnue et oubliée depuis longtemps. La confusion. Celle de vouloir vivre, tuer et mourir à la fois, celle de vouloir fuir et de ne plus jamais partir. Mains nouées, en piètre évocation du désir si profond de s'entremêler enfin, ou à nouveau. Elle ne savait plus trop bien, et elle s'en moquait tout à fait. Toutes les vérités du monde étaient contenues entre ses lèvres à lui, nulle part ailleurs, et l'existence même de tout se tenait suspendue à leurs mains. C'était quelque chose de fort, au delà des mots et des gestes, bien que le moindre des siens était un poème d'émotions contraires et encore contenues. Pour l'instant. Une sauvagerie aux griffes rentrées pour quelques minutes, mais dont l'éclat acéré pointait.

Le lieu, la mélodie, elle n'y prit pas garde. Pas dans les premiers instants. Elle ne le voyait qu'à peine, se contentait de le franchir. C'eut été un palais onirique comme une ruelle sale, elle l'aurait traitée avec le même regard. Juste un décor de théâtre pour une scène qui n'en a nul besoin. Interruption. Baiser. L'envie de mordre, de le dévorer, de le vider de son essence ici et maintenant, pour que tout cesse, pour qu'il ne soit jamais, plus jamais, ô grand jamais séparé d'elle de la façon la plus directe et la plus effroyable qui soit. Le chemin reprit qu'elle n'avait pas encore montré les crocs. Elle s'était jurée de ne jamais enchainer ainsi les êtres. Elle s'était convaincue qu'elle ne les aimait jamais tant que libres et passants. Comme elle l'était elle-même. Tout ça n'était peut être qu'un mensonge, et en cet instant du moins rien de plus qu'une demie vérité. Comment croire qu'il était libre alors qu'il s'était presque dévoué à elle, dès le premier instant ? Comment penser un seul instant que si elle partait, là, maintenant, il n'en serait pas blessé, ne porterait pas la balafre jusqu'au tombeau ?

La musique lui parvint enfin, lourde, sans être encore une entrave. Plutôt une virgule, une enluminure. Treize. Un sourire passant. Et puis l'orchestre, la balustrade contre laquelle elle fut plaquée. Violence répondant à ce qui les entrainait. S'il pouvait l'écraser, la déchirer, marquer sa peau à jamais... Ils étaient deux bêtes, et entre ses lèvres si tendres et d'ordinaire si délicates, dont il ne surgissait jamais rien qui ne pouvait blesser, l'éclat de deux petites pointes se laissait deviner. Il n'y avait toutefois personne pour les voir. Elle rejeta la tête en arrière, déglutissant son envie de le repousser en arrière et de s'enivrer de la liqueur de cette vie si puissante, si douloureusement virile. Elle se laissa capturer. Parcourir. Étirant son corps dans un mouvement lent et appuyé qu'un serpent n'aurait pas si rendre si coulant et fluide. Ses mains se nouèrent à sa nuque, griffant -Oh, si légèrement- cette peau dont elle se trouvait à ce point affamée. Sa voix était encore si suave, presque légère, un murmure dont le sucre cette fois laissait deviner le poison et le mordant. Il découvrait la femme, la terrible femme derrière l'emballage de mignardise.

    Dieu ne nous regarde plus.

Une main agrippa son épaule avec une force vigoureuse, impérieuse et presque sèche, pour le contraindre -S'il pouvait vraiment l'être- à se pencher vers elle encore davantage, et l'embrasser comme on aurait mordu, comme on aurait maudit. L'autre main vint retrouver l'une des siennes, la retenant tout en l'appuyant contre son ventre encore enfermé du tissu, maigre et dérisoire barrière.

    Plus de frontières. Plus de masques. Mon Roi. Rien d'autre que toi.

Elle libéra cette main conquérante, alors que ses yeux se reportaient sur l'orchestre, consentant à le regarder vraiment. Du moins en partie. Avec une audace que peu, bien peu de femmes auraient, elle défit elle même les premiers liens de sa veste de garçonne, laissant deviner une chemise très fine, trop fine de soie fragile et blanche. Comme elle mourrait d'envie de le mordre enfin. Qu'il la prenne aussitôt. Son souffle était celui du volcan éveillé, rauque et sifflant. S'il était fauve, elle était reptile, et s'il était encore homme et bien plus que viril, elle était ange déchue. Renversant la tête en arrière, pour humer son cou, elle en frôla la chair de ses crocs.

Pas encore. Pas tout de suite. Oh, juste une griffure. Juste une goutte. Une toute petite goutte tirée d'un baiser trop appuyé à sa chair. Un sourire, un autre baiser, plus doux, en excuse. Ou en provocation.

    Qu'importe le diable. Prends-moi.
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Message  Seleire Mar 6 Oct - 10:56

Nulle frayeur quand la femme se dévoile enfin sous la sucrerie, bien au contraire. Le brasier s'intensifie. Et s'il daigne se pencher sur elle pour l'embrasser c'est parce qu'il conserve juste assez de lucidité pour se rappeler ne pas être seul ici, pour se rappeler qu'Elle est là. Qu'il s'agit de son corps, et non d'un cauchemar terrible dans lequel il plonge avec un grondement sourd.

Le tissu n'est qu'une maigre barrière qu'il déchire avec une lenteur terrible. Comme un bourreau se complait à la torture. L'étau de son bras la maintient si étroitement contre sonc orps, qui se révèle d'une puissance savamment dissimulée, d'une maîtrise qui semble même s'intensifier dans le rugissement de son sang à ses tempes. Et lorsqu'elle pose son regard sur l'orchestre, il se penche, la penche avec lui. Comprimée contre la balustrade, incapable de se retenir à autre chose qu'à lui pour ne pas aller se briser le dos sur les fauteuils plus bas. Et comme pour signifier sa toute-puissance en cet instant, l'une de ses mains relâche son étreinte, pour se glisser dans ses cheveux avec une tendresse dévorante, une brutalité sourde à toute supplique. Il gronde dans son cou.

Rien d'autre que moi?

Ses lèvres se font douces un très bref instant, alors que son corps reste contrainte infranchissable.

Ne me mens pas...

Et soudain, sa main resserre sa prise, tire sur ces cheveux d'or, vient appuyer sa tête contre son épaule. Si en cet instant, l'un des musiciens avaient eu l'idée saugrenue de lever les yeux vers ce balcon toujours vide, il y aurait vu Diable y posséder un Ange. Il aurait vu l'Homme posséder la Femme. Adam qui ne se soucie nullement d'Eve pour forcer Lillith à s'offrir.

Quand les crocs effleurent son cou, la réaction est instantanée. En cet instant de terrible perdition, il ne se pose pas la question de la véracité, de la réalité, il agit. Avec une violence déchaînée à présent, c'est sa gorge qu'il prend, entre ses doigts de fer. Il la tire, la traîne, sans se soucier de la blesser et la plaque contre un mur. Au bout de son bras tendu, il ne semble pas éprouver la moindre difficulté à la maintenir ainsi, ses pieds touchant à peine le sol, la chemise déchirée sous cette veste de messager. Une maîtrise atroce pour celui qui donne la mort, s'il l'étouffe, il lui laisse tout juste à peine assez d'air pour pouvoir respirer.

Son bras se replie, et il s'approche, son visage vient si proche de celui de cette décadente Vénus. Ses yeux ne sont que deux braises d'un vert ardent, et il murmure d'une voix de tigre, si pleine ne menace qu'elle pourrait croire un instant qu'il a oublié qui lui fait face.

Vole-moi la mort, Dame de mon coeur, et tu me perdras aussi sûrement que j'aurais perdu ce qui me fait vivre.

Sa main libre s'active, elle ouvre l'accès à ce corps si douloureusement désiré. Il vient se plaquer contre elle, sans relâcher sa gorge un seul instant.

Vole-moi la mort, Dame de mes nuits, et tu perdras ce qui t'es le plus cher, aussi sûrement que la fin de ma vie est mon bien le plus précieux.

Il l'étouffe encore, de cette poigne de mort qui ne lui amènera pas l'oubli éternel, et reprend ce baiser là où il avait été interrompu. Avec une passion accablante. Il scelle ce pacte avec elle sans lui laisser le choix. Il n'acceptera ni refus, ni résignation, ni renoncement.
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Message  Sucrerie Mer 7 Oct - 4:14

Violence. Révolte de la vie face à la mort, feulement du fauve face au poison. La gorge écrasée, celle qu'on appelait Ambrosa souriait. Elle osait lui sourire, oui, rendant face à cette débauche féroce la luisance de ses crocs dévoilés enfin, offrant en retour à ses propres menaces un délice consommé. En cet instant, elle le trouvait plus beau que jamais, vibrant de cette flamme qu'elle ne connaitrait plus jamais en son sein. Qu'elle le désirait. Qu'elle la voulait, cette fougue, si seulement elle pouvait y céder, dévorer ce sang, ce coeur, ce corps, ne laisser que des restes et disparaître dans la nuit avec cette vie volée, cette mort qu'elle aurait fait venir trop tôt. Si seulement elle cédait...

Mais elle ne cèderait pas. Jamais. Et ce n'était pas parce qu'elle était particulièrement magnanime, pas parce qu'elle était profondément croyante, mais bien par cette réflexion égoïste que, si elle buvait entièrement sa vie là, maintenant, elle ne pourrait plus jamais la sentir s'instiller en elle avec lenteur. Qu'elle allait briser à jamais cet être si précieux à ses yeux, dans cet instant, comme d'autres l'avaient été avant lui. Oh elle se souvenait de tous. Tous. Du moindre de leurs mots, du plus petit de leurs soupirs. De leurs frémissements. De leurs fins, et de cet atroce déchirement auquel elle refusait de s'accoutumer. Pourquoi vouloir s'absoudre de la douleur, après tout, quand elle était si vive ? Les délices du monde n'avaient pas la même saveur pour tous. Pas les mêmes attraits.

Elle ne lutta pas. Ne varia pas un instant de son sourire lorsqu'il la défit de ses dernières parures de toile. Révélant ce corps qui oubliait d'être parfait pour être un hommage au désir, et non à la beauté froide des idéaux virginaux qu'il ne s'agissait pas de toucher un jour. Des marques, ça et là, révélées à la lumière, des cicatrices trop régulières et trop rondes pour ne pas avoir été voulues, traçant des chemins de kabbale à ce velours couleur de miel qu'était sa peau. Secrets symboles d'une consécration impie. Au baiser, elle fut tentée encore de mordre, de déchirer, de voler encore de ce nectar dont elle n'avait eu qu'une si petite goutte, un prémice, une tentation qui sourdait en elle, qui battait à ses tempes. Simulacre d'une vie abandonnée depuis longtemps. Elle n'en fit rien. La tentation était un tourment bien plus délectable lorsqu'on savait ne pas y céder. Pas de cette façon du moins.

Elle l'enlaça, suspendue de cette main, de ses bras et de ses jambes, l'enfermant dans une prison de chair si douce, et tout juste tiède, comme le marbre d'une tombe après une belle journée d'été. Son baiser, elle le lui rendit, avec toute la force et le désespoir qu'il y avait en elle à cette étreinte, à la façon d'une femme qui se jetterait dans l'abîme pour y retrouver ce qu'elle y avait perdu. Elle empoigna sa nuque, sans plus de retenue, et toujours avec cette douceur étrange et qui était là ferme. Força leurs lèvres à se détacher. Ce goût de sang lui retournait le sien. Força cette main à la libérer. Un peu. Une once. Inspiration. Brusque.

    J'ai promis, souffla-t-elle d'une voix incontestablement plus animale. J'ai déjà promis, je n'ai pas... Menti. Regarde moi bien, Seleire... Regarde moi. Vois qui je suis. Et que mon nom soit le dernier que tu murmures... Au jour où une autre t'enlèvera d'à moi.

Le souffle se faisait court. Rapide. Elle referma la main de l'assassin sur son cou. Encore. Elle le voulait. Tellement. Si fort. Encore. Qu'il la tue. La possède. La prenne. Comme une femme. Comme une chienne. Comme une déesse. Elle serra les dents. Agrippa ses vêtements. Un à un. Détermination ponctuée de baisers farouches. Presque imposés. Contrainte partagée. Bientôt plus qu'eux d'eux. Bientôt. Un murmure encore. D'autant plus rauque.

    Mon nom... Est... Sând'Ha.

Plus de mots, maintenant. Plus qu'eux deux. Et cette musique.
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Message  Seleire Ven 9 Oct - 20:51

Les mots l'atteignent sans le toucher, il n'entend plus, ne voit plus, ressent uniquement. Sans s'écarter, sa main parvient à se glisser pour se libérer à son tour, poussant un grondement quand le désir trop contenu se déploie dans toute sa vigueur.
Et quand enfin ils ne font plus qu'un, dans un de ces instants bien trop courts, où les feux se mêlent pour créer un brasier prêt à consumer jusqu'à leurs âmes. Tandis que son corps se fait bête assoiffée, et déchaîne une brutalité savamment maîtrisée, la main qui étrangle glisse pour se plaquer sur ces lèvres si pleines. Ses cris n'appartiendront qu'à lui.

La musique se tait, sans que les seuls spectateurs ne s'en rendent compte. Les voix portent, légèrement étouffées, le froissement des vêtements, les légers coups des instruments rangés. Le silence les enveloppe, semblant absorber cette étreinte trop violente.

Soudain, quelques arpèges, les notes caressées d'un piano, et une voix aérienne, qui ne peut appartenir qu'à un ange descendu sur Terre, s'élève. Un chant poignant, d'une douceur nostalgique, vibrant d'émotion.

C'est à cet instant que l'esprit du rossignol devenu corbeau, puis tigre, perd pied. Trop, trop d'émotions, trop de fureur. Une image se superpose à sa vision, floue, vague, vue depuis la fente d'un rideau de velours rouge. Une femme, si frêle, si lumineuse, aux cheveux si bruns. De laquelle semble provenir ce chant venu d'un monde de sublime beauté. Dans son torse, au plus profond de lui, une des blessures qu'il dissimule si soigneusement s'ouvre en grand, les grossières coutures lâchent. Et tandis que tout l'amour et l'admiration d'un petit garçon gonflent sa poitrine, la poigne glacée du désespoir prend sa gorge.

Il se presse contre son ardente amante, la soulève du sol, qu'elle n'aie plus que lui à qui se raccrocher et sa brutalité prend la teinte éperdue d'un enfant effondré, ses mouvements se font forcenés, tout comme s'il voulait la briser autant que cet enfant fût brisé.
Il arrache sa main, l'embrasse, se perd contre ses lèvres comme il se perd en elle, pour oublier, chasser ce souvenir déchirant.

Mais la paix ne l'accompagnera pas ce soir. Les yeux dorés deviennent aussi bleus que le fond des océans, les boucles d'or se font rivière d'encre lisse. Le visage de déesse se fond dans celui d'une poupée, bien plus petite que ce corps qu'il possède avec une intensité terrible.
Il murmure, tout contre ces lèvres dont il ne saurait se séparer, un souffle empli d'une passion trop longtemps déniée, et ce, précisons-le, avec un accent russe absolument parfait :

Matrioshka...

Désespoir envolé, oublié, déjà, et remplacé par une ferveur qui l'asphyxie presque de frissons et de grondements, alors qu'il fouaille les entrailles de ces deux seules femmes qu'il appellera amantes. Toutes deux mortes. Et seule l'une d'elles présente.

Dans un éclair de lucidité, il se demande : Amante. Qui aime et est aimée. Amoureux idéal. Unie d'un amour passionné et profond. Saurait-elle supporter ce sentiment que j'aurais dû offrir à toutes deux depuis le commencement des temps?

Mais ces pensées sont soufflées par Sa présence. Il lui revient, enfin, pour ne plus s'en écarter. Toute son attention engourdie de plaisir se focalisant enfin sur Elle.
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Message  Sucrerie Sam 17 Oct - 9:13

Le sublime tutoyait toujours le terrible, le sordide, l'immonde; c'était la nature des choses que de trouver les diamants au milieu du charbon et du pétrole. Elle embrassa cette main en étouffant un murmure qui était un cri, quelque chose qui voulait déchirer entrailles et tympans, remplacer la musique et chanter comme ces autres le faisaient. La mélodie s'était dissipée, avec elle, le décor, le reste, le monde. Il n'y avait plus lui ni elle, juste un être étrange et composite, mort et vivant, délicat et brutal, raffiné et sauvage.

Le piano résonna et le monde s'écroula pour se rappeler à eux. L'émoi de l'un était celui de l'autre, et la seconde part de la créature réunie fut touchée, traversée et anéantie aussi sûrement que la première. Il la souleva, elle se riva à lui avec cette même force vive, pour ne pas qu'il parte, oh jamais, oh plus jamais, dans l'éternité que durerait cet instant. Et, bien loin de s'en défendre, elle savoura le supplice comme elle savourait le plaisir coupable d'être prise presque de force dans le secret de cette alcôve. Elle trembla, hoqueta, l'embrassa en retour, surtout pas pour consoler, mais bel et bien pour faire sien, ou plutôt faire leur, tout ce qui pouvait le traverser lui, rouler en elle, lui revenir encore.

D'une fausse docilité, elle lui était livrée toute entière, mais à l'image poison qu'on boit, elle n'avait achevé sa tâche, tout autant qu'il ne pourrait oublier sa présence, quoiqu'il puisse advenir. Elle aurait pu le jurer devant Dieu lui même sur son trône de lumière, il oublierait son propre nom avant d'oublier le moindre de ses traits. Ce mot, cet unique mot la perça et ficha sa pointe en son coeur, le forçant à battre, à se réanimer un seul instant. Seconde où elle le haït tout autant qu'elle pouvait l'aduler, au delà de l'amour suave et discret dont elle était coutumière. De cette haine formidable, rejaillit en lui la sensation d'étreindre sa mort personnifiée, d'avoir saisit le fruit qu'une Lilith, plutôt qu'une Ève, lui avait tendu. Femme trompeuse aux deux visages.

Il revint à elle, elle n'en fut pas apaisée. Elle en fut transformée. Transcendée, retrouvant cette lumière qui était la sienne, faisant bouillonner en lui, mal contagieux et perfide, les volutes rayonnantes d'une joie et d'une honte toute maternelle de voir ce qui avait été un jour tout à elle lui revenir, là, aux origines. A la chair. Désir nié et effacé d'avoir été enfouit si loin, d'avoir été si indésirable. Celui d'une femme qui aurait voulu être mère pour savoir ce qu'il en était exactement de posséder tout à fait une vie, en tous points, et sans fuite possible; pour créer, pour fonder, pour forger et admirer, pour abandonner également peut être. Elle le haïssait sans doute encore un peu, mais d'une façon si tendre que la frontière était effacée. Un feu était un feu, et les flammes consumaient, quelque soient leurs origines premières. La passion ne s'encombrait pas des détails. S'il avait ne image presque nette, un nom à donner à ses tourments, à cette blessure-là, ceux d'Ambrosa -Sând'Ha- étaient plus noirs, plus tourmentés et plus griffus, encore bien vivaces, et bien plus flous.

Avec ferveur, avec adoration -La sienne, celle de son amant, peu importait- elle encadrait son visage de ses mains, murmurant quelques mots sans sens ni suite, venus d'un langage qui ignorait les humains. Les ondes du plaisir du corps se confondaient avec la douleur de l'âme, et la réciproque était plus que vraie. Elle était loi. Une larme tomba de ses cils au visage de Seleire, rocher, île, monde, monstre, bourreau, protecteur; sa chair avide lui réclamait toujours davantage, quand elle lui implorait pitié dans le même temps. Un baiser, encore, en signe de reddition comme en symbole de révolte, puisqu'il mordait, puisqu'il ne perçait pas.

D'homme, il devenait Fils, d'amant, il devenait Père; et tout se confondait entre eux. Peut être, sans doute, aura-t-il l'image fugace et fuyante d'un baladin au sourire de poignard et au regard de loup, avant qu'elle ne reposa son front à son épaule, qu'elle ne l'enserra d'autant plus fort tout contre elle, presque à lui imposer de se fondre encore et toujours plus loin en elle. Ses ongles à sa peau. La douleur était présente, la délivrance était proche. C'était une naissance, en quelque sorte. Mais de deux qui formeraient un, au lieu de le concevoir, peut être.

Dire qu'elle le perdrait bientôt, se dit-elle, et cette pensée lui ouvrit un élan de rage, alors que ses lèvres laissaient son corps témoigner de la secousse d'une extase bien sombre, au parfum de flammes qui auraient oublié de purifier.
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Message  Seleire Dim 18 Oct - 21:26

Lorsque l'ultime plaisir se présente à lui, lui qui pourtant est un amant consommé, averti, expert, il n'érige pas la moindre barrière. Car ce qu'ils partagent en cette soirée, loin d'être le délicieux abandon molletonné qui recherche entre les cuisses de ses partenaires est bel et bien la mort. Cette petite mort, piquante ironie du sort, à laquelle il se laisse entièrement aller. Cela lui semble trop logique, cela semble trop couler de source, ni lui ni elle ne pourront supporter tout cela indéfiniment. Même le phœnix a besoin de cendres pour renaître après les flammes dévorantes.

Et après cet instant trop retenu pour que l'on puisse le qualifier de réel laisser aller, alors qu'il enroule ses bras autour d'elle pour lui éviter d'user de ses forces qu'il a déjà très largement ponctionnées, il glisse une main dans ses cheveux pour l'inciter à se laisser totalement soutenir.
Lui est très loin de l'épuisement, et si son corps tremble, il s'agit des vestiges de leur étreinte qu'il n'a pas rompue, et non d'une quelconque fatigue. S'il n'a jamais fait partie es grands érudits, son corps, plus encore qu'un outil, est un des rares dons qui lui aient été faits, et il en prend grand soin, redoutant sourdement le jour où ce seul allié véritable lui fera défaut.

Il la garde contre lui, à quelques centimètres à peine du mur, sans pour autant l'y appuyer. Ses yeux, réflexe acquis avec le temps, font le tour du balcon, pour s'assurer qu'ils sont seuls, que personne n'a profité de ces moments d'égarement pour tromper sa vigilance. Une fois leur tranquillité assurée, il penche la tête, vient murmurer à cette oreille d'un ton étrangement distant, qui fait un contrepoint déstabilisant à son attitude presque trop protectrice. Il l'a forcée dans cette étreinte, il lui impose maintenant ce repos à la fois tendre et distant.

Tu voulais que je continue le conte, non?

Un silence, le temps d'une inspiration pour se gorger de son parfum enivrant et apaiser les battements encore trop désordonnés de ses veines.

Quand ma mère est morte, je me suis retrouvé avec ma petite sœur sur les bras. Mon père lui accordait à peine un regard de temps en temps. La femme d'un menuisier, un peu plus loin dans la rue, a fait la nourrice, et je passais mes journées là-bas à le regarder travailler. Quelques mois plus tard, il s'est fait mettre le grappin dessus par une noble désargentée, qui lui faisait de la lèche à n'en plus finir mais en réalité, elle ne supportait pas de devoir vivre comme n'importe qui, et de se retrouver à servir les clients. Au départ, elle a essayé de se passer les nerfs sur ma sœur, puis je me suis arrangé pour que ça tombe sur moi et pas sur elle. Je ne l'ai jamais aimée, elle a tué ma mère, elle a toujours été quelqu'un d'insupportable et c'est encore pire maintenant. Elle m'a attiré énormément d'ennuis. Mais j'ai pris soin d'elle, c'est tout ce qui me restait.


En parlant à voix basse, il recule tranquillement jusqu'à un des confortables fauteuils plantés là et s'y assoit. Il l'installe contre lui, l'écartant seulement le temps de défaire son gilet.

Je suis plus ou moins devenu l'apprenti du menuisier, mais ça a pas duré. En grandissant, j'ai commencé à traîner avec une bande de petits branleurs qui semait la terreur dans le quartier.

Il retire la veste de messager des pâles épaules le temps de resserrer les pans de la chemise déchirée et de les maintenir relativement fermés avec son gilet.

Et comme toujours, je me suis fait des relations, j'ai regardé, j'ai écouté et j'ai appris. C'est là que j'ai découvert le plaisir de la violence, et ça m'a plus quitté depuis.

Il l'appuie contre lui, se tait, pose son menton dans ses cheveux pour observer les dorures du plafond, oubliées dans l'ombre de l'immense lustre.
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Just close your eyes, my lady. Don't you feel the grace? [Milady] Empty Re: Just close your eyes, my lady. Don't you feel the grace? [Milady]

Message  Sucrerie Sam 24 Oct - 5:29

Elle aurait semblé presque inerte à un oeil malheureux qui se serait posé là. A la manière des femmes outragées qui restaient prostrées après le vol de leur intimité la plus secrète et la plus profonde. Nulle résistance, pas plus qu'une étreinte complice ou un sourire. Il n'y avait que l'apparente tranquillité du détachement qu'offrait la tombe et son éternel sommeil. Yeux clos, visage pâli et peint de la sérénité que ne pouvait donner que le détachement le plus grand, elle s'était repliée en elle-même, pour panser les plaies trop largement ouvertes de son âme, pour retrouver ce qu'elle était, elle-même, après avoir été envahie. Elle ne bougeait plus, le bras abandonné restant à ses épaule, l'autre glissant et tombant à son flanc, puis au vide. A ses ordres elle était d'une docile rébellion.

Non, ils ne le supporteraient guère longtemps, et elle savait ô combien à présent ils pourraient s'entredéchirer de s'aimer trop, de s'aimer mal, de s'aimer sans paix, sans trêve ni concession. D'être trop fait l'un pour l'autre. Aucun mot ne franchit ses lèvres alors qu'il posa sa question, aucun frisson ne la parcourut et aucun mouvement ne vint l'assujettir à lui ou chercher à le fuir lorsqu'il s'assit, rhabillant son corps comme on l'aurait fait d'un vieux jouet tendrement fracassé. Ce ne fut que lorsqu'il évoqua la violence que ses yeux se rouvrirent, que lorsqu'il se tut que sa peau cessa enfin de refroidir.

Le silence dura l'agonie de quelques secondes qui s'effilèrent jusqu'à devenir minutes, puis elle bougea. Si peu. L'une de ses mains chercha la sienne, noua leurs doigts, avec une force évoquant le combat partagé il y a quelques poignées d'instants courts qui avaient changé le champ de bataille en désolation magnifique. Elle roula davantage sa tête dans le creux de son cou, pour lui offrir un support confortable, fait pour lui, comme s'ils avaient été sculptés d'un seul bloc et séparés par des mains jalouses.

    Je crois que je n'ai jamais aimé la violence.

Lentement, goutte à goutte, elle se réanimait, sortait de cette attitude figée qui n'était que prudence, que manière de lui laisser reprendre son souffle, et plus égoïstement de laisser sa faim à elle tourner talon et partir outrée. Elle déplia sa main, pour glisser une caresse au poignet de son amant et de son bourreau de ce soir, comme en décrivant la puissance, la force et la férocité de toute l'effroyable douceur dont elle était à la fois capable et construite.

    Elle me plait, c'est une chose certaine. Mais l'aimer, je n'ai jamais vraiment pu. Elle m'évoque trop de choses, elle s'impose trop facilement en moi pour que je dise aimer. M'en enivrer, oui. En danser, m'en gorger, de même. Elle me charme, oui, mais je ne l'épouserai pas.

Un sourire. En son ton, l'ironie et la nostalgie s'entremêlaient pour se rendre indissociables, sans que l'une ou l'autre ne parvienne à prédominer.

    Je l'aurais aimée si j'avais pu lui donner un vrai sens pour moi, au plus profond de moi. Mais il n'est de véritable violence que celle qu'on s'inflige à soi lorsqu'on est comme j'ai pu l'être, peu importe qu'elle soit directe ou qu'elle rejaillisse. Je suis devenue sourde à la mienne lorsque sa beauté et son risque se sont envolés. C'était sans doute le bon moment, pour ne pas que je m'en éprenne et que je la pourchasse comme une proie inatteignable.

Elle guida alors la main de cet étrange opposé, qui était l'étrange reflet de ce qu'elle aurait pu, ou du être, vers l'une de ses cicatrices. Partant de l'arc de sa clavicule, elle en soulignait la courbe, avant de plonger vers le dos, sinueuse, jusqu'à se perdre sur l'échine qu'elle suivait en s'étiolant.

    Ce sont celles d'autres que j'aime, à présent. Continue, et je te le demande. Ne sois pas cruel au point de m'épargner quoique ce soit.

Un baiser à sa paume reprise, puis laissée libre, à son propre choix. Elle se laissa alors enfin aller contre lui, dans une confiance absolue, dénuée de résignation. Au contraire, elle était forte d'une résolution d'acier, qui était celle de se consumer de lui jusqu'à ce que la dernière de ses braises soit froide.
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Message  Seleire Ven 30 Oct - 7:06

Il l'a écoutée, sans un mot, sans la regarder non plus, mais aussi attentif qu'il sait l'être, c'est à dire beaucoup. A ses derniers mots, sa main s'élève, ses doigts viennent caresser légèrement cette joue de pêche et se glissent sous son menton pour relever lentement son visage vers lui. Nul baiser, il vient planter ses yeux dans les siens, pour lui dire d'une voix tranquille, teintée de douceur mais dont la force sous-jacente est totalement perceptible.

Je ne t'épargnerai rien, mais je ne te dirai pas tout, Sând'Ha.


Il esquisse un sourire, et, tandis que ses yeux retournent aux dorures légèrement poussiéreuses, il abandonne son menton pour la serrer contre lui. Un bref instant, puisque le moment d'après, il la cale confortablement dans ses bras et se redresse, comme si elle ne pesait pas plus qu'une plume.
Il repasse la porte et la referme sur les bribes restantes de cette union ravageuse, puis, de son pas vif, sans faillir à la porter, il retourne sur leurs pas pour retrouver le petit escalier en colimaçon et reprendre l'ascension.

Silencieux tout du long, il continue à l'être en émergeant de la petite guérite qui donne sur le toit de l'Opéra. Sans s'inquiéter du vide qui leur ouvre les bras, il longe le dôme pour aller trouver un mur plat, à l'arrière du bâtiment. Alors, il la pousse à s'accrocher à ses épaules, à enrouler ses jambes autour de sa taille, d'une manière qui dit aussi bien que s'il l'avait murmuré "Accroche-toi."
Une fois ses mains libres, il grimpe à l'échelle de fer plantée là, plutôt prestement malgré son sublime fardeau et les précautions qu'il prend pour ne pas la cogner. Et les voilà enfin au plus haut de l'Opéra, il avance de quelques pas avant de lui rendre sa liberté et de la laisser reposer les pieds sur les briques.

Il passe un bras autour d'elle pour appuyer son dos gracile contre son torse, la tête inclinée pour venir poser ses lèvres dans ses cheveux d'or, et, alors qu'il s'apprête à poursuivre ce conte qu'il a commencé, c'est une chanson qui lui vient, les yeux posés sur les toits de Londres, tableau de civilisation qui s'étend sous leurs pieds, illuminé par le scintillement des lampadaires qui, plus loin, semblent refléter le ciel nocturne.

Un air bas, empreint de nostalgie et d'une tranquillité remarquable, fredonné de sa voix, agréable à l'oreille sans être extraordinaire.

If I expected love whe first we kissed
Blame it on my youth
If only just for you I did exist
Blame it on my youth
I believed in everything, like a child of three
You meant more than anything, you meant all the world to me
If you were on my mind all night and day
Blame it on my youth
If I forgot to be and sleep and pray
Blame it on my youth
If I cried a little bit when first I learn the truth
Don't blame it on my heart
Blame it on my youth
"
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