A bad thing to do [Matthew Earwicker]

Il fait nuit noire, ce soir, le fog n'est pas de sortie, juste une légère brume, visibilité totalement dégagée pour tout londonien qui se se respecte.
Sur le port, tout est calme, les marins sont endormis, à boire un coup ou à profiter des filles peu farouches qui traînent dans le coin, bref, l'idéal pour cette silhouette sombre qui enjambe le bastingage et se laisse tomber souplement au sol.
A peine un bruit quand il atterrit sur les planche du quai, qu'on pourrait parfaitement attribuer à un quelconque animal passant par là.
Cela dit, ce qui peut passer pour des précautions exagérées sont plus le fruit de l'habitude que d'une volonté de discrétion. Il lui importe peu de se faire remarquer, il était là pour affaire. Quoi de mieux qu'un navire en partance, dont le capitaine connait certaines petites criques paisibles et désertes le long de la plupart des côtes d'Europe pour revendre une marchandise un peu trop facilement reconnaissable en territoire londonien?

Mains dans les poches, il s'éloigne en fredonnant tranquillement. Il a opté pour le gris ce soir, décoré d'argent mat. Il a de sobres allures de bourgeois, même si sa veste cintrée souligne la finesse et la force de son corps, ça peut parfaitement n'être que celles d'un homme qui s'entretient.

Un aller-retour tranquille le long des quais, entre les quelques rares passants et la lumière fuligineuse des lampadaires. Il réfléchit. Habitué qu'il est à ne dormir que d'un œil, à faire des siestes plutôt que dormir tout d'une traite, il est tout à fait en forme malgré l'heure avancée. S'offrent à lui plusieurs choix. Rentrer chez lui étant parfaitement exclu, bien sûr. Aller boire un verre dans un pub ou un autre, passer le restant de la nuit dans une maison close, ou peut-être s'inviter à une réception. Cruel dilemme.

Puis finalement, après quelques minutes de ruminations, son choix est fait. Rien de tout ça. Il va se contenter de marcher, soit il se passera quelque chose, soit il finira pas se décider, peu importe.

Advienne que pourra.

Un large éclat de rire. En voilà un qui rêvasse encore plus que lui, décidément, sans la brume, la lune enivre l'esprit de tout le monde. Au salut, il répond par une courbette extravagante, avec une pointe d'ironie.

"Alors, gamin, tu rêves de voyages au bout du monde?

Il se retourne pour regarder les navires, ombres effilées dans la nuit.

Celui-ci part aux Amériques avec la prochaine marée. Il désigne celui sur lequel il était un moment plus tôt. Il va nous ramener du café, des plumes pour les coquettes, des bijoux et des tissus exotiques, bref, que des choses totalement inutiles et donc absolument indispensables.

Ah, les Amériques, il est allé y passer quelques années avant de revenir à sa chère vieille Europe. Et le voyage ne lui a pas plu le moins du monde. Un univers qui se réduit à des bordages et quelques mats, rapidement, très rapidement, l'ennui a pris le dessus. Inintéressant d'arnaquer les marins aux cartes comme aux dés, leur extorquer les quelques pièces qu'ils avaient, bah, inutile, et pas un qui n'a même remarqué qu'il truquait les jeux, bref, pas de défi, pas de bagarre, éternellement les mêmes gens à croiser et recroiser, nulle part d'autre où aller, rien que d'y repenser, il en frissonne, une horreur.
Bon, ça valait le coup, toute l'immensité de la nouveauté qui s'étendait devant lui, pas le genre de choses qu'il refuse. Mais au bout de plusieurs mois en mer, il s'était découvert aussi râleur et irritable qu'un tigre en cage, expérience dont il se serait bien passé. De même sur le chemin du retour.
Si il le fallait, il le referait, mais le mieux serait de pouvoir dormir plusieurs mois d'affilée. Il n'a jamais pu supporter de rester inactif bien longtemps, même chez lui, il a toujours quelque chose à faire, au moins pour s'occuper les mains.

"Toi non plus tu sais pas quoi faire de ta peau ce soir?

Dire qu'il l'a reconnu, ce serait un bien trop grand mot, mais des gamins comme lui, il en a déjà vu plus qu'à son tour. Il était un de ces gamins qui trainent en pleine nuit dans les rues à rêvasser, pour éviter d'avoir à rentrer chez eux ou pour essayer d'oublier qu'ils n'ont nulle part où aller.

Un sourire au jeune homme. Non, jamais il ne se permettra d'être paternaliste avec ce genre de garçon, certainement parce qu'il n'a pas oublié qu'à son âge il se débrouillait seul.
Mais dans ce petit gars là, il y a quelque chose, difficile à dire, une sorte d'innocence, encore un peu d'enfance, que lui a perdu bien plus tôt.
Dire qu'il cherche à la retrouver, peut-être, lui en tout cas, ne saurait donner d'avis à ce sujet. Il aime sa vie d'homme, là n'est pas la question, mais peut-être au fond aurait-il aimé avoir une enfance plus douce, qui sait? Seulement, pour une simple et gigantesque raison, la question ne se pose pas.

Si les choses avaient été différentes, alors peut-être n'aurait-il pas sa chère petite puce. Et comme à chaque fois qu'il évoque sa fille, ses grands yeux bleus si pleins de secrets s'ouvrent dans son esprit, son petit visage, si doux, si lisse, et ce sourire enfantin dont elle a le secret, qui le réchauffe bien plus que tout autre chose. Un amour plein, entier, indéfectible, suivi par ce besoin si profondément ancré de protéger cette fragile petite fleur issue de lui.

Il aurait aimé qu'elle ait un frère, oui, comme lui a toujours été présent pour sa soeur. Mais comme toujours, cette idée à peine évoquée lui tire un sourire amusé. Il s'estime déjà particulièrement chanceux d'avoir un enfant, lui qui n'a eu que des femmes de passage, à qui l'on rirait simplement au nez s'il proposait de concevoir un enfant, puisqu'il n'est qu'éphémère dans la vie d'une femme, finit toujours par disparaitre pour une raison ou une autre.

Il s'ébroue légèrement pour se tirer de cette rêverie, décidément, c'est contagieux.

Les Amériques, hein. Ca dépend d'où tu vas. Y'en a deux. Au nord, c'est tout jeune encore, ça ne fait pas longtemps que certains européens ont décidé d'aller vivre là-bas. C'est tellement grand, même si j'y suis resté quelques années, je n'ai pas du tout eu le temps d'en faire le tour.

Sur la côte est, c'est des villes, enfin... des grands villages, ça se construisait, plus ou moins bien, à l'époque où j'y étais. Maintenant, il y en a bien une ou deux qui sont vraiment installées.
Mais quand tu t'enfonces dans les terres, il ne reste plus que des plaines immenses, on croirait un océan d'herbe. J'ai croisé de drôles de vaches, bossues, et couvertes de fourrure. Et j'ai rencontré des gens qui vivent là-bas depuis bien plus longtemps que les européens.

Mais c'est une longue histoire celle-là.

Il ne va tout de même pas en rajouter, si ça l'amuse de donner l'impression d'aimer s'écouter parler, ce n'est pas tant le cas, il n'a rien d'un grand poète et ses mots resteront toujours trop fades par rapport à ses souvenirs.

Au sud, je n'y suis pas allé, mais j'ai entendu dire que c'était couvert de jungles, pleines d'animaux étranges. Et qu'en haut de certaines montagnes on pouvait voir d'étranges cités, des temples voués à des dieux sanguinaires.

Ah, les cités des montagnes, les jungles, ça lui rappelle les Indes, le Tibet. Il était très jeune encore quand il y est allé, à peine la vingtaine. Et pour des raisons bien plus sombres que la curiosité. Mais, ah... c'est bien un des rares endroits où il sait qu'il retournera. Il aimerait y emmener Lenis, ça lui plairait, c'est certain. Peut-être qu'un jour il ira s'installer là-bas, qui sait?

Humm... tu navigues hein...

Il pose un regard amusé sur le gamin, et non moqueur. Puis, une tentation soudaine, celle de jouer un peu, un jeu que les gamins au Shelter, adorent, surtout quand ils gagnent. Il glisse une main dans sa veste, en tire une bourse bien rebondie, une partie de ce qu'il a gagné ce soir.

Alors, matelot des pavés, disons que le navire va sombrer et que j'ai une bouée...

Il fait tinter la bourse, l'ouvre, pour lui permettre de voir les livres et les shillings qu'elle contient.

A toi de me la piquer. Si tu arrives à la toucher, elle est à toi.

Il la fourre dans sa veste en la faisant tinter de nouveau, parfaitement sincère, oui, il a envie de s'amuser un peu, et autant faire d'une pierre deux coups en offrant à ce gamin des rues l'occasion de gagner honnêtement, même si c'est un peu étrange, certes, de l'argent qui lui sera certainement utile.
Il écarte les bras, avec un grand sourire.

Tous les coups, sans exception, te sont permis, moi, je ne ferai que me défendre sans te faire le moindre mal.

Il termine sur un clin d'oeil, ses yeux pétillant de bonne humeur tout à coup.

" Te suffit de la toucher et elle est à toi. Je te payerai même un bon repas si tu t'en sors bien.

Il l'a regardé faire avec un très léger sourire, immobile, et quand sa main était sur le point de toucher la bourse, la toute première fois, une simple bourrade dans le bras pour le dévier. Puis il est entré dans son jeu, parant ses "attaques" sans le moindre mal, attendant la surprise qui viendrait certainement. Inenvisageable qu'un gamin des rues n'ai pour seule méthode que de tendre le bras pour attraper une bourse.

Le coup de pied, il aurait pu facilement l'éviter, mais bien au contraire, il pousse un faux grognement de douleur, tombe sur le genou.
Il laisse le bras s'approcher, et d'un coup, le mouvement s'accélère, alors que le visage du gamin devait sûrement déjà s'éclairer sous la victoire, le bras enrobé de gris se détend d'un geste puissant.
Pas bête du tout le coup dans la rotule, mais... il est à portée.
Son mouvement ne se solde pas par un coup non, il empoigne la chemise du gamin et dans la continuité du geste, le soulève.
Pendant un bref instant, il se retrouve carrément allongé sur le bras qui le projette, puis le mouvement continue, Sel' se redresse, le gamin se retrouve tête à l'envers, puis dans une souple torsion, il le dépose sur ses pieds, peut-être un atterrissage un peu dur, mais rien de bien méchant.
En revenant à sa place première, le bras fait sauter la casquette, s'en empare, et voilà l'élégant bourgeois coiffé de ce couvre-chef trop petit et bien incongru.

Il s'exclame d'une voix joyeuse, tout à fait sincère, sans la moindre trace de moquerie.

" Bien ! Très bien pour un échauffement ! T'as gagné le repas déjà. Hisse et haut, matelot, j'attends la suite avec impatience, tu vas l'avoir cette bourse !

Il se retourne en se frottant les mains, un large sourire aux lèvres.

Allez petit, tous les coups sont permis.

Ah le temps qu'il a passé à se prendre des roustes parce qu'il faisait parfois sonner ces satanées clochettes, qu'il avait fini par haïr et vomir, purement et simplement. Puis toutes ces stratégies bien réfléchies, qui semblent si justes en théorie et s'avèrent bancales dans la pratique, l'apprentissage a été rude, il s'en souvient bien, mais il se souvient aussi du plaisir du larcin réussi, là-dessus, il n'a pas bien changé.

Il a tout à fait apprécié la technique, le genre de chose qui, dans la foule, passe totalement inaperçu, et permet de mettre la main sur de jolies petites sommes parfois. Les méthodes les plus simples sont les meilleures, et les plus complexes sont les plus jouissives, il a réellement hâte de voir la prochaine tactique mise en œuvre.

Un long, très long soupir, et le Monte en l'air s'incline, attrapant la casquette au vol pour la remettre à sa place légitime.

Dommage, j'avais pas l'intention de la garder ta casquette.

Ridicule, non, inutile pour lui d'avoir des explications pour savoir que tout le monde tient à des objets qui paraissent bien insignifiants au premier venu. Dommage, simplement dommage, que ce gamin ai pu croire qu'il avait réellement l'intention de la lui voler. Ça faisait simplement partie du jeu, une taquinerie parmi tant d'autres qu'il aurait pu inventer.

Je serai déjà parti avec sinon. Et je ne vole jamais ce qui a une valeur sentimentale.

Il fouille dans sa veste et y récupère la bourse pour la lancer à Matthew. Décidément, ces fichus londoniens, quel que soit leur âge, s'ingénient à l'empêcher de passer un bon moment.

Tiens va, j'ai pas plus envie de jouer que toi après un coup comme ça. Tu gagnes par forfait.

La bourse pèse son poids, et elle contient une somme qui pour Seleire doit être coquette, et pour le gamin des rues équivaudrait presque à une petite fortune. Il n'a pas un besoin pressant d'argent ni de liquidités à l'heure actuelle, et contrairement à ce qu'on pourrait croire, se soucie de l'argent en tant que tel comme d'une guigne. Il possède tout ce dont il a besoin depuis belle lurette, pour le reste, il a des réserves à ponctionner en cas de nécessité, et des rentrées relativement régulières, entre les cambriolages occasionnels et les paris.

Bon, tu vas continuer à jouer les rabats-joie ou tu vas au moins venir avec moi pour te caler un bon repas dans le ventre?

Oh tout de même, il n'est pas particulièrement irrité, il a tout simplement posé la question, puisqu'il est dans ses intentions malgré tout de lui offrir ce repas dont il parle, sans songer à faire peser la moindre menace sur lui. A son âge, il aurait grandement apprécié de se voir payer un repas dans une cuisine bien tranquille avec pour compagnie quelqu'un en qui il peut avoir confiance, puisqu'il n'a rien à voler qui ne l'intéresse, et qu'il ne lui viendrait pas à l'idée d'attaquer un enfant. Encore moins d'essayer de lui faire du mal à vrai dire. Non, tout simplement ce qui lui semble normal, un peu de compagnie, un peu de jeu, même si celui-ci a été avorté, un bon repas, voire un lit bien chaud où passer la nuit, et une porte grande ouverte s'il préfère prendre la poudre d'escampette.

Le grand rouquin se contente donc de regarder le petit rouquin en attendant une réponse. S'il accepte, il repartira avec le gamin à la traine, s'il refuse, il repartira seul, rien de bien compliqué.

Ca, p'tit père... on verra bien. En attendant, j't'emmène à la meilleure table que je connaisse à Londres.

Il fourre placidement ses mains dans ses poches et se met en route de cette démarche nonchalante qui est la sienne.
La meilleure table de Londres, celle qu'il préfère en tout cas. Pas de grandes nappes en dentelle, pas de serveur guindé ou de plats aux noms alambiqués, sûrement pas, ça fait partie du genre de choses qu'il ne supporte que très difficilement. Le peu de fois où il s'est fait traîner dans un tel endroit, par une femme, bien sûr, il s'est ingénié à gâcher la soirée. Le meilleur moyen en général a été de provoquer un esclandre qui prenait source dans un détail inexistant. Il y a même eu une fois, il s'en souvient comme si c'était hier, où il a joué les bouseux stupides et ignorant. Le plus dur ce soir là a été de ne pas éclater de rire en voyant l'air dégouté de celle qui s'était imaginé pouvoir le conformer à ses goûts bien trop superficiels. Voilà qui lui arrache un sourire amusé.

Alors, dis-moi, matelot des pavés, toi qui rêves de voyager, si tu pouvais aller n'importe où, où est-ce que tu irais?

Là est souvent la question, lorsque l'on peut voyager, où aller. Il a déjà vu beaucoup du monde à vrai dire, puisqu'il n'a jamais eu de lien assez fort et assez durable avec qui ou quoi que ce soit pour se sentir l'âme d'un sédentaire. Le tout premier pays qu'il a vu, l'Italie, ne lui a laissé qu'un vague sourire. Beau, oui bien sûr, belles villes, belles œuvres, belles femmes, beaux paysages, mais il lui est tout de même resté un arrière-goût de fausseté qui ne l'a pas fortement emballé. Ce sont surtout les occasions qui l'ont portées d'un endroit à un autre, parfois les envies toutes personnelles, très rarement, les obligations. Il n'a jamais été du genre à contracter quelque dette que ce soit, et le peu qu'il a dû, il l'a rendu avec un certain empressement.

Il jette un coup d'œil par-dessus son épaule, son pas est rapide, comme toujours, mais il veille à ne pas faire croire à son compagnon d'une soirée qu'il cherche à le semer. Il le guide le long des rues, ses bottes rendent un claquement sourd sur les pavés qu'il a déjà arpentés plus d'une fois.

La réponse lui arrache un sourire amusé. A l'autre bout du monde. Il se demande si ce gamin voudrait simplement fuir une vie qui ne lui plait pas ici, avec cet espoir idiot que l'on entretient tous à entendre parler d'ailleurs, l'illusion que les choses pourraient être différentes lorsque le décor est différent.

Tu sais que si tu vas trop loin vers l'est, tu reviendras à Londres?

Après l'Italie, deux ou trois ans passés là-bas, tout au plus, il est remonté jusqu'à l'Europe de l'est, l'Autriche surtout, Vienne. Il a retrouvé ce plaisir stupide sans lequel une journée n'a pas la même saveur, un café bien noir et un croissant, encore chaud, de préférence. C'est là-bas qu'il a rencontré cet insupportable fils de noble avec qui il a passé beaucoup de temps ensuite. Et, étonnamment, pour une fois, repenser à tous ces voyages qu'il a passé près de la moitié de sa vie à faire lui donne envie d'en parler.

Le premier pays que j'ai visité, c'est l'Italie. Et franchement, on y trouve pas grand-chose de très intéressant. Oh, j'dis pas, les filles sont mignonnes, mais tu t'en fous de ça pour l'instant, hein? Et puis dans l'ensemble, les dorures, on les trouve plus dans les églises que dans les poches des gens, ça gâche pas mal le plaisir, franchement.

Les rues et ruelles défilent sous leurs pas, sans que personne ne se risque à les inquiéter, et rapidement, les quais disparaissent derrière eux, l'odeur d'iode et de déchets omniprésente dans ce quartier cède la place à celle de la ville elle-même. Qui n'est pas forcément plus délicate, il est vrai. Ils s'enfoncent dans un quartier qui n'est réputé ni pour ses restaurants, ni pour ses tavernes, ni même pour ses gargotes. Un simple quartier de petites maisons basses et noircies par la fumée, qui n'a l'a réputation de rien du tout.

Mais pas de piège, non, le Monte en l'air déambule tranquillement, jusqu'à dénicher cette petite impasse enserrée entre les murs aveugle de bicoques décharnées. Personne ne traîne jamais dans cette minuscule ruelle, jamais, il y veille, ainsi que certains de ceux qui travaillent pour lui. Jamais une ombre menaçante n'a posé le pied sur ces pavés-ci depuis qu'il s'est établi dans le coin.

[Et je me permets d'ouvrir tout de suite la suite de ce topic, rendez-vous au Shelter, tu seras le premier à l'étrenner ]