[Event n°1] A curious little bird through the night.

La place était presque déserte. Un vent froid la traversait, et la brume envahissante, rampant comme l'aurait fait un animal humant le sol, n'était pas pour rendre les rues ou la place plus accueillantes. Le grand vide laissé par l'abandon des pavés par les étals, qui n'y avaient laissés que quelques vestiges, fruits abandonnés, donnait une allure spectrale à l'endroit. Ou bien peut être étaient-ce ces murmures incessants, cette rumeur gonflant du coeur de la ville qui parlaient d'un bien funeste destin pour du sang de vierge qui jouait des tours à l'esprit.

Un pas trainant se fit entendre alors. Un pas lourd, chargé de l'écume de la misère, et non des âges. C'était la silhouette d'un homme qui avait dû être robuste, qui était maintenant plus efflanqué, à la manière d'un chien chassé d'une maison. L'oeil clair sous la crasse sombre accrocha les deux silhouettes, à l'entente de l'interpellation. Il s'approcha, de quelques pas plus vifs, avant de s'arrêter, comme soudain conscient qu'il pouvait effrayer, de par son allure, de par l'heure tardive, de par la nature de ces jeunes femmes esseulées. Il héla alors, gardant la distance de quelques pas.

Hé, fillettes!... Qu'est-c'vous faites dehors à c't'heure? C'dangereux la nuit, pour des p'tits brins d'fleur...

L'être oscilla un instant, comme s'il voulait se détourner, et se pencha pour ramasser une pomme gâtée, laissée là, qu'il nettoya consciencieusement de sa manche avant de reprendre, d'un ton plus lent et plus bas.

Z'ayez pas peur, le grand Eddie est pas un méchant. Juste un peu défraîchi. Vous êtes perdues? Faudrait qu'vous fassiez attention... C'dans l'ombre des églises que c'cachent les plus mauvais démons.

Sur ces quelques mots, il regarda derrière lui, se signa, et croqua dans la pomme, qui fit un bruit un peu mou. Il s'essuya le menton alors, avisant les demoiselles, et en particulier Amelia.

C'est qu't'as pas l'air du coin... T'parles anglais? Englisch?

Derrière lui, et à ses pieds comme à ceux des demoiselles, la brume sembla ramper un peu plus haut sur leurs chevilles. Un tour de l'esprit, sans doute.

La douce voix de Cannelle avait brusquement percé l’obscurité, surprenant Amelia. Elle avait tellement recherché, attendu un signe extérieur au manoir pour justifier sa présence ici qu’elle n’aurait jamais envisagé que le manoir puisse venir à elle. Surtout en prenant la forme de la douce Cannelle.

Un sourire vint spontanément illuminer son visage tandis que la jeune cuisinière s’approchait d’elle et elle tendit la main dans sa direction.

« Il faut faire attention tu sais. La nuit, les nuits de Londres ne sont pas bonnes à fréquenter quand on est seule. Surtout si tu n’es pas encore habituée à te promener dans les rues. Mais tu n’as pas à être désolée de m’avoir suivie, je ne pourrais jamais t’en vouloir pour ça tu sais.
Et puis, j'aime ta compagnie.»

Elle effleura doucement la joue de la jeune femme qui pouvait lire de la tendresse dans ses yeux trop grands.

« C’est gentil de t’inquiéter pour moi. Mais tu n’as pas à le faire. Je sais exactement où aller quand je sors. Je sais surtout où ne pas aller en fait. Si tu veux un jour on pourra aller se promener ensemble. Je… Je vais te montrer le port, tu vas aimer ça. En tout cas, tu restes avec moi maintenant. »

L’espace d’un instant elle avait oublié pourquoi elle était là, pourquoi il avait été décidé qu’elle vienne en cet endroit ce soir. Les évènements du Couvent auraient pourtant du la laisser indifférente, elle ne connaissait pas ces jeunes filles et elle n’en aurait jamais entendu parler sans cette histoire des plus étranges. Pourtant elle devait venir.
Elle ferma brusquement les yeux, assaillie par une image aussi brève que violente. Puis elle prit la parole, d’une voix d’automate, chuchotant à l’oreille de Casey.

« Eddie arrive. Il n’est pas méchant. »

Elle se tourna alors, fixant le vide pendant quelques secondes, avant de voir apparaitre une silhouette ressemblant à tant d’autres qu’elle avait pu apercevoir dans les rues de Londres, une fois la nuit tombée. Une de ces silhouettes représentant la misère humaine, cette misère à laquelle elle avait échappé de justesse sans même en avoir conscience. Elle ressentait souvent une grande pitié quand elle voyait ces personnes, devinant sans aucune difficulté quel serait leur avenir à court terme, sans besoin de Vision d’aucune sorte.

Puis sa voix se fit entendre, à peine plus audible mais ancrée de cette certitude qui la caractérisait parfois.

« Bonsoir. Nous n’avons pas peur de vous, il n’y pas de raison d’avoir peur monsieur Eddie. Et n’ayez pas peur de nous non plus. Nous ne sommes pas là pour vous faire du mal, tout comme vous. Que faites-vous là ?»

Elle recula alors d’un pas afin de pouvoir regarder le nouvel arrivé et la jeune cuisinière, tout en restant entre eux deux, comme pour la rassurer, la protéger à sa façon.

« C’est amusant. Je connais nombre de personnes qui seraient plutôt encline à dire que les démons préfèrent rester éloignés de la demeure de Dieu et de ses fidèles et que c’est dans son ombre que des jeunes femmes comme nous pourraient être le plus en sécurité. »

Elle ignora la question sur ses origines et fouilla dans la poche de sa cape pour en tirer une pomme entière, juteuse et mûre à point. Elle la tendit à Eddie, son sourire avenant masquant en partie les deux gouffres bleutés qui le fixaient intensément.
Elle sentait la Brume tout autour d’eux. Elle était là, avec eux.

La pomme capta tout son attention, passée la stupeur d'entendre la jeune femme aux grands yeux perler un anglais parfais, quoique marqué de l'accent vague et lointain d'un nouveau monde déjà vieux. Il allait répondre, mais il y avait cette pomme, ce fruit si frais, à la peau si tendre. Exactement comme les jeunes filles. Il se protégea les yeux des bras, et secoua la tête en marmonnant une suite de mots incompréhensibles. Avant de tendre la main, paume opposée, yeux détournés. D'une voix presque fébrile, il lâcha.

Non! Non... Garde là pour toi, fillette, c'est qu'ça serait trop bon pour les papilles du grand Eddie. Oui, trop de souvenirs.. Et ça ferait mal aux dents et à l'âme. Oui, c'est douloureux, les fruits de l'arbre.

Il secoua la main, comme pour effacer cette image, prenant le partie de continuer à leur parler tourné de moitié, yeux fixés obstinément sur l'ombre de l'église, là bas. Il mordit dans sa vieille pomme, un large morceau vengeur, et mâcha longuement, avant de les toiser de nouveau. Sa voix était plus basse, plus sourde.

Les démons des enfers, oui, surement, p'têtre bien, le grand Eddie pense pas en avoir croisé déjà. Mais, p'tites fleurs, y'a des démons qu'on des peaux d'homme et qui les portent en couverture, d'sorte que s'l'oeil d'Dieu s'y trompe pas, c'lui des anges, lui s'détourne, et j'ai d'jà vu d'ces gens dans des églises, à suiv' la messe.

La main décrivit un large cercle, colérique. Chassant une volute de brume au devant de lui, découvrant le pavé luisant, qui brilla comme un joyau laissé à terre.

Et même qu'ils communient, comme des saints. Alors, ceux là c'sont les plus dangereux, parce qu'ils chassent les filles qui pensent qu'elles sont en sécurité dans la maisons d'Dieu. Mais moi j'vous l'dit, quand les hommes invitent l'démon à leur table, l'Seigneur se détourne.

Il se frappa la tempe, plusieurs fois.

Il l'a bien vu l'grand Ed'... Et c'est qu'ça a un appétit féroce, ça ouais. Z'avez entendu les rumeurs, rentrez chez vous, et fermez bien les portes. C'la nuit qu'ils rôdent, c'la nuit qu'ils prennent.

Les doigts fins de la jeune femme se posèrent délicatement sur l’épaule de Cannelle, comme pour lui rappeler qu’elle était là, qu’elle n’avait à s’inquiéter de rien. Un sourire fugace se dessina sur son visage avant qu’elle ne reporte son attention sur Eddie.

Jouant avec la pomme lovée au creux de sa paume, elle le regardait avec curiosité.

« Pourquoi cette pomme serait trop bonne pour vous ? Le fait d’évoquer la douceur, une bonne chose ne peut qu’être bénéfique à terme. Si la pomme a été décrochée de l’arbre, c’est bien pour qu’elle soit mangée. Et il serait encore meilleur qu’elle soit mangée par quelqu’un qui l’apprécie, qui n’a pas eu la chance de sentir son goût juteux depuis longtemps et qui saurait en savourer chaque bouchée. Mais… c’est comme vous voulez… »

Elle gardait la main tendue dans sa direction, le laissant libre de choisir. Elle jeta à son tour un regard à l’Eglise et l’écouta parler tandis qu’elle sentait une certaine tension émaner de son amie.

« Chaque homme a une parcelle de démon en lui. Elle est plus ou moins développée, plus ou moins consciente selon les êtres. Tout le monde porte cette cape d’humanité sur lui, avec plus ou moins de succès d’ailleurs. Ils se complaisent à croire que leur réputation, voire leur salut pourra se trouver entre ces murs mais si Dieu les observe, je ne pense guère qu’il soit convaincu par leur attitude faussement dévote. Bien peu d’entre eux ont la pureté nécessaire pour prétendre accéder au royaume des cieux sans aucune difficulté. »

Elle souffla légèrement en direction du sol, la Brume recouvrant instantanément le pavé qui avait semblé si brillant un instant auparavant.

« Vous n’avez pas à vous inquiéter de jeunes brebis comme nous Monsieur Eddie. Nous sommes en sécurité et je ne pense pas que l’appétit de ces apprentis démons serait satisfait avec nous, bien au contraire. Mais vous avez raison pour une chose. Le Seigneur semble s’être détourné de cette Eglise et il a laissé des jeunes femmes sans défense aux mains de gens sans scrupules. »

Elle fit un pas dans sa direction et laissa tomber la pomme qui tomba sur le sol dans un bruit creux. Sa main se posa alors sur l’avant bras décharné d’Eddie tandis qu’elle le fixait avec intensité.

« Et vous savez quelque chose. Vous l’avez vu, vous l’avez entendu. »

Sans bien comprendre pourquoi, elle voulait savoir ce qui s’était passé. Elle était de plus en plus persuadée que si elle était venue ici c’était bien dans le but d’avoir une image bien plus nette des évènements survenus quelques heures plus tôt. Elle ignorait pourquoi mais elle sentait au fond d’elle-même que ces informations étaient capitales pour elle, elles lui permettraient de mieux appréhender son avenir.

Si les propos de la jeune fille aux trop grands yeux n'avaient guère fait réagir le grand échalas, sa dernière phrase, elle, le fit sursauter. Il l'avisa d'un regard critique, nerveux, comme un animal pris au piège. Sans crier gare, sans signe avant coureur, il franchit les quelques pas qui le distançaient des jeunes filles, et les saisit par le bras. Toutes deux pouvaient sentir sa poigne ferme et moite de nervosité, tremblante. Ses yeux étaient fous, il cherchait à droite, à gauche, et souffla entre ses dents une haleine de poussière et de pauvreté.

Qui vous l'a dit? Qui vous l'a dit? Le grand Ed' se cache, il ne doit pas le retrouver, ça jamais! Les petites fleurs sont en danger... En danger! Il aime le parfum... Des petites fleurs.

Il fit un pas de recul aussitôt, levant ses mains à hauteur de son visage, avec quelque chose dans l'expression qui trahissait le désespoir, la honte et la surprise.

Pardon. Pardon, Eddie ne touche pas aux filles, plus jamais, il l'a juré devant Dieu...

Il se mordit la lèvre, se prit la tête entre les mains en gémissant comme un damné. Marmonnant un Notre Père, il se signa, trois fois. Levant la tête au ciel noir, puis aux alentours, enfin, darda un regard fiévreux aux deux demoiselles. Sa voix était rauque, basse, comme celle d'un fauve en cage.

Priez le Seigneur! Priez le fort, pour elles, pour vous! Il est revenu et il est furieux, oui... Oui, oui, le grand Ed' le connait... Pauvre Eddie, il était petit à cette époque! Et le monstre l'a convaincu de cueillir des fleurs pour lui... Malheureuses roses! Prenez avec vous des hommes. Forts. Et... Eddie vous le montre, celui qui aime les fleurs. Et priez! Priez! Demain soir, à la messe tardive. Eddie vous montrera le monstre, il le connait bien. Comme ça vous n'approcherez plus! Eddie ne peut pas... Eddie, non, il ne peut pas affronter les yeux du monstre. Pourtant il a prié le grand Ed', depuis qu'il est petit. Oui, oui, oh comme Eddie le connait. Il est revenu! Pauvres fleurs, rentrez chez vous.

Il se voûta, et un sanglot franchit ses lèvres, un sanglot d'enfant. Il reculait, lentement, vers les brumes. Qui semblaient toujours les regarder, s'animer légèrement, comme curieuses, attentives... Amusées.

La jeune femme sentait la pression de la douce Cannelle sur son bras et la tension qui émanait de la jeune cuisinière était plus que palpable. Elle n’arrivait guère à comprendre pourquoi Casey était tellement inquiète. Certes la situation n’était guère rassurante, Eddie était pour le moins étrange, mais à aucun moment elle n’aurait fait sciemment courir un risque à celle qu'elle considérait déjà comme sa Sœur.

Si danger il devait y avoir elle le saurait, elle le sentirait. La Brume qui les entourait les protégeait et elle saurait la prévenir si besoin, elle en était persuadée. Cette certitude ancrée au fond d’elle lui octroyait une sérénité dont elle n’avait même pas conscience. Elle se tenait droite, fixant tour à tour Eddie et Casey, puis se décida à reculer d’un pas et à se rapprocher de Casey, plus pour la rassurer qu’autre chose.

Elle s’approcha d’elle au point de pouvoir lui murmurer au creux de l’oreille, de sa voix douce, presque chantante.

« Je ne laisserais personne te faire de mal tu sais. On protège toujours sa famille et ceux qu’on aime. Nous allons bientôt rentrer ne t’inquiètes pas. Et il ne nous arrivera rien de dangereux d’ici là, je le sais, je te le promets. »

Ce ton de certitude, cette voix presque envoûtante pour qui ne la connaissait pas. Elle effleura la joue de Casey du bout des doigts avant de se tourner de nouveau en direction d’Eddie. Elle resta un instant silencieuse, comme si elle l’observait intensément, puis elle jeta un œil à la Brume qui semblait se reculer, les laisser entre eux.

« Vous ne ferez plus de mal à personne Monsieur Eddie… tant que vous le ne voudrez pas. Mais… »

Une image s’insinua brusquement dans son esprit. Elle Voyait Eddie, allongé dans une ruelle sombre, comme s’il dormait. Pourtant en y regardant bien, du sang coagulé s’échappait de ses lèvres bleuies par le froid – ou la mort peut-être – et son corps semblait comme désarticulé. Dans ses yeux ouverts pouvait se lire une grande terreur. Elle était incapable de savoir s’il était plus âgé qu’à l’heure actuelle ou si cette scène aurait lieu dans une heure, dans un mois.

De nouveau, elle reprit la parole, d’un ton plus bas, murmurant aussi bien aux ombres qui les entouraient qu’à ses deux interlocuteurs.

« … Je serais vous, j’irais prier moi aussi. Surtout si vous croyez en Dieu et en sa miséricorde pour ses brebis égarées. Peut-être cela pourra-t-il être efficace pour vous, je l’espère. »

Elle resta un instant songeuse face à son discours à propos de l’homme dangereux responsable de toute cette agitation. Amener des hommes forts ? Une seule silhouette se dessinait dans son esprit et elle sembla hésiter, comme si elle n’osait pas s’imaginer lui demander. Puis elle hocha brusquement la tête.

« Venir à la messe du soir ? Voilà une chose que je n’ai encore jamais faite, je vous l’avoue. Mais nous serons là puisque vous le demandez. »

Elle se tourna en direction de Casey qui semblait à grand peine retenir ses larmes et lui demanda, d’un ton très léger, comme si la discussion avait eu lieu autour d’un thé et non pas en pleine nuit, entourés par la Brume.

« Tu m’accompagnerais à la messe ma Sœur ? Je ne sais pas quelle attitude je dois y avoir. Je n’y suis jamais allée. »

Elle la regardait avec attention, guettant la moindre de ses réponses.

Et puis, elle devrait aussi trouver Neige et lui demander.

Casey avait acquiescé, elle l’accompagnerait donc à la messe du soir le lendemain. Ou plutôt devait-elle parler de la messe du jour même, il était tellement tard qu’Amelia se demandait si son amie avait déjà veillée jusqu’à cette heure-ci, surtout après les journées bien remplies qu’elle devait avoir.

Il était plus que temps de rentrer au manoir. Casey devait se remettre de ses émotions, Amelia devait contacter Neige et lui demander son aide. Elle en avait presque oublié Eddie tandis qu’elle observait Casey et qu’elle lui rendait son sourire, comme pour l’encourager.

Sans bien se rendre compte de son geste, elle joignit ses deux paumes, comme en une prière et se tourna une derrière fois en direction d’Eddie, tandis qu’elle prenait la parole d’une voix si basse que ses deux interlocuteurs devraient tendre l’oreille pour l’écouter.

« Faites attention à vous. La Brume nous a laissé quelques minutes, quelques heures de répit mais ce ne sera pas toujours le cas. Vous avez été gentil avec nous, vous nous avez mises en garde et vous avez essayé de nous protéger. Je vous en remercie et j’espère que cela ne vous portera pas préjudice. »

Tandis qu’elle parlait, elle sentait la Brume remonter lentement le long de ses jambes. Elle était froide et Amelia songea une seconde à la peau d’un serpent, sans bien comprendre pourquoi. La pomme avait déjà disparu,
Eddie ne tarderait pas non plus, englouti par l’obscurité.

« Nous devons rentrer maintenant. Au revoir Monsieur Eddie. J’espère vous voir à la messe. »

Elle inclina doucement la tête, attrapa la main de Casey d’une poigne étonnamment ferme pour sa frêle stature et elle recula brusquement d’un pas. Elle l’avait entrainée dans la Brume, les cachant toutes les deux des regards indiscrets.

Elle s’approcha alors tout près de Casey, lui murmurant doucement à l’oreille.

« Ne t’inquiètes pas, nous rentrons pour de bon. Je connais la route, je peux la faire les yeux fermés. Nous n’allons pas nous perdre et il ne nous arrivera rien. »

Et c’était bien le cas, Amelia savait où aller, connaissait chaque dalle, chaque aspérité du chemin qui menait au manoir. Elle les ramènerait sans dommage et demain, elles retourneraient dans le monde extérieur de nouveau. Pour le moment, elles méritaient un peu de repos.