[Event n°1]The tears of the small kitten and mom [Sucrerie]

**Casey Howell** Jeu 29 Oct - 22:38

Elle avait eu des cauchemars. Elle ne savait plus exactement quoi. Elle avait rêvé de poulets, de pommes de terre sautée, elle ne trouvait plus son sel. Sans sel, comment allait-elle réussir son assaisonnement ! Dans le brouillard de son sommeil agité, elle avait un vague souvenir de fuite, de fuite. Courir, toujours. D’yeux qui la suivait. Des yeux horribles. Horribles.

Ses paupières papillonnèrent un instant. Le regard absent se posa sur la silhouette près de son lit. Dans ses grands yeux verts les brumes de ses songes embuaient encore son esprit. Elle bougea la main. Remua vaguement. Ses lèvres s’entrouvrirent sur un râle muet. Elle referma les yeux, plissant ses paupières de toutes ses forces. Les rouvrit lentement. Répéta cela encore une fois. Une deuxième. Ses doigts s’agrippèrent aux draps.

Soudainement elle se réveilla vraiment. Une violente décharge qui l’anima comme une marionnette laissée abandonnée dont on prend les file vivement. Et dans ce mouvement de désordre absurde elle se leva à moitié, la violence du mouvement fit voler sa chevelure de feu. Le râle cette fois ne fut pas muet, sourd. Celui d’une pauvre bête blessée et acculée, celui d’une proie qui sent la mort.

Elle veut courir. La confusion est totale. Elle s’emmêle dans les draps. Elle se débat se croyant retenue encore par les mains. Croyant encore, encore, courir, fuir.

Le choc du plancher, la douleur dans son dos, qui irradia son corps la ramena à la réalité, pauvre petite chose.

Mère.

Elle se relève encore agitée par ces mouvements empressés et maladroit, habité par une peur qui se sent encore dans sa chair. Les yeux s’embuent. Elle est là. Où est-elle ? Elle est à la maison ?

Mère.

Mère ?

V-v-vous êtes là.

Les paroles sont à peine audibles, nimbé d’un soulagement sans nom. Les larmes montent, montent et déborde en flots capricieux sur les joues.

Je.. suis dé-désolée. Accept-ez. Mes e-e-xcuses.

Je v-vous …

Elle leva vers elle des yeux suppliants. Un mélange de peur et d’amour, de craintes et d’envies. Le souvenir du bâton trotte dans sa tête. Amenant celui d’un plus vieux bâton. A l’orphelinat. La punition. Elle est sûre, elle a fait quelque chose de mal. Elle ne sait plus vraiment quoi. De ne pas avoir su prévenir le malaise d’Amelia dans l’église. D’en avoir été chassée. De l’avoir laissée seule avec l’homme, les yeux. De ne pas avoir réfléchis en partant. De ne pas avoir su se défendre, ne pas avoir su courir, ne pas avoir su être une bonne fille. De lui avoir causé des soucis. De l’avoir déçue. De l’avoir blessée. De l’avoir déshonorée.

Le chaton baisse la tête, soumis, prêt à être battu à la hauteur de sa faute. Espérant de tout son petit cœur qu’elle pourra être pardonnée. Ses mains tremblent et les larmes n’ont pas cessé de couler. Elle n’ose pas avancer pour se réfugier dans les bras tant aimé, elle n’ose pas. Elle se sent sale. Elle se sent petite. Elle voudrait tant ne plus penser à rien d’autre que de se laisser consoler.